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Qui fait quoi ?

Et si l'Inde aussi se mettait à la production de semiconducteurs ?
Qui fait quoi ?

Par son importance indéniable, l'industrie du semiconducteur est définitivement devenue le nouveau terrain de bataille politique et économique. Parce qu'il est (malheureusement) parfaitement humain de ne pas trop en faire tant que tout semble bien se passer et qu'il n'y a pas urgence, les problèmes récents d'approvisionnement et par conséquent l'émergence du semiconducteur (et des technologies associées) comme nouvelle source de tension géopolitique (certes, adossé à beaucoup d'autres) ont permis d'accélérer une prise de conscience autour de sa production.

À ce jour, celle-ci est centralisée en Asie depuis les années 90, principalement à Taiwan et en Corée du Sud, mais la Chine aussi commence à prendre de l'importance, alors qu'elle avait entamé sa course pour une indépendance technologique il y a maintenant déjà plusieurs années, la stratégie commence à porter ses fruits. Une telle centralisation sans redondance adaptée est naturellement un problème à bien des égards, et le moindre couac dans le rouage du système peut facilement avoir des répercussions mondiales bien gênantes, directement ou indirectement. Tension entre pays voisins, approvisionnement en ressource (l'eau à Taiwan, par exemple), accès aux matières premières, phénomènes météorologiques exceptionnels, catastrophes naturelles, etc., sont autant d'exemples de risques parfaitement crédibles.

 

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Aux USA, la (re)prise de conscience (qui a véritablement débuté sous l'ère Trump) s'est déjà traduite sous la forme d'efforts supplémentaires pour gêner la Chine, tout en cherchant à rendre par tous les moyens aux USA un statut de gros producteur. C'est l'objectif notamment du CHIPS for American Act adopté en janvier. C'est ainsi que Samsung et TSMC ont tous deux déjà accepté d'ouvrir de nouvelles usines équipées des technologies de pointe sur le territoire américain. Même chose pour Intel, qui a annoncé la construction de deux nouvelles usines locales et l'expansion des existantes (aux USA et potentiellement ailleurs, comme en Irlande).

En Europe, rien de très concret encore pour l'instant sur le terrain, mais entre la déclaration d'une allocation d'une grosse enveloppe pour un 2 nm européen et la nouvelle boussole numérique 2030 établissant l'ambition d'atteindre au moins les 20 % de parts du marché mondial de la production de semiconducteur, on distingue assez clairement une volonté de changer les choses. Mais parce que faire renaitre une telle industrie représentera naturellement un cout phénoménal, hors de question de partir de zéro. Certes, des subventions iraient aux fondeurs déjà présents localement, comme Infineon, GlobalFoundries ou STM, mais l'Europe pourrait également simultanément se tourner vers TSMC et Samsung, les deux fondeurs mondiaux majeurs disposant des technologies de pointe cruciales. 

Enfin, la stratégie de la Chine est déjà bien connue, le pays a initié la construction de son industrie du semiconducteur il y a plusieurs années, dans le cadre du projet Made in China 2025. On sait que le fondeur SMIC est l'une des entreprises cruciales de ce plan et menant ainsi la charge. Aux dernières nouvelles, le fondeur chinois a déclaré vouloir construire à son tour une nouvelle usine pour s'agrandir.

 

inde semiconducteur isa

 

Entre tout ce beau monde, il ne faudrait surtout pas oublier l'Inde. Bien que virtuellement encore classée comme étant un pays du tiers-monde (une vieille classification héritée de la Guerre Froide), sa force, sa richesse, et surtout son potentiel et son ambition sont indéniables. Le pays consommerait déjà 5 % de la production mondiale de semiconducteur et n'en produirait à ce jour qu'une infime fraction. Par contre, jusqu'à 45 % de la recherche et conception de semiconducteur se ferait dans le pays, où de nombreuses start-ups se sont déjà lancées dans les différents aspects de cette industrie au fil des années.

Par conséquent, l'idée d'une production locale plus conséquente fait également son chemin, mais les avis sur sa pertinence seraient encore partagés et les premières initiatives auraient essentiellement échoué face à la taille de l'investissement requis, et un manque de support financier du gouvernement. Néanmoins, fin 2020, celui-ci a relancé l'initiative en se tournant vers des fondeurs comme TSMC, VIA, UMC, Intel, Micron, NXP, Texas Instruments, Fuji, Panasonic, Infineon et Samsung, et en les invitant à manifester leur intérêt (ou non) pour une implantation locale ou des investissements joints à l'étranger. Une volonté qui ressemble assez à celle de l'Europe, dans une certaine mesure. Ce serait d'autant plus important pour l'Inde que ses relations avec la Chine ne sont pas au beau fixe non plus.

