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le 1er étage de régulation électrique

Hard du hard • Anatomie du PCB d'un SSD
le 1er étage de régulation électrique
lalimentation du contrôleur
diragrame logique dun powerSOC EN6337
condensateurs au tantale
condensateurs au tantale
superviseur PWR607

L'alimentation et le SATA

Dans la mesure où chaque modèle différent de SSD dispose de son propre module d'alimentation adapté à l'architecture en place, il nous sera difficile cette fois de rester généraliste dans nos propos. C'est pourquoi on sera un peu plus spécifique au modèle OCZ dont nous disposons puisque les étages d'alimentation que l'on voit sur les photos ci-après sont ceux visibles sur son circuit imprimé. Cependant, toutes ces alimentations pour SSD ont les mêmes objectifs que l'on pourrait résumer en trois points :

 

  • fournir continuellement au processeur et aux NAND des tensions toujours précises et fiables pour que leur bon fonctionnement ne soit jamais perturbé;
  • filtrer le courant en provenance de l'alimentation générale ATX pour évacuer les harmoniques de haute fréquence qui pourrait encore résonner à travers le signal +5V;
  • faire en sorte qu'il y ait toujours suffisamment de courant stocké dans les divers condensateurs au tantale pour qu'une opération de transfert de données soit complétée sans aucune perte pendant une coupure de courant subite.

 

Tout module d'alimentation qui ne respecterait pas tous ces points ne permettrait malheureusement pas au SSD d'être aussi efficace et irréprochable que les autres.

La broche d'alimentation SATA fournit les 3 tensions traditionnelles +3.3V, +5V et +12V, mais un SSD n'utilise que le +5V plus la masse.

 

SATA electrique

Les broches électriques du connecteur SATA

 

On voit d'ailleurs très bien sur cette image que les broches 7,8,9 sont toutes reliées à la même piste +5V, et que les broches 4,5,6,10,12 rejoignent la couche interne de masse par leurs vias. A cette entrée de tension +5V, il y a 3 composants de surface soudés en parallèle, 2 condensateurs (C6 & C7) et une résistance 0 ohm (R1) qui joue ici le rôle de shunt. L'emplacement F1 devrait normalement recevoir un fusible SMD, mais il n'est pas peuplé, et c'est plutôt à travers ce pont à faible impédance R1 que le courant passera. Choix discutable nous diriez-vous ? Ça dépend. Il est vrai qu'à des niveaux de consommation de courant aussi faible (les SSD ne drainent rarement plus de 400 mA en accès), le risque est calculé.

Le principal composant du premier étage de régulation est ce boîtier SO-8 à double MOSFET de puissance à canal-N.

 

le 1er étage de régulation électrique [cliquer pour agrandir]

Un MOSFET irf9910 pour réguler la tension en entrée de signal (vous pouvez même agrandir)

 

Il est utilisé ici comme régulateur de tension à partir d'un circuit de filtrage RC (résistance+condensateur) et il a la particularité de pouvoir le faire pour deux tensions simultanées. Et nous avons pu mesurer que les tensions qu'il délivre à ses bornes D1 et D2 sont respectivement de 2,852V et 1,039V, on est donc dans une plage de tension faible.

Et on remarque sur le circuit imprimé que ses bornes de désignation D1 et D2 sont les entrées de 2 modules identiques mais séparés, composés chacun de 3 gros condensateurs au tantale et d'un imposant boîtier QFN de 38 broches qui n'est autre qu'un PowerSoC spécialisé dans l'alimentation de précision des microprocesseurs multi-cœur basse consommation, comme c'est en l’occurrence le cas des contrôleurs de SSD.

 

lalimentation du contrôleur [cliquer pour agrandir]

L'alimentation du contrôleur (cliquez pour y voir en graaaaand)

 

A lui tout seul, il est une sorte de micro-alimentation à découpage, et intègre même une solénoïde. Il joue ici le rôle de convertisseur de courant continu à pulsation (qu'on appelle aussi convertisseur continu-continu, convertisseur Buck), c'est à dire qu'il assure la fluence d'énergie entre une source de tension continue et une source de courant continu.

