La fin des grille-pains chez Intel ? Arrow Lake-S n'est pas meilleur mais chauffe moins que Raptor |
————— 24 Octobre 2024 à 17h00 —— 46420 vues
La fin des grille-pains chez Intel ? Arrow Lake-S n'est pas meilleur mais chauffe moins que Raptor |
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Ça y est, les cartes mères série 800 et les processeurs Core Ultra 200S de bureau sont lancés ce jour. Si vous n’avez pas suivi les multiples billets du sieur Rémi, vous détaillant tout au long de l’été et de l’automne tous les rebondissements concernant la nouvelle génération Intel, n’ayez crainte, nous allons tout récapituler, et surtout creuser un peu en attendant de publier notre article rien qu’à nous d'ici peu.
Tout a commencé en juin, lors du Computex, quand Intel a présenté son architecture Lunar Lake, la variante mobile et légèrement différente des Arrow Lake-S qui nous intéressent aujourd’hui. Quelques mois plus tard, en septembre, Intel a lancé une dizaine de puces, allant du Core Ultra 5 226V à l’Ultra 9 288V. Et comme toujours, dès qu’un truc est officiel, on en entend plus parler du tout, et ce sont donc les Core Ultra 200S qui ont pris le relai, avec leur avalanche de tuiles. Comme leurs pendants mobiles, ceux-ci abandonneront l'HyperThreading au profit d'un mode de fonctionnement plus classique, qui réduit la puissance de calcul globale, mais améliore l'efficacité énergétique ainsi que la gravure des puces.
Mais aujourd’hui, c’est officiel. 5 puces sont lancées, entre 250 et 600 $. Soit à peu près autant en brouzoufs européens, une fois le taux de change, la TVA et les marges rajoutées. Parmi ces 5 puces, 2 sont des doublons privés d’IGP, les 265KF et 245KF, par ailleurs identiques aux 265K et 245K. Comme souvent chez Intel, l’écart de prix n’est guère pertinent, il vaut généralement mieux opter pour la version avec IGP, bien plus flexible, et les versions F sont surtout destinées au marché de l’intégration ou le moindre centime compte.
Processeur | Configuration | Fréquence P-core (max/base) | Fréquence E-core (max/base) | PBP | tarif |
---|---|---|---|---|---|
Core Ultra 9 285K | 24C / 24T (8P+16E) | 5,7 / 3,7 GHz | 4,6 / 3,2 GHz | 125W | 589 $ |
Core Ultra 7 265K | 20C / 20T (8P+12E) | 5,5 / 3,9 GHz | 4,6 / 3,2 GHz | 125W | 394 $ |
Core Ultra 7 265KF | 20C / 20T (8P+12E) | 5,5 / 3,9 GHz | 4,6 / 3,3 GHz | 125W | 379 $ |
Core Ultra 5 245K | 14C / 14T (6P+8E) | 5,2 / 4,2 GHz | 4,6 / 3,3 GHz | 125W | 309 $ |
Core Ultra 5 245KF | 14C / 14T (6P+8E) | 5,2 / 4,2 GHz | 4,6 / 3,6 GHz | 125W | 249 $ |
Immédiatement, les plus attentifs d’entre vous auront remarqué que le 285K est largement plus couteux que le 265K, pour des specs pas vraiment folichonnes. 50% plus cher, il n’apporte que 4 E-cores. Or passer de 12 à 16 E-core ne change pas grand-chose, si ce n’est de légèrement booster les scores multithreads.
Mais en pratique, pour des tâches légères, 12 E-cores devraient suffire, et à partir du moment ou l’on bascule sur les P-cores, les 2 puces en ont 8 à disposition. La différence au niveau de ces P-core est également maigre : 100 MHz de moins en Turbo Boost 3.0, et l’inauguration d’un nouveau niveau d’overclocking automatique pour culminer à 5,7 GHz au lieu de 5,6 GHz « seulement » pour le 265K. Tout le reste, y compris le TDP, l’IGP ou le cache, restent inchangés. Le 245K pour sa part souffre également d'un déficit d'intérêt, mais il a au moins l'avantage de constituer un ticket d'entrée relativement abordable.
Remarquez les clusters de 4 E-cores isolés entre des P-cores : cela permettrait de mieux répartir la chaleur d'après Intel.
À propos de cache justement, toujours pas de stacking 3D comme chez AMD, Intel conserve une stratégie déjà vue : chaque P-core dispose de 3 Mo de L2, auxquels se rajoutent 36 Mo de L3 partagés entre tous les cores. Et ça inclut également les E-cores. Ces derniers disposent toutefois d’un petit cache L2 de 4 Mo, qu’ils se partagent par groupe de 4 E-cores (ou 3 Mo par groupe de 3 E-cores pour l’Ultra 7 265K). Notez que cela représente une augmentation du L2 des P-cores de 50% par rapport à Raptor Lake Refresh !
