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2 nm, 3 nm, 4 nm... TSMC fait le point sur sa feuille de route

Comme il en a l'habitude, TSMC a encore fait un p'tit point sur sa feuille de route et sa stratégie « everyone's foundry ». Du haut de son piédestal, avec pas moins de 500 clients dans les poches, le fondeur taïwanais sait très bien qu'il n'a vraiment pas le droit à l'erreur et que le seul moyen d'assurer son avenir au sommet est de maintenir une cadence prévisible, une concurrence féroce, un marketing au point et d'être toujours en mesure de répondre aux besoins quels qu'ils soient de chacun de ses clients, et de toutes tailles. En réalité, il est très peu probable qu'un concurrent sera réellement en mesure de contester la position de TSMC dans les années qui viennent, ce dernier ne considère même pas le lancement d'Intel Foundry Services comme une menace immédiate, ce qui ne l'avait néanmoins pas empêché de réagir dans la foulée de l'annonce d'IDM 2.0 par Intel avec un nouveau plan d'investissement de 100 milliards de dollars en CapEX et R&D sur 3 ans.

 

C'est dans ce nouveau cadre que la majorité du budget de 2021 (30 milliards) sera dépensé pour développer les moyens de production sur les nodes 6/7 nm, 4/5 nm et 3 nm. Certains analystes envisagent une capacité de 110 000 à 120 000 wafers mensuels pour le procédé 5 nm d'ici la fin de l'année, un node qui devrait prochainement se démocratiser auprès de sa clientèle et connaître un très grand succès. La demande pour le 5 nm et le 3 nm serait même déjà supérieure à celle qu'avait été enregistré par TSMC pour les débuts du 7 nm, il est donc normal que le fondeur s'engage à s'y préparer au mieux ! Comme prévu, la déclinaison du 5 nm, comme le 6 nm en est une du 7 nm, le 4 nm est toujours programmé pour une production de risque d'ici la fin de l'année, préparant le terrain pour une production en volume avec EUV pour 2022. Et en raison de l'expérience de TSMC avec le 5 nm, les rendements et les performances devraient d'emblée être d'un très bon niveau.

 

Mais 2022 sera aussi déjà l'année du 3 nm, prévu pour la deuxième moitié du cycle. On rappelle que cette étape promet 10 à 15 % de performance en plus ou une réduction de 25 à 30 % de la consommation par rapport au 5 nm, tout en offrant une meilleure densité. Il mélangera toujours couches EUV et lithographie DUV, et se contentera encore de transistors FinFET. Ce dernier point peut déjà sembler être un désavantage face au 3 nm GAAFET/MBCFET que Samsung proposera à ce moment-là, mais le procédé à base de FinFET de TSMC aura l'avantage d'être rétrocompatible avec les outils et designs existants. En tout cas, TSMC anticipe là encore un grand succès pour le 3 nm et pour bon nombre d'usages ! Et après ? Le fondeur taïwanais ne sera pas en reste et ne chôme pas, il prépare lui aussi l'avenir avec le GAAFET, mais dont la première application n'est pas attendue avant le 2 nm. Un « après 3 nm » sur lequel les équipes R&D — fraîchement renflouées — de TSMC travaillent déjà d'arrache-pied, mais également pour établir des bases solides pour les plateformes des futures !  (Source)

 

tsmc futur wafer voyant

Un poil avant ?

Des détails officieux pour Zen 5

Un peu plus tard ...

AMD a entamé 2021 sur un très bon pied !

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ouverts à tous, c'est open bar !
par _m_, le Jeudi 29 Avril 2021 à 19h59  
Toute façon TSMC n'avait pas tout à fait tord. Le marché est saturé (malgré la pénurie, on ne change pas de crèmerie/fondeur comme ça, en un claquement de doit) et les investissements trop colossaux pour que ça soit rentable.
Cette étude dresse un parfait état de la situation et du marché.
L'europe arriverait après la bataille. Elle aurait bien plus un coup à joué pour l'après Moore, lorsque la miniaturisation sera arrivé au bout du bout (on n'y est plus très loin finalement).
Là ça risque de partir dans tous les sens, pour trouver les nouvelles technos qui émergeront encore.
Faudra que l'EU arrose un peu partout, pour espérer que deux-trois startups, PME ou industriel percent sur la bonne techno qui aura le vent en poupe dans 10 ou 20 ans.

En cela l'historique d'ASML rappelé dans l'étude est révélatrice. C'est une boîte qui existe depuis 30 ou 40 ans, mais elle est resté dans l'ombre pendant des décennies, vivotant comme elle pouvait (probablement de subventions).
Et ce n'est que ces 5-10 dernières années qu'elle a réellement émergé, en devenant une pépite européenne (pareil pour TSMC d'ailleurs, fondé à la même époque, dans les années 80, et toujours inconnue jusqu'à ces toutes dernières années)
Mais pour autant, il ne suffira pas à un concurrent ou à la Chine de lâché les milliards comme ça pour espérer la concurrencer demain. Leur techno, ils la doivent à des années de recherches, de savoir faire et de brevets. Sans ces 30 années dans l'ombre, ils n'en seraient pas là aujourd'hui.
Faut que l'Europe se trouve les prochains ASML.
par _m_, le Jeudi 29 Avril 2021 à 19h51  
Et parmis, ces 135-145M€, une fraction sera dédié à une usine 2nm et des MCU ultra basses conso.
 