 

diragrame logique dun powerSOC EN6337 [cliquer pour agrandir]

Le diag logique du PowerSOC EN6337 (que même vous pouvez aagrandir grâce à la magie du clic)

 

La raison pour laquelle il y a 2 modules identiques en tout point est parce que nous avons à faire à un étage d'alimentation redondante. Les modules sont disposés en parallèle avec une commutation dynamique commandée par un transistor afin que le module auxiliaire s'active si un problème de tension intervient au niveau du module principal. Le principe d'alimentation redondante est une pratique devenue courante pour un SSD pour jouer la carte de la fiabilité.

Concernant le choix des condensateurs au tantale à faible résistance équivalente, ils sont parfaitement dimensionnés pour fournir la capacité nécessaire au processeur pour flusher les données en cours de traitement avant de s'éteindre proprement après une coupure d'alimentation.

 

condensateurs au tantale [cliquer pour agrandir]condensateurs au tantale [cliquer pour agrandir]

Les condos au tantale à gauche, le watchdog à droite (cliquez pour voir la vie en plus grand)

 

Mais le système ne serait pas complet s'il ne disposait pas d'un « chien de garde », et c'est justement le rôle de ce circuit intégré programmable PWR607 à 32 broches QFNS.

Il supervise l'activité de tous les étages d'alimentation du circuit et est capable de provoquer une réinitialisation système si une action prédéfinie n'est pas exécutée dans un délai imparti, ce qui sous-entendrait l'existence d'un problème potentiel. Ce type de protection est gage de qualité dans un module d'alimentation de ce type.

 

superviseur PWR607 [cliquer pour agrandir]

A gauche, le schéma de principe en application – A droite, le schéma-bloc interne du composant (cliqouillez pour agrandissage)

 

A l'instar d'un FPGA qui doit charger sa configuration depuis une mémoire non volatile pour être opérationnel, ce chien de garde conçu autour d'un PLD de 16 macro-cellules charge son code depuis une EEPROM. Dans le cas de notre modèle OCZ, l'EEPROM en question est un composant basse tension de 256Koctets en boîtier 8 broches TSSOP placé juste à ses cotés. L'interface JTAG à 5 broches libellée J3 lui est d'ailleurs également dédiée.

Au niveau du câble de données du connecteur SATA, les informations sont transmises par 2 paires différentielles (une paire pour la transmission et une pour la réception) protégées par 3 fils de masse. Le standard SATA utilise une ligne symétrique pour diminuer l'influence des perturbations électromagnétiques. On voit que les 4 pistes sont directes vers le contrôleur en traversant des passifs C1 à C4, classique, sans grande surprise...

 

SATA data

Les broches data du connecteur SATA

 

Nous avons donc terminé notre analyse de composant en essayant de rester le plus généraliste possible. Passons maintenant en revue quelques circuits imprimés de modèles de SSD connus afin de commenter les choix techniques des fabricants.

 



Un poil avant ?

PNY avait aussi du SSD à présenter au CES

Un peu plus tard ...

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Les 37 ragots
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ouverts à tous, c'est open bar !
par Un ragoteur Gaulois embusqué, le Mercredi 24 Février 2016 à 20h18  
par Je ne ragote pas moi ! embusqué, le Mercredi 27 Mai 2015 à 07h15  
Je tiens à dire que l'article est très fourni techniquement, bien expliqué, et je pense qu'a partir de maintenant on ne regardera pas les SSD du même œil.

Beau travail les garçons pour ce grand dossier.
par Je ne ragote pas moi ! embusqué, le Mercredi 27 Mai 2015 à 07h08  
Il y a un détail dans lequel je n'ai pas vu de remarque, c'est sur la qualité de l'oscillateur du contrôleur. Il a son influence sur les PLL et donne déjà une première indication sur la stabilité de fonctionnement des SSD et la probabilité que du jitter ( gigue en FR ) tape l'incruste dans le fonctionnement du contrôleur, génère des erreurs et rende ses performances un peu variables.

Concernant le marquage des composants et des points tests, il n'est pas obligatoire. Il suffit d'avoir la doc technique pour savoir ou ils se trouvent. Voir les pastilles en cuivre nu, elles ne le sont pas pour rien.

Concernant la redondance de l'alimentation, c'est seulement une option, pas une amélioration. C'est juste un pneu de secours. Ce qui compte c'est la mise en œuvre, la protection et la stabilité de l'alimentation aux variations de la charge. Les condensateur tantales sont gage de fiabilité et de durabilité, quand au chimiques d'Intel, ils sont de grande qualité et durables.
par Un ragoteur process de Franche-Comte, le Samedi 23 Mai 2015 à 20h57  
"Sandisk a conçu là un circuit imprimé simple face avec le soucis de ne poser aucun composant sur la face extérieure pour les protéger d'une éventuelle décharge électrostatique."

