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Europe et Semiconducteur, quoi de neuf au front ?

Bien qu'elle soit le domicile d'entreprises majeures telles qu'ASML, STM, Infineon ou encore NXP, ce n'est pas un secret que l'Europe est vastement à la traîne dans le domaine du semiconducteur, particulièrement sur les technologies les plus avancées, et que ce soit en matière de volume ou de qualité, la production locale étant principalement destinée à l'industrie. Mais dans le contexte de la pénurie persistante actuelle, le semiconducteur est véritablement devenu le nouveau pétrole et le monde s'est ainsi précipité dans une course à l'or noir 2.0, un virage que l'Europe ne veut cette fois-ci pas rater, puisqu'il parait désormais évident que l'accès au semiconducteur sera l'une des clés des succès économiques de demain. Au passage l'Union y voit également l'occasion d'inverser les tendances, de récupérer enfin une certaine souveraineté technologique et limiter sa dépendance sur les importations.

 

des mecs avec un wafer

« Dis-donc, ce ne serait pas un cheveu de Pascal, là ? »

 

Depuis la publication du projet européen « 2030 Digital Compass », nous savons déjà que l'objectif principal pour ce domaine est d'atteindre au moins 20 % des parts du marché mondial de la production de semiconducteur d'ici 2030, contre +/- 9 % aujourd'hui. Un but ambitieux, qui impliquerait néanmoins de tripler, voire quadrupler les capacités de production afin d'espérer y arriver à l'échéance fixée dans un contexte de croissance exponentielle du marché, sans compter de gros efforts requis pour combler l'écart technologique avec la concurrence américaine et asiatique. C'est dans ce cadre que l'Allemagne a récemment aussi annoncé une enveloppe d'environ 3 milliards d'euros pour faire revivre la production européenne de semiconducteur et promouvoir l'expansion de cette industrie outre-Rhin. Précisément, il s'agirait avant tout de récupérer des sites de production pour l'ensemble de la chaine de valeur de la production de semiconducteur, et donc s'armer pour mieux encaisser les besoins croissants de l'industrie 4.0 et du monde de l'IoT.

 

En tout cas, le ministre de l'Économie allemand, Peter Altmaier, est confiant que l'objectif de 2030 pourra être atteint et que le retard technologique pourra être réduit grâce aux financements IPCEI (Important Project of Common European Interest), qu'il pense encourageront plus de producteurs de semiconducteurs à venir investir en Europe et en Allemagne. Au passage, Intel a récemment rappelé sa volonté d'installer au moins deux nouvelles usines au coeur de l'Europe (dont au moins une sans aucun doute en Allemagne), pour un investissement qui pourrait atteindre les 80 milliards d'euros sur les 10 prochaines années.

 

 

Bref, des ambitions et des initiatives qui seraient dans l'ensemble assez bien accueillies par l'industrie, mais tout le monde n'est pas 100 % à bord non plus. Par exemple, Niclas Poitiers du groupe de réflexion Bruegel n'est pas convaincu qu'augmenter la capacité de production conduira automatiquement à une meilleure autonomie et une plus grande souveraineté, simplement du fait de la forte interdépendance des chaines d'approvisionnement dans l'économie mondiale, et ce en dépit des actions locales. Selon lui, l'objectif des 20 % est complètement irréaliste et il considère que l'Europe ferait beaucoup mieux d'investir dans ses atouts existants, plutôt que d'essayer de mener une bataille acharnée pour le sommet. En somme, tout l'inverse de Thierry Breton qui rêve d'un 2 nm made in Europe. Qui a raison, qui a tort ? Seul l'avenir nous le dira. (Source)

