Bilan de 2019 : une année mouvementée niveau processeurs ! |
————— 31 Décembre 2019 à 14h49 —— 11725 vues
Bilan de 2019 : une année mouvementée niveau processeurs ! |
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Aujourd’hui se clôture cette belle année 2019, et, avec elle, une longue page d’histoire au niveau des processeurs. Ces 12 mois ont confirmé ce qui se profilait déjà en 2018 : un Intel en perte de vitesse, au profit d’AMD qui relance de plus belle son activité dans un domaine pourtant en difficulté avant l’arrivée salvatrice de l’architecture Zen. Petit retour sur une année riche en rebondissements sur votre comptoir favori.
Commençons par le véritable gagnant de l’année, AMD. Sur son bilan, on notera tout d’abord l’excellent Zen 2 (juillet 2019), testé day one et un peu plus tard. Profitant du dernier processus de gravure, le 7 nm de chez TSMC, économisé grâce à la technologie des chiplets, les rouges on pu faire étalage de leur savoir-faire pour continuer l’augmentation des cœurs sur le socket habituellement grand public, culminant à 16 d’entre eux sur le Ryzen 9 3950X a un prix brisant littéralement la concurrence. Citons également la déclinaisons de la version 2018, Zen+, sur les APU de bureau et ordinateurs portables, commercialement connu sous le nom de Picasso. À côté de la déferlante technologique de Zen 2, ces dernier paraissent bien pâlots, mais le refresh en 12 nm GloFlo s’avère suffisant pour leur usage premier : la performance polyvalente sous conditions de mobilité. Enfin, l’année s’est terminée par le fleuron de la gamme, les Threadripper, dont les performances explosent également... tout comme le prix. Une vitrine technologique pour le grand public, témoignage du changement d’atmosphère dans un secteur un peu trop vite classé comme quasi immobile.
Un bon résumé pour AMD...
En face, la contre-offensive s’est organisée comme elle a pu. 2019 avait signé l’arrivée de Bob Swan comme PDG permanent, mais ce n’a pas été suffisant pour chambouler le planning d’Intel, déjà sujet à bien trop de retards. À part l’i8-9900K dont l’arrivée sur le marché remonte à la fin d’année 2018, les bleus n’ont réussi qu’à sortir un 9900KS possédant sa partie graphique désactivée... auquel s’est ajouté, depuis la période des vacances, une pénurie de bouzins en 14 nm. Conséquence, les prix ont monté, rendant le placement tarifaire, qui penchait déjà du côté AMD, totalement déséquilibré. Et ce n’est pas le refresh côté HEDT, avec l’i9-10980XE - pourtant coupant les tarifs jusqu’à 60 % du prix initial - qui nous a rassuré. Néanmoins, tout n’est pas, et de loin, mort pour la firme. Les premiers Ice Lake montrent des performances encourageantes, et, si la puce semble encore fragile et se cadence faiblement due à un procédé encore immature, cela est de bon augure pour la déclinaison de Sunny Cove sur socket de bureau.
... un autre résumé chez les bleus...
Niveau sécurité, alors que l’année 2018 avait été chamboulée par la découverte en janvier des premières failles concernant l’exécution spéculative, à savoir Meltdown et Spectre, l’année 2019 s’était montrée bien plus sage. En effet, bien que de nouvelles vulnérabilités hardwares ont vu le jour, ces dernières se contentent de reprendre l’idée de duo de choc originel pour l’appliquer selon un vecteur d’attaque différent. En vrac, SWAPGS, ZombieLoad et Spoiler se sont ajoutés à Spectre, Spectre-NG, L1TF et Cie, sans compter certaines autres, moins graves, mais n’ayant plus aucun rapport avec la choucroute actuelle comme NetCAT et Plundervolt, ou encore JCC Erratum. Si AMD est le plus souvent épargné, il faut également remettre les choses dans leur contexte : ses CPU étant moins répandus dans les parcs professionnels et académiques, moins de recherches sont effectuées dans le domaine, menant à moins de failles.
... le tout pour une aventure (un peu trop) gore ?
Lente descente d’Intel, remontée en grâce d’AMD et sécurité en berne, voici donc les maîtres-mots de 2019... qui ne sont pas sans rappeler 2018, tout compte fait. Est-ce pour autant que 2020 sera placé sous la même égide ? Probablement. Sans refonte interne des microarchitectures, la chasse aux vulnérabilités ne va pas aller en s’arrangeant, renforçant l’attrait des nouveaux modèles plus performants car rustinés directement sur silicium. Pour ce qui est des nouveautés, Comet Lake devrait tenir le flambeau du marché des PC de bureau, rajoutant 10 cœurs sur Skylake (en 14 nm) — une architecture qui se révèle finalement très scalable —, et l’arrivée d’Intel sur les cartes graphiques est prometteuse pour ce qui est des APU... Mais cela sera-t-il suffisant pour contrer respectivement Zen3 (en 7 nm+) et Renoir (7 nm) ? Difficile de répondre affirmativement dans les conditions actuelles, mais rien n’est encore gravé dans la roche !
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