 

analyse semiconducteur inde 2020

 

En tout cas, que ce soit pour l'Inde ou l'Europe, c'est certainement le moment ou jamais de se lancer concrètement, et pour s'assurer d'avoir à terme un rôle pertinent à jouer dans la chaine du semiconducteur, d'autant plus que la demande doit en principe encore connaitre une croissance exceptionnelle ces prochaines années. Mais la route sera inévitablement semée d'embuches de toutes sortes... (Source)

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par Jemporte, le Lundi 29 Mars 2021 à 20h56  
Et pendant ce temps une usine stratégique de puces brule au Japon. Renesas.
A croire qu'ils le font exprès... en fait oui, probablement.
Arrêt de prod mondiale de voitures et divers autres produits communs d'ici un à deux mois et pour un certain temps, le temps de reconstruire et rediriger la prod.
par m en Alsace, le Lundi 29 Mars 2021 à 19h12  
D'ailleurs je note qu'Infineon a lui aussi 3 gen de retard sur STMicro, d'après l'image. Et ça ne serait que le 3ième plus gros européen, en terme de CA en 2019-2020, derrière ST et NXP (bon, quasiment tous exæquo, à quelques millions près).
Donc si lui il y est, les 2 autres y sont aussi, même si c'est pas encore publique. Sinon ça va vite râler, sur le terrain des subventions déloyales...
par dfd, le Lundi 29 Mars 2021 à 17h25  
ST Micro, ils sont plus sur du 90/40/28 nm.
Pas certains qu'en dehors des labos de recherche ils aient les matériels pour plus fin.
Et leurs chips, c'est pas du CPU ou GPU de gamerz...
par dfd, le Lundi 29 Mars 2021 à 17h22  
Le Texas et la vallée de la Vésubie attendent les fabricants de semiconducteurs...
Pardon aux familles françaises, toussa.
Les Ricains, qu'ils se démer* avec Ted Cruz...
par Jemporte, le Lundi 29 Mars 2021 à 11h47  
par Matthieu S., le Lundi 29 Mars 2021 à 09h01
La première image que je viens d'ajouter répondra peut-être en partie à ta question.
Je n'ai vu aucune nouvelle (pour l'instant) quant au niveau potentiel d'implication de STM dans le nouveau projet européen (contrairement à Infineon et GloFo)....
STM a fait plusieurs tentatives de lancement de méga-usines calmées par notre pouvoir alors que les italiens étaient chauds pour y aller. S'ils l'avaient fait quand ils l'avaient suggéré, aujourd'hui ils auraient grandement profité de la pénurie. le problème c'est qu'on a l'impression que la France n'a plus aucun poids, si bien est-il que le pouvoir ait une quelconque vision et volonté. Il suffit de regarder le futur avion de chasse de Dassault que les allemands veulent s'approprier, le futur char français désormais allemand (pourtant le meilleur char du monde actuel est français face à la relique leopard II), la fusée Ariane dont tous les projets obtiennent le Nein allemand pendant qu'eux développent leur fusée solo (du coup on s'est associé aux italiens pour les concurrencer), les constructions d'usines Airbus en Chine sans l'aval des français qui n'en voulaient pas... alors STM ferait mieux de demander l'aide des banquiers Suisse et de se baser sur Draghi uniquement.
STM projetait du 5nm FDSOI il y a 8 ans déjà s'ils avaient eu les fonds.
par m en Alsace, le Lundi 29 Mars 2021 à 10h13  
C'est une chose de vouloir des usines, c'en est une autre de vouloir une techno qui n'existe pas encore.
Quand j'entends que l'Europe vise le 2nm, alors que personne ne sait encore faire ça aujourd'hui, j'entends qu'elle veut investir dans la recherche.
Va-t-on subventionner la R&D de compagnie étrangère? Pour qu'elles puissent ensuite produire ça sur d'autres continent?
Bel usage de l'argent public...
Si on n'a pas les reins suffisamment solide pour se lancer dans cette course, contentons-nous de subventionner l'implantation d'usines 10, 7 et 5nm.
Et attendons que les autres mettent au point leur propre 2-3nm, avant de leur donner des biftons pour qu'ils viennent implanter quelques lignes chez nous.
par Matthieu S., le Lundi 29 Mars 2021 à 09h01  
par m en Alsace, le Lundi 29 Mars 2021 à 08h33
Pas un mot sur STM dans le paragraphe européen? Il a plusieurs fonderie en Europe (France et Italie notamment), bien placé pour ne pas repartir de 0.
Il est totalement hors-course dans le challenge au 2nm?
La première image que je viens d'ajouter répondra peut-être en partie à ta question.
Je n'ai vu aucune nouvelle (pour l'instant) quant au niveau potentiel d'implication de STM dans le nouveau projet européen (contrairement à Infineon et GloFo). En tout cas, il fait au mieux du 32/28 nm, et tout ce qui se trouve avant - ce dont l'industrie et le commerce ont grand besoin aussi, il ne faut pas l'oublier.
Pour les procédés les plus avancés, il n'y a plus qu'une poignée de joueurs dans la course. Pour les autres, revenir à niveau leur coûterait bien cher pour une rentabilité qui n'est pas forcément garantie, j'imagine. Mais rien n'est encore inscrit dans le marbre et je suppose que toutes les alternatives sont valables pour le projet européen (comme celle de ne rien faire au final ).
par Roturier, le Lundi 29 Mars 2021 à 08h58  
par m en Alsace, le Lundi 29 Mars 2021 à 08h33
Pas un mot sur STM dans le paragraphe européen? Il a plusieurs fonderie en Europe (France et Italie notamment), bien placé pour ne pas repartir de 0.
Il est totalement hors-course dans le challenge au 2nm?
Avec quelles finesses de gravure ?
par m en Alsace, le Lundi 29 Mars 2021 à 08h33  
Pas un mot sur STM dans le paragraphe européen? Il a plusieurs fonderie en Europe (France et Italie notamment), bien placé pour ne pas repartir de 0.
Il est totalement hors-course dans le challenge au 2nm?