To ensure Europe's technology sovereignty and competitiveness, as well as our capacity to address key environmental and societal challenges and new emerging mass markets, we need to strengthen Europe's capacity to develop the next-generation of processors and semiconductors. This includes chips and embedded systems that offer the best performance for specific applications across a wide range of sectors as well as leading-edge manufacturing progressively advancing towards 2nm nodes for processor technology.
(tiré de la déclaration précédament sourcé )
Il fallait bien un projet phare pour faire de la com. et se donner de l'ambition.
Mais il suffit qu'un industriel se présente et propose de monter une usine chez nous pour pas trop chère, et c'est bon, ça sera coché.
Parce qu'au jeu des poupées-russes de ces enveloppes, il ne devrait plus rester bien lourd au bout du bout pour de la recherche pure et dure dédié à ça.
par _m_, le Jeudi 29 Avril 2021 à 19h43  
Si si, c'est bien la même chose.
Sur les 750M€ débloqué par l'UE, la plus grosse partie (672.5M€ ) iront à un méga plan d'investissements, dénommé "Facilité de relance et de résilience", composé de prêts et de subventions. Sur ces 672.5M€, 20% (~135M) seront dévolue à la transition numérique.
Et il y a quelques mois, une vingtaines de pays ont milité pour aiguillé une partie conséquente de cette enveloppe vers les semi-conducteurs.
 
This Declaration aims at creating synergies among national research and investment initiatives and ensuring a coherent European approach of sufficient scale. [...] This will require investments from the EU budget, national budgets (including if feasible through the national Recovery and Resilience plans) and the private sector. Microelectronics, notably processor chips, are already among the key areas identified for investment for the Recovery and Resilience Facility. 20% of the European Recovery and Resilience plans should go to digital transition; this is up to 145B€ over the next 2 to 3 years. This opportunity to invest in research, design and production capability for processors in Europe should not be missed.

Biensûr, ils espèrent attirer de l'argent d'ailleurs, pour faire boule de neige.
par Jemporte, le Mercredi 28 Avril 2021 à 23h47  
par _m_, le Mercredi 28 Avril 2021 à 19h18
Sur les 750M€ du plan de relance européen, 40M€ reviendront à la France. Chaque pays est ensuite tenue d'y consacré au moins 37% à la transition écologique, et 20% pour la transition numérique. Soit au moins 150M€ en tout, dont une part normalement assez importante pour les semiconducteurs. En tout cas s'était le but des déclarations d'intentions de l'hiver dernier: faire du lobbiing pour en aiguiller la plus grosse part là-dessus.
Faudra avoir, si on donne assez de subventions on aura peut-être droit à une usine Intel ou Samsung.
Cette affaire de rattrapage sur le 2nm est une affaire à part.
Et pour répondre à Matthieu : oui je suis (très) sceptique... mais bon, ils pourront toujours appeler un EUV mal fichu et peu fiable en 12nm, 2nm puisqu'il n'y a aucun standard.
par _m_, le Mercredi 28 Avril 2021 à 19h18  
Sur les 750M€ du plan de relance européen, 40M€ reviendront à la France. Chaque pays est ensuite tenue d'y consacré au moins 37% à la transition écologique, et 20% pour la transition numérique. Soit au moins 150M€ en tout, dont une part normalement assez importante pour les semiconducteurs. En tout cas s'était le but des déclarations d'intentions de l'hiver dernier: faire du lobbying pour en aiguiller la plus grosse part là-dessus.
Faudra voir, si on donne assez de subventions on aura peut-être droit à une usine Intel ou Samsung.
par Matthieu S., le Mercredi 28 Avril 2021 à 16h53  
par Jemporte, le Mercredi 28 Avril 2021 à 13h22
L'UE sortira son 2nm avant avec une techno encore inconnue. Ca a été promis par la Commission de Bruxelles (qui ne se trompe jamais) et avec un investissement de 145 milliards d'euros (de nos poches), donc pour nettement moins cher que les taiwanais, les Coréens ou les américains.
Je pensais que tu faisais partie des sceptiques ?
Ou alors c'était un commentaire sarcastique ?
par Jemporte, le Mercredi 28 Avril 2021 à 13h22  
par Un adepte de Godwin en Neuchâtel, le Mercredi 28 Avril 2021 à 10h00
Ça avance bien
Donc finalement il n'y a aucun 3nm gaafet de prévu? Ils laissent samsung se casser le dents dessus et défricher la voie pour eux
L'UE sortira son 2nm avant avec une techno encore inconnue. Ca a été promis par la Commission de Bruxelles (qui ne se trompe jamais) et avec un investissement de 145 milliards d'euros (de nos poches), donc pour nettement moins cher que les taiwanais, les Coréens ou les américains.
par Un adepte de Godwin en Neuchâtel, le Mercredi 28 Avril 2021 à 10h00  
Ça avance bien
Donc finalement il n'y a aucun 3nm gaafet de prévu? Ils laissent samsung se casser le dents dessus et défricher la voie pour eux