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Les 19 ragots
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par Jemporte, le Lundi 06 Septembre 2021 à 23h27  
par CelestusGP, le Lundi 06 Septembre 2021 à 19h02
j'aimerais acheter les bidouilles électronique moins chère, en France ou en europe.. pour le moment c'est toujours moins chère en Asie, 2x - 10x moins chère.
je ne doute pas que les intermédiaire européen prenne une trop grosse marge, tandis que l'Asie est stricte concernant la marge à pas dépassé.
Quand ça sera plus cher en Asie, ça voudra dire qu'on est foutu et que tout le reste y est passé.
En ce moment tous les dirigeants Européens sont en train de nous solder, mis à part l'Allemagne qui a négocié un délai arrangé avec les Chinois contre le reste de l'UE. L'image est extrêmement claire.
par Arkane, le Lundi 06 Septembre 2021 à 22h40  
par Matthieu S., le Lundi 06 Septembre 2021 à 20h29
Hehe
par Pascal M., le Lundi 06 Septembre 2021 à 21h02
nan mais en fait, ils sont jaloux
par Pascal M., le Lundi 06 Septembre 2021 à 21h02  
nan mais en fait, ils sont jaloux
par CelestusGP, le Lundi 06 Septembre 2021 à 20h50  
par Arkane, le Lundi 06 Septembre 2021 à 20h18
Proposition de légende pour la photo : « Dis-donc, ce ne serait pas un cheveu de Pascal, là ? ».
c'est bien joué!
par Matthieu S., le Lundi 06 Septembre 2021 à 20h29  
par Arkane, le Lundi 06 Septembre 2021 à 20h18
Proposition de légende pour la photo : « Dis-donc, ce ne serait pas un cheveu de Pascal, là ? ».
Hehe
par Arkane, le Lundi 06 Septembre 2021 à 20h18  
Proposition de légende pour la photo : « Dis-donc, ce ne serait pas un cheveu de Pascal, là ? ».
par CelestusGP, le Lundi 06 Septembre 2021 à 19h02  
j'aimerais acheter les bidouilles électronique moins chère, en France ou en europe.. pour le moment c'est toujours moins chère en Asie, 2x - 10x moins chère.
je ne doute pas que les intermédiaire européen prenne une trop grosse marge, tandis que l'Asie est stricte concernant la marge à pas dépassé.
par Jemporte, le Lundi 06 Septembre 2021 à 18h41  
La burezaucratie Bruxelloise est en train de tout pourrir et c'est la bataille aux subventions. L'allemagne l'a très bine compris. Ils se sont tout de suite mis du côté d'Intel, une valeur sûre pour mettre leur mega-usine chez eux. Pendant ce temps, les autres pays comme la Fran,ce, carburent à la distribution de subventions électoralistes, la meilleure façon de diluer l'investissement.
Breton n'est pas à côté de ses pompes parce que le 2nm dans l'UE c'est possible, à condition que plusieurs protagonistes s'y mettent et travaillent en commun mais chacun dans ses usine, à la Coréenne.
Très franchement, en regardant la tournure des événements je pensais pas que ça partirait en couille aussi vite. Et alors du côté des dirigeants politiques français on a des personnes ignorantes qui sous-estiment la France et qui sont indignes de notre glorieux passé (ce qui veut dire qu'on peut revenir dans le coup moyennant effort).
par _m_, le Lundi 06 Septembre 2021 à 18h11  
Bah, je trouve que j'ai pas trop mal respecté les termes de l'article, non?
"Selon certains analystes" vs "Selon une récente étude du Boston Consulting Group"
"mettre sur pieds tout l'éco-système" vs "atteindre une autonomie totale sur toute la chaîne logistique"
"plus les coûts de fonctionnement à rajouter chaque année" vs "sans compter les milliards de dollars annuels pour couvrir les coûts opérationnels"
"1000 à 1500 M$" vs "entre 900 et 1225 milliards de dollars"
"dans les 100M$" vs "45 à 125 milliards de dollars"
Après, j'ai cité tout ça de mémoire, dsl de n'avoir pas pu être plus précis, ma lecture remonte au printemps dernier. Dsl si certains ont pu surinterpréter ma formulation.
Ce que je comprends, c'est que ces 40 à 120M$ à réinjecter chaque année, c'est ce que l'ensemble de cette industrie devra réaliser comme CA, pour espérer rentrer dans ses frais et commencer à tirer un bénéfice. Et ça doit être de bout en boute, de l'extraction/transformation des matières première à la livraison des produits finis, en passant certainement par le développement des machines et des logiciels de conception, très coûteux dans le domaine. On n'est pas non plus obligé d'être présent partout.
A titre indicatif, STMicro, c'est dans les 10M€ de CA chaque années. Et Infineon et NXP sont dans les mêmes eaux, ils se tirent la bourrent chaque années. Mais ce sont que des petits maillons de la chaîne.

Après, je dois t'avouer que je n'ai pas du tout lu cette fameuse étude de 53 pages en anglais.
Mais si le sujet t'intéresses, j'ai lu celle-ci, que j'ai trouvé très éclairante, bien qu'elle ne réponde pas précisément à cette question.
par Un ragoteur sans nom embusqué, le Lundi 06 Septembre 2021 à 16h58  
L'Europe a toute sa place dans la course aux semi conducteurs si elle s'en donne vraiment les moyens en dehors de tout changement politique à sa tête, c'est projet qui ne doit pas changer de trajectoire peu importe les aléas et changement de tête à la gouvernance des pays membres, c'est la seul solution d'y arriver sinon ce sera un échec cuisant.Asml le montre bien, c'est parfaitement possible d'avoir des entreprises à la pointe même dans ce domaine mais y a pas de miracle, il faudra mettre beaucoup d'argent sur la table et accompagner ce projet jusqu'au bout.
Thierry Breton rêve d'un 2 nm européen, oui mais pour quand car si c'est trop tard, cela ne sers à rien, on le voit avec Intel qui était pourtant en avance et leader depuis longtemps s'écrouler avec une seule mauvaise gravure et en arriver à demander de l'aide à ceux qui l'ont dépassé depuis. J'espère que ce fameux projet ne se perdra pas en route.
Message de Jemporte supprimé par un modérateur : HS
par Rondoudou, le Lundi 06 Septembre 2021 à 14h28  
par _m_, le Lundi 06 Septembre 2021 à 11h28
Euh ta source ne prouve en rien des frais aussi élevés ? Oui l'investissement est colossal, on s'en doutait. Pour les frais annuels il s'agit du global et pas juste pour faire tourner les machines, c'est bien d'avoir une prévision de dépense mais pour quelles recettes au final ?
De toute manière si on veut vraiment se lancer là dedans il faut être capable de s'en donner les moyens, on sait très bien que chez nous certains frais seront plus élevés qu'en Chine ... mais la demande n'arrête pas d'augmenter donc c'est plus que viable.

Pour le reste je ne sais pas...quand je vois que les acteurs actuels sont en pls et ne suivent pas, que les prix ne font que grimper, je me dis que l'EU peut largement se faire une place...sauf si on ne fait rien rapidement et qu'on laisse ceux déjà en place grossir toujours plus.
Perso' je rêve déjà de voir une situation "normale" et pas la foire aux pigeons actuelles, gageons que ce mouroir qu'est l'Europe se réveille enfin pour devenir un acteur majeur et pas seulement un client majeur.