L'Europe aussi commencerait à faire du pied à Samsung et TSMC pour une usine européenne ! |
————— 12 Février 2021 à 09h49 —— 16697 vues
L'Europe aussi commencerait à faire du pied à Samsung et TSMC pour une usine européenne ! |
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La course aux nouvelles usines serait donc lancée ? Face à la situation « alarmante » de l'approvisionnement en semiconducteur et la « (re)découverte » qu'une centralisation de la production aux mains d'une poignée d'acteurs majeurs peut effectivement avoir ses limites, voilà que l'Union européenne pourrait à son tour construire une usine en Europe afin de limiter sa dépendance vis-à-vis des USA et de l'Asie pour des ressources indispensables à de nombreuses industries.
On sait déjà que plusieurs pays du vieux continent ont soutenu une déclaration - promue par la Commission Européenne en décembre dernier - allouant 145 milliards d'euros pour un 2 nm européen et permettre à l'Europe de produire au moins 1/5 de la valeur mondiale de la production de semiconducteur. Cela se ferait notamment avec la création d'une alliance européenne sur la microélectronique (qui rassemblerait probablement les acteurs majeurs européens du milieu, les constructeurs automobiles et les compagnies télécoms), et en favorisant le développement des fonderies existantes (la principale étant celle de Globalfoundries avec du 28 nm) ou en construisant de nouveaux moyens de production. Difficile de dire dans quel cadre exactement la rumeur du jour viendrait se placer, mais nul doute que tout est connecté.
Il se dit que l'Europe explorerait maintenant la production de semiconducteurs sous la barre des 10 nm, potentiellement jusqu'au 2 nm, avec l'ambition de produire des puces pour la 5G, les voitures connectées et intelligentes, le HPC, et bien d'autres applications. D'une manière ou d'une autre, les géants du domaine, le Taiwanais TSMC et le Sud-Coréen Samsung, pourraient ainsi être impliqués dans ce nouveau grand projet européen, mais rien n'aurait encore été décidé. C'est en tout cas ce qu'un porte-parole du ministère de l'Économie et des Finances de la France aurait partagé avec des journalistes lors d'une conférence de presse. Se tourner vers les fondeurs asiatiques et leur savoir-faire aurait évidemment du sens, plutôt que de recommencer à zéro, et ne manquera pas de faire penser à l'initiative américaine qui a justement déjà séduit TSMC et bientôt Samsung pour signer pour de nouvelles usines aux USA.
Mais ce ne sera pas une partie de plaisir, certains pensent même que c'est trop tard, alors que la Chine, les USA et le Japon se sont déjà tous concrètement lancés pour faire croitre ou regagner leur autosuffisance en semiconducteur, sans pour autant arriver à égaler les géants de l'industrie, Samsung et TSMC, dont les Capex (dépenses en capital) sont monumentales. Un tel chamboulement impliquera aussi de remettre en question des chaines d'approvisionnement en place depuis des années et par conséquent de reconstruire un écosystème local quasi inexistant.
C'est l'avis de Peter Wennink, le PDG d'ASML, qu'une telle opération ne peut pas s'envisager sur le court terme et il faudra des années pour en voir le bout. Mais d'un point de vue géostratégique et de résilience, Mathieu Duchatel (directeur du programme européen Asie et Chine du conseil européen des relations étrangères) estime qu'avoir une telle usine en Europe aurait évidemment du sens, surtout à l'avenir. Comme d'habitude, le plus gros nerf de la guerre risque bien d'être celui de l'argent, ce genre de projet industriel étant facilement très vorace en investissements, et l'accès aux capitaux et la volonté de prise de risque sont potentiellement deux des points faibles de l'Union qui pourraient poser problème dans ce cas... Attendons et regardons ! (Source)
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