Mais non, c'est pas pour ça... Ca évite de passer le PCB deux fois sur la ligne (1 par face) donc c'ets plus rapide et donc moins cher à produire...

Et les points de test c'est pas pour que le quidam aile voir avec son oscilloscope : en fin de ligne électronique, il y a ce qu'on appelle un ICT ou test In-Situ (ou "lits à clous" ) qui se charge en un coup de contrôler les valeurs de tous les composants liés au points tests, au cas ou il y ait eu un pbm dans le process... Ca sert qu'une fois dans la vie du produit.
par MirageFL, le Dimanche 22 Février 2015 à 13h06  
Superbe initiative CDH, un grand merci !!
par MetallixX974, le Vendredi 16 Janvier 2015 à 19h46  
Génial l'article
par GrosDadou du Nord-Pas-de-Calais, le Jeudi 15 Janvier 2015 à 21h53  
Excellent article ! Très instructif, bien rédigé, agréable à lire, de belles photos macros, bref un régal.
J'ai cependant trouvé deux coquilles dans le paragraphe sur le plextor M6E: "...circuits intégrés qu'il emploi. Un minimum de stockage est de filtrage est cependant effectué..."
Mais je le redis: super article !
par cakinou, le Jeudi 15 Janvier 2015 à 21h26  
Cool, de la lecture instructive

Merci à l'équipe du CDH !
par Stéphane M., le Jeudi 15 Janvier 2015 à 12h38  
par Un fossile de Lorraine, le Jeudi 15 Janvier 2015 à 11h53
A noter que la SRAM est quelque part non-volatile, d'ailleurs...
??
Euh, en quoi une SRAM est-elle non volatile ? Elle ne retient pas son état mémoire lorsqu'elle n'est plus alimentée.
par Un fossile de Lorraine, le Jeudi 15 Janvier 2015 à 11h53  
A noter que la SRAM est quelque part non-volatile, d'ailleurs...

La ROM n'existe plus de toute façon, déjà il y a 20 ans elle avait été remplacée quasi intégralement par l'EEPROM qui était très similaire à la flash (accès non "random" mais R/W quand même), elle était juste limitée à une utilisation en tant que ROM par son environnement.
par Stéphane M., le Jeudi 15 Janvier 2015 à 10h10  
par Un ragoteur curieux embusqué, le Jeudi 15 Janvier 2015 à 09h21
Salut les gens :-)
Bon, j'y vais de mon commentaire aussi, en toute sympathie et humilité.
Article que je vais lire en entier d'ici peu, mais déjà une phrase me chagrine :
"Mais pour nous autres puristes, une mémoire non volatile concerne avant tout les mémoires à accès direct, en d'autre terme la RAM" ==> sauf erreur de ma part et du haut de mes petites connaissances, c'est le contraire : la RAM est bien une mémoire à accès direct, mais elle est de type volatile et non pas non-volatile en opposition à la ROM.
Suis-je dans le vrai ou avez-vous un autre point de vue ?
En fait, la RAM (Random Access Memory) désigne plutôt la nature de l'accès à ses tables (en l'occurrence Random), pas l'état de charge électrique de ces électrons. Il y a des RAM volatiles (Static RAM, Dynamic RAM, etc) et d'autres RAM non-volatiles (Magnetic RAM, Phase-change RAM, etc.)
par Un ragoteur curieux embusqué, le Jeudi 15 Janvier 2015 à 09h21  
Salut les gens :-)
Bon, j'y vais de mon commentaire aussi, en toute sympathie et humilité.
Article que je vais lire en entier d'ici peu, mais déjà une phrase me chagrine :
"Mais pour nous autres puristes, une mémoire non volatile concerne avant tout les mémoires à accès direct, en d'autre terme la RAM" ==> sauf erreur de ma part et du haut de mes petites connaissances, c'est le contraire : la RAM est bien une mémoire à accès direct, mais elle est de type volatile et non pas non-volatile en opposition à la ROM.
Suis-je dans le vrai ou avez-vous un autre point de vue ?