Test • NVIDIA GeFORCE RTX 2070 |
————— 28 Décembre 2018
Test • NVIDIA GeFORCE RTX 2070 |
————— 28 Décembre 2018
Nous voici parvenus au terme de ce dossier, et il est certain que le principal reproche fait à la série de cartes Turing, c'est à dire sa tarification élitiste, ne s’estompera pas complétement avec cette RTX 2070. Certes, elle est bien moins cher que ses grandes sœurs, mais pour certains, payer une série xx70 à 500 € et plus, cela restera (très) difficile à accepter. Pour autant, les RTX 2080 et 2080 Ti dégradaient leurs ratios performance / prix par rapport à la génération précédente (le prix augmentant beaucoup plus vite que les performances), ce qui n'est pas le cas de la RTX 2070, en faisant de fait un choix plus légitime. Détaillons tout cela.
Turing a été l'occasion pour le caméléon de réviser significativement son architecture, cela n'avait pas franchement été le cas de Pascal, sans empêcher pour autant cette dernière d'être couronnée de succès. Si NVIDIA a fortement communiqué sur les nouveautés Ray Tracing et IA de ses nouvelles créations, il ne faut pas oublier que la partie plus "classique" de l'architecture a été également remaniée largement pour s'adapter aux usages qui ont émergé depuis Maxwell : la réalité virtuelle et les API de bas niveau, où l'architecture plus flexible du concurrent lui rendait la vie difficile. Il est clair que Volta/Turing ont marqué à ce niveau de réels progrès. Qui plus est, diverses optimisations (dissociation pipeline entiers / réels, caches plus rapides / importants, algorithmes de réduction du trafic plus élaborés, etc.) ont parachevé une architecture d'une redoutable efficacité. Le seul réel problème vient de la gourmandise en transistors des premières puces tirées de cette dernière. Avec les procédés de gravure actuellement accessibles, la taille et donc le coût des GPU en dérivant a explosé. Le node 7 nm qui devrait apparaître sur les GPU dès l'an prochain, au moins chez le concurrent qui l'a officiellement annoncé, devrait largement arranger la situation à ce niveau, enfin espérons-le. En attendant, le TU106 animant cette RTX 2070 nous parait judicieusement calibré pour mixer surcoût "acceptable" et performances en hausse, dans le terrain de jeu des GTX 1080 et Vega64. À cela s'ajoute la prise en charge de DXR, qui reste parfaitement exploitable, si on sait se contenter du FHD (sur le seul exemple actuel) comme nous l'avons mesuré ici. Le DLSS est aussi une option qui pourra intéresser certains, mais l'un comme l'autre doivent être considérés comme des bonus qui pourront surtout permettre de découvrir ces technologies. En effet, leur démocratisation (en nombre de jeux comme en performance) risque de prendre plusieurs années, rendant à ce moment obsolète, l'acquisition d'un GPU Turing dans le seul but d'utiliser ces technologies. Le choix d'une RTX 2070 doit donc, selon notre opinion, s’appuyer d'abord et surtout sur son niveau de performance avec les jeux utilisant un rendu classique, au regard du tarif demandé. À ce niveau, la plus petite (pour l'heure) des RTX a des arguments à faire valoir. On pourra pester contre cette situation rendant élitiste l'accès à ces nouveautés, mais c'est bien souvent ainsi, la démocratisation (exploitable) ne survenant que très rarement lors de la première itération. Certains reprocheront aussi à la RTX 2070 de ne se situer "qu'entre" les GTX 1080 et 1080 Ti, alors que la GTX 1070 devançait la 980 Ti pour justifier l'inflation de son prix par rapport à la GTX 970. Elle avait toutefois pu profiter d'un nouveau node (16 nm) expliquant ce "saut" de performances, ce qui n'est pas le cas ici. NVIDIA aurait pu tout aussi bien se contenter de patienter jusqu'à l’avènement du 7 nm, vu sa position favorable, mais il a choisi une certaine prise de risques, qui s'accompagne d'une inflation des tarifs. Pour autant, personne n'est contraint de cautionner ou adhérer à cette stratégie, si ce n'est en décidant d'acheter ou pas...
Annoncée à des tarifs débutant à 519 €, il est à présent courant de trouver des modèles à ce niveau de prix, voir légèrement moindre. Tous ne sont pas forcément équivalents, puisque l'on trouvera aussi bien des cartes similaires à celle testée (avec 2 ventilateurs axiaux), que des versions utilisant une turbine à ce tarif. Au niveau des performances, si on se base sur les résultats obtenus par la MSI respectant les spécifications de référence, aux alentours de 500 €, l'option est intéressante et se positionne parfaitement dans le marché. En effet, à ce tarif on trouve principalement des GTX 1070 Ti et au gré des promotions, parfois des Vega64 ou GTX 1080. Mais ces trois rivales ont fort à faire avec la dernière-née du caméléon, qui s'avère en moyenne significativement plus performante (les versions customs oc des cartes citées réduisant toutefois l'écart) et qui peut faire valoir ses bonus que sont DXR (BF 5 est d'ailleurs offert en bundle) et DLSS.
Que penser par contre des cartes plus onéreuses (600 € et plus) avec au premier rang d'entre-elles la Founders Edition ? Ces alternatives nous paraissent comme bien souvent, peu pertinentes, leurs tarifs les rapprochant trop des premiers prix du segment supérieur, autrement plus performants (rappelant ainsi le mythe d'Icare). Mais surtout, le rapport performance / prix est largement dégradé, pour un surplus de performance accessible aux cartes moins onéreuses, par le biais d'un overclocking encore plus simple qu'auparavant, via NV Scanner. La série xx70 doit généralement son succès à des tarifs bien plus doux que les élitistes séries xx80 / xx80Ti, tout en proposant des prestations pas si éloignées de ces dernières. C'est à nouveau le cas de cette RTX 2070, même si le ticket d'entrée restera malheureusement excessif pour beaucoup, qui devront attendre les hypothétiques RTX 2060 et espérer des prestations alléchantes.
Nous remercions naturellement nos partenaires pour la mise à disposition du matériel de test
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