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Certains fabriquants de cartes mères tricheraient sur la consommation des Ryzen

La semaine dernière, nous apprenions comment Intel pouvait jouer sur son boost pour laisser un peu plus d’air à ses i9 asphyxiants sous une limite de consommation trop faible, cependant, il semblerait que les bleus ne soient pas les seuls à tricher. En effet, une mise à jour de HWiNFO a ajouté une nouvelle ligne au célèbre logiciel de contrôle des capteurs de votre ordinateur : CPU Power Reporting Deviation.

 

Quel rapport, vous diriez-nous ? Hé bien, cette mesure, disponible uniquement sous les mobales rouges, correspond à la puissance reportée au CPU par les données de télémétries. En effet, sur la plateforme AM4, c’est à la carte mère d’envoyer les données des capteurs de tension, courant et puissance au processeur via une interface standardisée nommée SVI2. Par la suite, un coprocesseur de gestion de la consommation estime les paramètres idéaux de fonctionnement — par exemple, la fréquence — permettant de faire mouliner votre système sans risque. Si, sur papier, cela semble une bonne idée, les valeurs envoyées pour le contrôle sont simplement des entiers entre 0 et 255, et c’est aux fabricants de cartes mères de fournir, au moment de compiler le BIOS, des valeurs indiquant la conversion nécessaire pour obtenir des valeurs de consommations réelles. Notez que cela est nécessaire, puisque l’implémentation des VRM dépend de la carte mère, et donc ne peut pas être codée en dur dans le CPU par AMD en amont (pour plus d’informations, un post sur le forum du logiciel explique le schmilblick en détail).

 

Sauf qu’« au moins deux fabricants majeurs » tricheraient allègrement (malgré les injonctions d’arrêt qui leur ont été destinées), et fourniraient des données de consommations plus faibles que celles réelles, ce qui augmenterait artificiellement la limite maximale de consommation du CPU. Par exemple, si un CPU d’un TDP de 65 W est monté sur une mobale ne reportant que 60 % de la consommation réelle, il pourrait tirer jusqu’à 147 W sans être bridé ! Il en résulte des fréquences plus élevées en moyenne, mais aussi une sollicitation plus importante de l’alimentation et des températures supérieures : pas forcément ce à quoi l’acheteur s’attendait ! Si cet abus est bien possible par l’implémentation par AMD des mécanismes de mesure, rien n’indique à l’heure actuelle que la firme ait encouragé cette pratique — a contrario d’Intel, qui cultive le doute sur les valeurs de PL1/PL2 et les fréquences uncore depuis quelques générations déjà.

 

Heureusement, les petits développeurs de chez HWiNFO ont planché sur une autre méthode permettant d’obtenir la consommation (non truquable, cette fois-ci !). Ainsi, la fameuse ligne CPU Power Reporting Deviation correspond au pourcentage de la consommation réelle reportée au CPU. Significative uniquement sous forte charge (HWiNFO recommandant CineBench R20) du fait de différences de temps de mesure entre les deux méthodes et de changements très rapides possibles sur le courant fourni par les VRM, ses valeurs devraient être comprises entre 95 % et 105 %. Officiellement, aucun constructeur n’est pointé de doigt, mais les premiers retours des utilisateurs mentionnent cependant ASUS, MSI et GIGABYTE.

 

hwinfo power reporting deviation

50 %, soit une consommation reportée moitié moindre que celle réelle !

 

Et là — surprise —, des utilisateurs ont pu remarquer que, lorsque leur BIOS est réglé sur des valeurs « Auto », et, en dépit de tout overclocking désactivé, voir des valeurs bien en dessous des 100 % normaux : autrement dit, la triche se vérifie. Notez que certaines cartes mères MSI permettent de contrôler ces valeurs de « courant de référence » servant à étalonner les mesures de consommation du CPU, ce qui a permis aux développeurs de valider leur implémentation.

 

Pourtant, AMD dispose déjà d’un système nommé PBO permettant un overclocking automatique de ses processeurs, en utilisant justement les données de consommation, de température ainsi que d’autres caractéristiques comprenant la qualité de l’étage d’alimentation de la carte mère, mais son utilisation est contrôlable par l’utilisateur — comprenez que la triche serait visible bien plus facilement. De plus, certains fabricants développent en interne leur propre système de boost : de quoi motiver des actions visant à réduire l’efficacité du PBO par rapport à leur bousin maison. Inutile de rajouter que ces malversations peuvent s’avérer dangereuses pour le CPU comme pour l’alimentation : c’est le cas de quasiment toutes les méthodes du genre. Inquiets ? AMD a été contacté à ce sujet, nous sommes en attente d’une réponse de leur part. (Source : Tom’s Hardware)

 

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