Constructeurs américains et chinois cherchent la p'tite combine pour contourner les dernières sanctions... |
————— 09 Novembre 2022 à 10h02 —— 15253 vues
Constructeurs américains et chinois cherchent la p'tite combine pour contourner les dernières sanctions... |
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Les dernières sanctions américaines sont plutôt strictes et risquent fort de faire mal à l'industrie chinoise du semiconducteur, mais également aux acteurs étrangers voisins ou plus lointains faisant commerce avec cette dernière, comme SK Hynix, Samsung, TSMC, NVIDIA, ASML ou encore AMD pour n'en citer que quelques-uns. Néanmoins, une combine a été trouvée par certains pour pouvoir continuer à expédier vers la Chine et continuer les affaires plus ou moins comme si de rien n'était, au moins pour le moment et en attendant une prochaine salve de sanctions potentiellement encore plus sévères...
Par exemple, chez NVIDIA, dont l'A100 et le H100 tomberont sous le coup de la sanction passé la période de grâce d'un an accordée par le gouvernement US, c'est une A800 qui a été élaborée ! Qu'est-ce ? Un nouveau GPU ? Du tout. Il s'agit ni plus ni moins d'une A100 aux caractéristiques techniques inchangées (hormis le modèle supplémentaire avec 40 Gio), si ce n'est pour son interconnect NVLink bridé à 400 Gio/s au lieu de 600 Gio/s - qui est la limite imposée par les sanctions pour les interconnexions de ce type. Il se trouve que l'A800 est en production depuis le troisième trimestre et que les premiers clients ont déjà commencé à réceptionner, notamment Inspur et H3C, deux des principaux fournisseurs de serveurs en Asie.
À droite les specs de l'A100, à gauche, celles de l'A100 « Sanctions Edition ».
Il serait intéressant de savoir si c'est une vraie bride matérielle qui a été mise en œuvre ou si NVIDIA a pris le risque d'une limitation simplement logicielle. Il y a fort à parier qu'une limitation via firmware ne survivrait pas bien longtemps, comme l'histoire du LHR de NVIDIA nous l'a d'ailleurs encore montré dernièrement. Néanmoins, on peut supposer que le constructeur américain aura préféré jouer la prudence plutôt que de prendre le risque d'être puni par son gouvernement pour négligence ou autre.
En parallèle, les clients chinois de TSMC aussi se sont adaptés aux dernières sanctions. En effet, alors que les mesures interdisent à TSMC de produire certains types de puces dès lors que leurs caractéristiques dépassent les limites imposées par les sanctions. Ainsi, Biren (l'une des startup chinoises les plus prometteuses impliquées dans le semiconducteur et notamment le GPU) semble avoir revu la bande passante de son GPGPU BR100. Celui-ci fut annoncé avec une bande passante de 640 Gio/s, elle n'est à présent plus que de 576 Gio/s. Il se pourrait aussi que cette modification - qui aurait été effectuée en désactivant simplement certaines parties de la puce et sans modifier le design - puisse être liée en partie à une autre raison. En tout cas, l'on ne sait pas encore si la puce pourra tout de même être acceptée telle quelle, puisque cela impliquerait aux USA de faire confiance à Biren de ne pas réactiver pas les portions désactivées par la suite...
Même son de cloche chez Alibaba, qui emploie par ailleurs beaucoup des employés de la division semiconducteur en berne de Huawei et déjà bien fracassée par les sanctions, HiSilicon, et qui sont donc désormais amenés à revivre un épisode très semblable. Chez le géant informatique, il serait question d'effectuer bon nombre d'ajustement pour les nouvelles puces 5 nm à venir (comme la puce ArmV9 Yitian 710), ce qui pourrait au passage s'avérer très couteux pour le géant chinois du cloud. (Financial Times, via Computebase)
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