Test • Les dernières générations d'iGPU AMD et Intel |
————— 05 Septembre 2015
Test • Les dernières générations d'iGPU AMD et Intel |
————— 05 Septembre 2015
A l'heure de conclure sur les performances en jeu et faire ce bilan mathématique, il convient de donner des explications préalables. Avoir la puce la plus rapide dans les chiffres, c'est bien, mais ça ne signifie pas avoir la meilleure expérience de jeu. Intel écrase les puces graphiques intégrées aujourd'hui avec le GT3e de Broadwell, mais pourtant ce n'est pas le bousin qui nous a le plus taquiné le goujon ou excité le lampion ! Pourquoi ? Parce que les 3 iGPU d'Intel, même avec des moyennes reportées fortes, souffrent d'un stuttering très marqué dans les 3/4 des jeux du panel. Ce stuttering va d'acceptable à impossible à supporter. Intel a toujours été déficient dans ce secteur et là il montre en 2015 qu'il accuse toujours un véritable retard de savoir-faire par rapport aux experts du GPU en termes de ressenti pour le joueur. A contrario, les APU d'AMD récupèrent les compétences en la matière des ingénieurs rôdés au développement des Catalyst. Pour ajouter à la peine d'Intel, on parlera de la faiblesse du pilote OpenGL, incapable d'une part d'offrir des performances dignes de ses iGPU, et d'autre part d'afficher correctement le jeu. Notez que nous avons connu la même mésaventure avec Rage et d'autres pilotes les 15.36. Par conséquent, l'expérience est à l'avantage la plupart du temps des APU. Il est important de comprendre ceci, car pour l'instant et dans l'optique de jouer de manière occasionnelle - et là on penche du côté du jeu sur portables - Intel doit bosser encore et encore sur ses drivers, tout n'est pas qu'une question de puissance. Et quand on pense aux 72EU du GT4 de Skylake qu'on trouvera dans certains portables, on se dit que si Intel venait à faire de réels progrès dans le domaine software, il pourrait proposer du lourd vu la puissance développée par les 48EU de Broadwell.
Ce point exposé, il faut tout de même reconnaitre qu'il existe des situations de jeu où cela fonctionne très bien chez Intel et dans ce cas, le GT3e est redoutable. Si les APU d'AMD paraissent plus équilibrées, il ne faut pas oublier que leur puissance CPU est parfois insuffisante pour certains jeux, bridant ainsi la partie GPU plus couillue. Par contre, ils sont proposés à des tarifs sans commune mesure avec les équivalents Intel du jour. Ainsi, pour le prix d'un 5675C, vous pouvez vous payer une plateforme FM2+ complète qui fera le job, même si ce sera limite parfois, pour certaines tâches CPU lourdes. Au moins, la qualité des pilotes AMD, qui est parfois mise en cause (charge CPU plus importante, corrections de bugs parfois lentes, fonctionnalités moindres ou pas tout à fait au point, etc.) par rapport à celle du caméléon, est dans la situation inverse ici : les Catalyst sont un véritable atout pour le créateur de Sunnyvale face à Intel en jeu. Ceci montre bien que ce n'est pas si facile de s'imposer dans le domaine, le géant de Santa Clara s'y cassant les dents depuis longtemps maintenant, trop longtemps même (menus qui buggent, artefacts intempestifs, sttuttering, etc).
On constate également que chez AMD, l'évolution arrive à son terme pour cette architecture, la preuve en est le petit gap entre 6800K et 7870K. Il parait évident que le prochain NODE de gravure à 14/16nm permettra d'intégrer des iGPU balaises sur des processeurs avec HBM et ce avec des performances d'un tout autre niveau. La question qui concerne AMD est finalement de savoir quel arbitrage ce dernier opèrera-t-il sachant que la place est chère sur un interposer et qu'il faudra donc positionner le curseur au bon endroit en tenant compte de 4 paramètres : performances CPU et GPU, coût de fabrication et consommation sous contrôle afin d'en faire, enfin, un best-seller, ce qu'il n'a jamais été capable de faire idéalement depuis la naissance des APU. L'avenir des cartes graphiques d'entrée de gamme voir d'entrée du moyen de gamme semble par contre de plus en plus sombre si Intel et AMD arrivent à faire payer moins qu'un couple CPU + GPU dédié, car d'un point de vue performances, on s'en rapprochera voire dépassera aisément ce qui se fait aujourd'hui, Broadwell par exemple s'en approche parfois redoutablement.
Des modules IGP de plus en plus complets
Pour l'heure, on ne peut pas dire que jouer en 1080p soit quelque chose de raisonnable avec un iGPU, même le 720p met à mal ces transistors dédiés, nécessitant de sérieuses concessions visuelles. On apprécie par contre davantage l'intégration hardware de circuits de décodage dédiés aux différents codecs tels le H.264 voir H.265 pour Skylake. De quoi soulager sérieusement la partie processeur et regarder en toute quiétude (comprendre sans saccades ou ventilateur s'époumonant) une vidéo UHD. De manière sporadique, ou pour suppléer une carte graphique en rade, une tel iGPU peut vous permettre également de ne pas couper court à votre activité de gamer le temps d'un SAV et çà ce n'est par contre pas si mal, toutefois vu les performances actuelles, de nombreux transistors auraient pu trouver un meilleur usage côté CPU tout en conservant à l'IGP les tâches "bien faites" que nous venons de décrire. Vivement 2016 finalement, puisque les fameux APU auront accès à des procédés de gravure bien plus performants, de quoi les libérer de leurs contraintes et vérifier si le projet Fusion tel que rêvé par AMD, n'est pas en définitive proche d'éclore !
Nous remercions naturellement nos partenaires pour la mise à disposition du matériel.
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