Tout ce beau monde nécessite toutefois un nouveau socket, le LGA 1851 — sur lequel vous pourrez normalement monter vos refroidissements actuels—, et de nouvelles cartes mères et chipsets. Place à la série 800, qui pourra mettre à profit 20 lignes PCI-E 5.0 venant du CPU et rajouter 48 lignes pour les périphériques. Intel n’a pas été bien claire quant à ce qui était obligatoire ou facultatif, mais il est question de 2 ports Thunderbolt 4, du WiFi 6E, du Bluetooth 5.3 et d’une liaison 1 GbE intégrée plus ou moins nativement au chipset. En revanche, la marque laisse de la marge à ses partenaires qui pourront opter pour 4 ports Thunderbolt 5, du Wifi 7, Bluetooth 5.4 et du 2.5 GbE moyennant l’emploi de puces additionnelles. Reste à savoir le prix que les constructeurs factureront pour pouvoir bénéficier de tout ça…
Nous avons bel et bien reçu de quoi vous proposer un test complet, mais étant donné que la carte mère avait décidé de piquer un roupillon chez UPS, tout a été retardé. Mais n’ayez crainte, nous vous préparons un dossier aux petits oignons qui ne vous fera pas regretter d’avoir attendu, puisqu’il intègrera peut-être des puces bonus ! Mais vous n’allez pas attendre jusque là pour vous faire une idée des perfs, n’est-ce pas ?
Les 14900K et 9950X face au 285K, en jeux et d'après Intel.
Pour faire court, d’après Intel, le 285K n’est pas censé battre (ou alors de peu) le 14900K, mais il se contente en revanche d’une consommation largement moindre. La marque a insisté sur des gains énormes concernant des cas de figures très spécifiques, mais de façon générale, on peut espérer gratter 50 à 100 W selon les usages et les réglages. La marque a directement annoncé un retard de 5% sur le 7800 X3D en jeux, donc n’espérez même pas concurrencer l’imminent 9800X3D. Mais qu’en disent nos confrères ?
De beaux chiffres basés sur les tests de TechPowerUp, PC Games Hardware et Igor's Lab.
D'abord, en jeux, le 7800X3D met la misère à tout le monde. Mais surtout, le 285K est bel et bien derrière le 14900K et accuse 7 à 8% de retard ! Proposer moins bien que la génération précédente, c'est un pari osé, pour ne pas dire plus. Une tendance qui se confirme avec les 265K vs 14700K et 245K vs 14600K. Mais il faut aussi préciser qu'à part le 7800X3D qui domine le reste du troupeau, tout ce beau monde se tient finalement dans un mouchoir de poche, avec à peine 15% d'écart entre le 14900K et le 245K.
En applicatif par contre, c'est la tendance inverse : les Ultra 9, 7 et 5 dépassent les Raptor Lake Refresh équivalent. De peu, certes, mais voilà qui prouve que l'HyperThreading ne fait pas tout. Cela étant, les 9950X et 7950X d'AMD trustent les 2 premières places, et le tout dernier Zen 5 se permet même de dominer le 285K d'environ 9%.
Nous aurions aimé vous fournir un graphe de consommation, mais vu les différences entre les différents médias, nous avons préféré faire l'impasse, faute de quoi les chiffres auraient été trop farfelus. Et puis de toute façon, on vous prépare un dossier tout beau tout propre. Mais il faut bien admettre que la consommation est en baisse. Une cinquantaine de watts en moins entre les Core i9 et Ultra 9. Presque 70 pour les Core i7 et Ultra 7. L'écart se tasse en arrivant aux Core i5 / Ultra 5. On est loin des 100W, mais le pari des 50 W est tout de même relevé. Pour l'aspect perfs équivalentes, on repassera par contre. Et une fois encore, Intel ne parvient pas à égaler le 9950X d'AMD, même sur ce point.
En revanche, on notera le bon compromis général de l'Ultra 7 265K. Il égale le 9700X en jeu, mais le devance de 20 % en applicatif. Le tout pour un tarif légèrement supérieur certes, mais plus bas que le 9900X. Ce dernier ne fait pas mieux en jeu, et seulement 4% de mieux sur le bureau. Comme quoi Intel peut proposer de bons produits, mais pour cette génération en tout cas, il faudra peut-être éviter le haut de gamme.