SiPearl détaille Rhea1, le microprocesseur européen haute performance |
————— 13 Mai 2024 à 15h01 —— 28667 vues
SiPearl détaille Rhea1, le microprocesseur européen haute performance |
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Tandis qu’Intel a profité de l’ISC 2024 pour parler de son supercalculateur Aurora, SiPearl a, pour sa part, communiqué les caractéristiques clés de Rhea1. Pour mémoire, SiPearl est l’entreprise qui développe le le microprocesseur européen destiné au HPC et à l’inférence d’intelligence artificielle. La société emploie environ 200 personnes présentes en France (Maisons-Laffitte, Grenoble, Massy, Sophia Antipolis), en Allemagne, en Espagne ainsi qu’en Italie. SiPearl compte une trentaine de partenaires au sein du consortium EPI (European Processor Initiative).
Rhea1 © SiPearl
Nous savons depuis plusieurs années que la première réalisation de l’entreprise aura pour nom Rhea. SiPearl a désormais révélé les principales caractéristiques de la première génération. Logiquement baptisée Rhea1, elle exploite la plateforme Arm Neoverse V1. Notez que le groupe britannique a présenté sa plateforme CPU Neoverse V3 en février dernier.
Dans un communiqué envoyé à la presse aujourd’hui, SiPearl révèle donc que Rhea1 comprend 80 cœurs Arm Neoverse V1 avec 2 unités SVE (extension vectorielle évolutive) de 256 bits par cœur. Ils sont censés offrir « des performances de calcul élevées et un haut rendement énergétique ».
Le boîtier inclut aussi quatre piles de mémoire à large bande passante. L’image qui accompagne le communiqué nous apprend qu’il s’agit de mémoire HBM, sans indiquer une quelconque génération. Selon SiPearl, cette mémoire intégrée convient parfaitement aux applications de calcul haute performance (HPC), au big data et à l’inférence d’intelligence artificielle, lesquelles sont souvent limitées par la bande passante mémoire.
En matière d’interface, Rhea1 supporte quatre interfaces DDR5 prenant en charge 2 DIMM par canal (2DPC) ; 104 lignes PCIe Gen5 (jusqu'à 6 x 16 lignes + 2 x 4 lignes). Enfin, le NoC (network-on-chip ; réseau maillé cohérent sur puce) Arm Neoverse CMN-700 se charger d’interconnecter les éléments de calcul et d'entrée/sortie.
SiPearl ajoute que son microprocesseur Rhea1 sera supporté par une large gamme de compilateurs, de bibliothèques et d'outils, allant des langages de programmation traditionnels tels que C/C++, GO et RUST aux structures d'intelligence artificielle modernes comme TensorFlow ou PyTorch.
L’entreprise argue qu’il « sera parfaitement adapté aux charges de travail de calcul haute performance traditionnelles - son marché cible initial - ainsi qu'aux charges de travail d'inférence d’intelligence artificielle » ; promet « des performances et une efficacité énergétique extraordinaires avec un rapport octet par flop inégalé ».
Il faudra patienter encore quelques mois pour voir si les résultats sont à la hauteur des allégations : les premiers échantillons de Rhea1 n’arriveront qu’en 2025. De fait, si les puces Xeon d’Intel et EPYC d’AMD sont des processeurs x86, les solutions Arm pour les centres de données ont de plus en plus le vent en poupe. Beaucoup d’entreprises majeures y ont recours : citons Huawei avec ses Kunpeng, AWS avec ses Graviton, Alibaba aves ses Yitian, et bien sûr Altra avec ses Ampere. En outre, NVIDA s’est récemment lancée sur le marché des CPU pour serveurs avec Grace, également sous archi Arm ; des solutions GH200 ont été confrontées aux CPU EPYC et Xeon par Phonorix en février dernier.
Pour en revenir à SiPearl et à Rhea1, Philippe Notton, fondateur et PDG de la société, a déclaré :
« Combinant les performances et l'efficacité énergétique des cœurs Arm Neoverse V1 avec la mémoire HBM embarquée et intégrant les schémas de gestion de la mémoire et de l'énergie de SiPearl, Rhea1 remplira la mission confiée par l’entreprise commune EuroHPC et le consortium European Processor Initiative : maîtriser en Europe les technologies microprocesseurs haute performance. Au-delà , Rhea1 offrira des performances et une efficacité énergétique de classe mondiale pour le supercalcul et l'inférence d’’intelligence artificielle. Sur le marché en forte croissance de l'intelligence artificielle générative, il constituera une excellente alternative aux solutions existantes pour les charges de travail d'inférence d'intelligence artificielle à un coût moindre et en offrant une plus grande flexibilité aux changements de modèles ».
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