Core Ultra 200S : avec Arrow Lake-S, Intel mise désormais sur la sobriété |
————— 11 Octobre 2024 à 00h01 —— 30730 vues
Core Ultra 200S : avec Arrow Lake-S, Intel mise désormais sur la sobriété |
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Ils auront été coriaces, mais les Raptor Lake passent enfin le relais sur la plateforme Intel desktop : aux Core Ultra 200S, également connus sous leur nom de code Arrow Lake-S. Inutile de feindre la surprise ; nous parlons de ces processeurs, qui devaient initialement succéder non pas aux Raptor mais aux Meteor Lake sur cette plateforme, et ne pas étrenner le socket LGA-1851 sur les cartes mères grand public, depuis plusieurs mois. Leur présentation officielle de ce jeudi 10 octobre 2024 (qui était hier aujourd'hui) était actée depuis plusieurs semaines, tout comme leur mise sur le marché qui interviendra le 24 octobre.
Si les Ryzen sont parvenus à conquérir le cœur de bon nombre de passionnés de PC et de joueurs au fil des ans, leur dernière itération, les Ryzen 9000, a reçu un accueil plus mitigé de leur part. Cette gamme Arrow Lake-S arrive donc à point nommé pour ceux qui souhaitent un peu de changement. Surtout que cette fois, Intel prétend avoir drastiquement changé son approche.
Tandis qu’elle s’est livrée à une surenchère d'un peu tout (cœurs, fréquences, conso...) avec ses précédentes gammes, et en particulier avec les Raptor Lake Refresh (lesquels ont, à leur décharge, servi à pallier l’annulation des Meteor Lake desktop), les Core Ultra 200 marquent clairement une rupture nette avec les précédente générations de Core pour ordinateurs fixes. Ils exploitent toujours une conception hybride inaugurée par les maintenant lointains Alder Lake, mais poussent désormais le concept à son paroxysme (en tout cas dans l’idée d’Intel) en abandonnant totalement l’Hyper-Threading, y compris sur leurs P-cores. D’une manière assez inédite dans ce milieu, nous nous retrouvons donc avec des processeurs qui, à rang équivalent, offrent moins de threads que leurs ancêtres : et de fait, la série plafonne à 24 threads, alors que les Raptor en avaient jusqu’à 32. Notez aussi une production entièrement externalisée auprès de TSMC (en 3 nm), Intel n'intervenant qu'en phase de packaging (pour emballer avec Foveros, qui n'est hélas pas la version hardware de Fauve Hautot).
Exit le monolithique, Arrow Lake — comme Meteor Lake avant lui — est structuré en chiplets : ici 4 modules gravés par TSMC (Compute tile en N3B, GPU tile en N5P, SoC tile et I/O tile en N6) et 1 tuile pour les interconnecter tout ce beau monde.
Ainsi, Intel a totalement changé son fusil d’épaule : après un Core i9-14900KS capable de pomper plus de 400 W à lui seul, et globalement deux gammes placées sous le signe de l'excès au point d'en devenir instables, l’heure est désormais à la modération, à l’efficacité énergétique (bien que les PBP (Processor Base Power) restent à 125 W pour l’ensemble de la gamme). En outre, plus question de tutoyer les 6 GHz et même de les dépasser (6,2 GHz pour le Raptor précité) : au mieux, c’est désormais 5,7 GHz pour le Core Ultra 9 285K, porte-étendard de cette génération. Difficile de nier que par rapport à un Core i9-14900KS 24 cœurs / 32 threads turbinant à 6,2 GHz, on peut éprouver un sentiment de déclassement.
