Test • TITAN X (Pascal) |
————— 09 Novembre 2016
Test • TITAN X (Pascal) |
————— 09 Novembre 2016
Alors que penser du GP102 et de la première carte l'employant, à savoir la TITAN X cuvée 2016 ? Si l'on se borne aux qualités intrinsèques de la carte sans évoquer le tarif, elle est indiscutablement un bijou que tout joueur rêverait de voir prendre place dans sa tour, mais pouvait-il en être autrement vu la domination du caméléon sur le segment haut de gamme depuis l’avènement des GTX 980 il y a plus de 2 ans ? Cette carte, comme toutes les TITAN, est avant tout autre chose une belle vitrine technologique, détaillons tout cela.
Alors, pari tenu pour NVIDIA ?
Après les GP100, GP104 et GP106, NVIDIA a donc fait graver le GP102 par TSMC via son process 16 nm FinFET+. Ce dernier s'avère très efficace et permet une fois de plus de produire une puce qui n'a pas peur des 2 GHz, tout du moins si on parvient à la refroidir efficacement. En effet, cette débauche de puissance sur une superficie réduite (par rapport au précédent process 28 nm) implique un stress plus important au niveau du refroidisseur et ce en toute logique. Le caméléon ne lui lâche de toute façon pas la bride, puisque GPU Boost 3.0 veille au grain afin de limiter sa consommation et prise de température, et ce de manière plutôt agressive. Certains y verront un axe de critique, mais le principe du Boost sur les cartes graphiques est bel et bien celui d'un frein ce qui n'aide pas à sa compréhension. L'objectif est de permettre au GPU de fonctionner au plus près de ses limites sans avoir à conserver les marges de sécurité supplémentaires que requéraient une certification "tout terrain" sans un tel mécanisme. Il faut donc accepter cette baisse de fréquence puisqu'elle est en définitive la contrepartie d'un gain précédent, AMD ne procède pas autrement et cela au profit des performances également. Bien sûr, GP102 est capable de proposer davantage mieux refroidi, mais pour le moment et en l'absence de véritable concurrence, il est peu probable de voir ce dont-il est vraiment capable, sans mettre les mains dans le cambouis. Finissons avec le même petit regret concernant l'absence de prise en charge du Tiers 3 sous DX12, mais cela nécessite probablement une refonte plus profonde de l'architecture que celle liée au passage de Maxwell à Pascal !
Quid de la TITAN X cette fois ? Traitons tout d'abord son véritable problème, sa tarification. A 1300 €, il est clair que les acheteurs ne vont pas se bousculer au portillon. C'est 65% plus cher que la GTX 1080, que déjà bien peu de personnes peuvent se payer, pour un gain aux alentours de 25%. Présentée sous cet aspect purement comptable elle n'a aucun intérêt, mais le très haut de gamme informatique n'a jamais été un modèle de pragmatisme et les derniers pourcents de performances ont toujours été les plus chers. Il existe un marché de niche pour ce genre de produit, NVIDIA y répond donc et vu le mode de distribution retenu (exclusivement via son shop online), il n'entend de toute façon pas en vendre des quantités astronomiques. Comme nous l'écrivions au sujet de la première TITAN, ce genre d'achat est conditionné par la passion et non la raison.
Pour autant, a-t-elle ce qu'il faut pour faire naitre la passion ? A n'en pas douter sa finition et ses prestations sont à l'avenant, nous y reviendrons, mais certains détails sont plus gênants. L'utilisation d'une puce incomplète (à l'instar de la TITAN originelle) sur une telle carte est selon nous dommageable pour l'image d'un produit élitiste. Certes ce ne sont que 6.66%, mais à un tel tarif on a bien le droit à une puce intégrale, non ? Les premières TITAN disposaient également de la double précision à haute vitesse, ce n'est plus le cas des 2 dernières puisque leur GPU n'en dispose plus. Le dernier avantage perdurant était la quantité de mémoire a minima doublée, ce n'est pas le cas ici et une carte plus grand public reprenant GP102 (GTX 1080Ti au hasard), qui ne manquera pas de pointer son nez pour barrer la route de Vega, proposera sans aucun doute 12 Go également.
Mais tout n'est pas négatif pour autant. Absolument rien ne contraignait NVIDIA à lancer une telle carte. La GTX 1080 domine de la tête et des épaules la mêlée et n'avait donc en aucun cas besoin d'un appui de cette TITAN X. Cette commercialisation permet donc aux passionnés capables d'investir une somme conséquente (vu le tarif de certains smartphones haut de gamme il doit y en avoir quelques-uns quand même) de profiter en avant-première des performances qui seront moins élitistes quelques mois plus tard. La raison commandera donc à la plupart d'attendre, les impatients pourront de leur côté laisser libre cours à leur passion. On pourra se lamenter de cette situation, mais elle perdurera jusqu'au retour d'une concurrence plus vivace.
Finissons par la réponse à la question posée en préambule de ce dossier : peut-on jouer sans compromis en UHD avec cette TITAN X dans de très bonnes conditions ? Eh bien non, pas encore. Bien sûr cela demande à être nuancé et selon les jeux ou l'attachement de l'utilisateur aux sacro-saints 60 i/s, il est tout à fait possible de s'en satisfaire et surtout d'accepter qu'un jeu peut être superbe sans être "tout à fond" ! Si on excepte certains titres très gourmands, il "manque" en pratique une vingtaine de pourcents pour y arriver, valeur atteignable via overclocking, mais au prix de nuisances importantes. Il reste donc à espérer que Vega soit en 2017 un concurrent redoutable les apportant et obligeant ainsi le caméléon à libérer vraiment le potentiel de ce GP102, pour combler les amateurs des 2.
Nous remercions naturellement nos partenaires pour la mise à disposition du matériel de test
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