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La JEDEC actualise sa norme concernant les mémoires non-volatiles, mais pour quoi faire ?

Dans nos PC de bureau, la mémoire vive est uniquement composée de puces de RAM classiques, où un condensateur est intégré afin de conserver les données présentes sur les barrettes. Avec cette technologie, le courant a tendance à se dissiper rapidement, c’est pourquoi les cellules ont besoin d’être actualisées régulièrement, menant ainsi à une fréquence (de rafraîchissement) RAM. De ce fait, lorsque le jus est coupé, les données stockées sont perdues : la mémoire est dite volatile.

 

Cependant, des alternatives existent : depuis un paquet d’années, déjà, Intel produit (originellement avec Micron) des modules Optane à base de 3DXPoint non volatile, c’est-à-dire que rien ne se perd après extinction de la machine — voyez cela comme un SSD supra-rapide, directement dans un slot DIMM. Au début des années 2010, les mémoires de type MRAM (basé sur l’utilisation de champs magnétiques) étaient à la mode (certains les voyaient déjà remplacer notre DDR), mais elles n’ont jamais réussi à atteindre une maturité permettant un usage de masse, si bien que des concurrents ont vu le jour : NRAM, à base de nanotubes de carbone, PCRAM et ses changements de phase de matériaux, ou encore ReRAM, utilisant les variations de conductivité de semiconducteurs.

 

Bien que tout cela reste encore cloîtré à des applications plus ou moins expérimentales, il faut bien relier les nouveaux modules à un PC hôte afin de réaliser les tests, d’où la présence de normes — tout comme la RAM traditionnelle. À ce jeu, c’est encore et toujours la JEDEC qui officie, avec, aujourd’hui, la cinquième révision (mineure, cette fois) de sa spécification de la mémoire non volatile sous format DIMM, nommée JESD 304-4.01 DDR4 NVDIMM-P. Bien que la DDR5 soit dans les cartons, cette mise à jour de la norme prend sa base sur la DDR4, encore largement utilisée dans l’industrie. Notez qu’une prochaine version est d’ores et déjà dans les cartons, qui sera compatible avec cette fameuse DDR5 et apportera des changements majeurs ; nous avons hâte. En attendant, cette mise à jour permet l’utilisation de modules de mémoire mixtes : une partie classique à base de condos pour la rapidité, qui pourrait servir de cache, et une partie non volatile un peu plus lente pour la conservation des données. Un schéma qui n’est pas sans rappeler les SSD, également équipés de cache DRAM dans le même but !

 

D’un point de vue plus global, cette norme est prévue pour s’intégrer dans l’écosystème Compute eXpress Link (CXL) afin d’offrir un panel complet de norme de connexion à adapter selon la rapidité et la sûreté de la technologie sous-jacente utilisée. De plus, la JEDEC joue la carte de l’open source avec un standard ouvert — ce fameux DDR4 NVDIMM-P — qui se targue d’être compatible DDR4... Encore faut-il que les constructeurs suivent : face à un Intel qui utilise sa propre implémentation sur ses modules Optane DIMM, rien n’est joué. À voir si une concurrence prend place, et pour quel positionnement en matière de performances et de tarif. (Source : EETimes)

 

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