Test • GeForce TITAN X / GM200

• Verdict

Alors que penser du lancement il y a quelques jours du GM200 et de la carte qui l'emploie, à savoir la TITAN X. Après l'indéniable succès des GTX 980/970 et le résultat en demi-teinte de la GTX 960, nous étions impatients de voir si le gros GPU de la famille allait être couronné de succès ou en demi-teinte. Inutile de tourner autour du pot, le résultat est cette fois au niveau de nos attentes et la TITAN X propose un niveau de performances excellent pour une carte mono-GPU et ce sans changer de finesse de gravure !

La TITAN X, une vitrine technologique soignée !

En partant de Maxwell qui est une architecture très efficace, il est difficile de faire un mauvais GPU même si certains arbitrages peuvent nuancer ce propos comme nous l'avons vu dans le cas du GM206, ou tout du moins dans l'usage qui en a été fait dans la gamme (x60). Pour le GM200, s'agissant de la puce la plus évoluée de la famille, les contraintes sont plus d'ordre physique : jusqu'à quelle taille peut-on élargir le GPU pour que ce dernier puisse être produit en masse avec les process disponibles ? Le caméléon a répondu 601 mm², ce qui en fait mine de rien le plus gros GPU qu'il n'ait jamais fait produire. Pourtant, malgré une telle superficie, c'est la première fois depuis l'avènement du GT200 (utilisé sur les GTX 280 et gravé en 65 nm) que le calcul en double précision n'a pas été soigné puisqu'il se limite ici au strict minimum pour des raisons de compatibilité et sans aucune prétention en termes de performances.

En toute honnêteté, c'est loin d'être un manque pour les joueurs qui peuvent même se réjouir de ne pas se retrouver avec un nombre dispendieux de transistors inutiles dans le cadre de leur usage. Cela retire par contre l'argument "semi-pro" de la gamme TITAN que le caméléon n'hésitait pas à agiter pour justifier la tarification de cette dernière qui s'affiche donc, on ne peut plus clairement avec ce modèle X, comme une alternative luxueuse aux GeFORCE traditionnelles, proposant la primeur des performances associée à la nouvelle puce haut de gamme et une mémoire graphique doublée. Bien entendu, qui dit luxe, dit tarif associé et à 1000$ HT, peu seront enclin à franchir le pas, en particulier dans nos contrées avec une baisse de l'euro face au Dollar conduisant à un prix TTC de plus de 1200 €. Pour autant, nul doute que NVIDIA n'a pas l'intention d'en vendre des quantités conséquentes, il s'agit d'un marché de niche qu'il a lui-même créé et qui lui sert avant tout de vitrine technologique avec un certain succès. Il semble d'ailleurs que les TITAN se soient bien mieux vendues que les GTX 690, pourtant plus performantes au même tarif mais accompagnées des désagréments du multi-GPU et plus onéreuses à concevoir/produire et donc moins rentables à priori. Voilà qui explique probablement l'absence de GTX 990 qui aurait pu sortir dans la foulée des GTX 970/980 et reprendre la couronne des performances à la 295 X2 sans avoir recours à un refroidisseur à eau...

La dénomination pourrait par contre être utilisée pour aligner le second chiffre des puces haut de gamme des 2 sociétés : une future GTX 990 Ti à base d'un GM200 cadencé encore plus rapidement mais limitée à 6 Go de mémoire (peut-être à 8Gbps) pourrait ainsi se positionner à meilleur prix face à la future R9 390X qui à n'en pas douter ne sera pas vendue 1000$... Une GTX 990 disposant cette fois d'un GM200 amputé permettrait de recycler les puces partiellement défectueuses (il doit y en avoir sur un tel die) et ainsi concurrencer une R9 390 qui ne manquera pas d'exister. Le reste de la gamme 900 existante se positionnant naturellement en-dessous. Mais laissons là les supputations, les rumeurs faisant état de juin pour un mouvement de la concurrence, il parait ainsi raisonnable de ne pas se ruer sur cette TITAN X puisqu'il est probable que l'on puisse trouver des performances similaires pour un coût moindre dans quelques mois et ce chez les deux concepteurs. Toutefois, nous sommes dans une gamme où la raison cède bien souvent le pas à la passion et nul doute que cette nouvelle venue dispose de tout ce qu'il faut pour enflammer cette dernière et pousser à l'achat les impatients qui en auraient les moyens ou qui seraient attirés par la quantité de mémoire utile dans le cas d'une solution multi-GPU pour affronter les très hautes définitions.

En guise de conclusion, force est de reconnaitre que ce nouveau GPU est une réussite, ses performances ludiques sont excellentes si bien que le jeu en UHD peut commencer à être envisagé sans trop de compromis qui dénatureraient fortement le rendu des jeux. Nul doute que la prochaine génération de puces sera la bonne pour cet usage puisque en sus des gains liés aux nouvelles architectures, se couplera le saut de 2 générations de process (le 20 nm ayant été exclusivement réservé aux SOC), de quoi espérer à minima un doublement des performances ! Mais revenons au présent et à notre GM200 qui doit se contenter du bientôt antédiluvien 28 nm de TSMC. Malgré cette contrainte, NVIDIA a réussi à légèrement agrandir sa puce haut de gamme (un peu moins de 10%) tout en proposant près de 50% de performances supplémentaires et ce avec une consommation du même ordre, voire légèrement moindre, merci Maxwell. Au final nous accordons donc l'Or à ce GM200 qui est une franche réussite technique et ce même s'il n'est décliné pour le moment qu'au travers d'une carte élitiste et donc inaccessible à la plupart. Gageons que la situation ne devrait pas perdurer et le choc avec Fidji que l'on annonce très prometteur à en croire certaines rumeurs, fait déjà saliver d'envie les amateurs de performances !

Nous remercions naturellement nos partenaires pour la mise à disposition du matériel de test