Processeur | Configuration | Fréquence Boost P-core | PBP | Prix de lancement en dollars |
---|---|---|---|---|
Core Ultra 9 285K | 24C / 24T (8P+16E) | 5,7 GHz | 125W | 589 dollars |
Core Ultra 7 265K | 20C / 20T (8P+12E) | 5,5 GHz | 125W | 394 dollars |
Core Ultra 7 265KF | 20C / 20T (8P+12E) | 5,5 GHz | 125W | 379 dollars |
Core Ultra 5 245K | 14C / 14T (6P+8E) | 5,2 GHz | 125W | 309 dollars |
Core Ultra 5 245KF | 14C / 14T (6P+8E) | 5,2 GHz | 125W | 249 dollars |
La gamme Arrow Lake-S version très courte, un peu moins courte, puis carrément longue
Une fois n’est pas coutume, avec Arrow Lake-S, Intel ne promet donc pas tant beaucoup mieux qu’aussi bien avec nettement moins. C’est l’axe de plusieurs diapositives dont certaines figurent aussi dans notre article traitant de l’efficience accrue du Core Ultra 9 285K par rapport au Core i9-14900K. En voici quelques autres. Vous le constaterez, l'une expose clairement le nouveau prisme d’Intel : délivrer « les mêmes performances avec la moitié de la puissance des Raptor Lake Refresh ».
Pour son vaisseau amiral, Intel revendique jusqu'à 58 % de réduction de la puissance pour des tâches de productivité par rapport au Core i9-14900K. Dans les jeux, l’entreprise évoque une réduction moyenne de 73 W pour l'ensemble du système.
Au passage, les puces sont bien associées à une RTX 4090 dans ces tests
Conséquence de cet appétit plus mesuré : des températures inférieures d’une quinzaine de degrés, à en croire les mesures d’Intel, dans plusieurs jeux (avec un AIO 360 mm).
Bah, l'hiver arrive de toute façon
Ces Core Ultra 200 peuvent également se targuer d’être les premiers processeurs desktop à intégrer une NPU (Neural Processing Unit). Bon, avec une estimation de puissance donnée à 36 TOPS pour l’ensemble du processeur (8 TOPS par le GPU, 13 par le NPU et 15 par le CPU), ces Arrow Lake-S ne rendent pas un PC éligible Copilot+ (le seuil étant fixé à 40 TOPS par Microsoft).
En matière de cœurs CPU, les P-cores exploitent la micro-architecture Lion Cove ; les E-cores, Skymont. Les cœurs partagent jusqu'à 36 Mo de cache L3. La configuration de la mémoire cache L2 passe de 2 Mo à 3 Mo pour les P-cores. Intel renseigne une hausse de 9 % des IPC par rapport au Raptor Cove des Raptor. Les Efficient Cores, sous archi Skymont, ont toujours 4 Mo de cache L2 par clusters de quatre, mais avec une bande passante doublée. Ils profitent d'IPC 32 % plus élevés par rapport à Gracemont.
Quant à l’iGPU des Arrow Lake-S, il exploite l'architecture Xe-Cores (Xe-LP). À l’instar de celui des Ryzen 7000 et Ryzen 9000, c’est un processeur graphique d’appoint : il possède jusqu'à 4 Xe-Cores et jusqu'à 4 Ray Tracing Units ; prend en charge DirectX 12 Ultimate ; son moteur Xe Media a les mêmes capacités d'encodage que les GPU Alchemist (encodage AV1/AVC/HEVC, etc.). De plus, il supporte les instructions DP4a, l’un des leviers de mise en œuvre de la mise à l'échelle XeSS.
Les Arrow Lake-S prennent place sur une carte mère LGA-1851. La proposition initiale des chipsets série 800 se limite au Z890. La mise à jour la plus importante est la prise en charge de 20 lignes PCIe 5.0 contre 8 autrefois. Malheureusement, Intel ne dit rien sur l’avenir de ce socket. À ce stade, en dehors des Core Ultra 200, son futur reste donc incertain. Côté mémoire, les Arrow Lake-S prennent nativement en charge la DDR5-6400 mais certains modules, dont les CUDIMM, iront bien sûr au-delà.
Enfin, des déclinaisons mobiles des Arrow Lake-S, les Core Ultra 200H et 200HX, viendront renforcer l’offre Lunar Lake actuelle par le haut. Ces puces arriveront au cours du premier trimestre 2025.
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