Intel milite désormais en faveur d'ordinateurs plus écolos |
————— 28 Janvier 2025 à 15h10 —— 13813 vues
Intel milite désormais en faveur d'ordinateurs plus écolos |
————— 28 Janvier 2025 à 15h10 —— 13813 vues
Rendre les ordinateurs portables plus modulaires et donc davantage réparables, dans une démarche plus générale de réduction des déchets électroniques : cette arlésienne fait son retour, avec cette fois Intel en figure de proue. Il y a quelques jours, l’entreprise a mis en ligne un article titré Modular PC Design: A Sustainable Approach for Enhanced Repairability and Reduced E-Waste dans lequel elle expose sa vision des PC du turfu.
En guise d’introduction, l’auteur de l’article fait la révélation suivante : « Dans un monde de plus en plus numérique, les déchets électroniques constituent un problème croissant. »
Pour étayer son discernement, il assène quelques chiffres : chaque année, plus de 60 millions de tonnes de déchets électroniques sont générés et moins de 25 % sont collectés. Pire, moins de 12 % sont recyclés et plus de 85 % sont brûlés, « ce qui entraîne une pollution nocive et un empoisonnement de l'environnement ». Aux dire d’Intel, les ordinateurs représentent près de 70 % des déchets électroniques.
Les alarmistes verront là le signe qu’on est mal ! Les matérialistes flaireront plutôt un filon, discerneront l’opportunité. À juste titre apparemment, puisqu’il « s'agit également d'une source importante d'activités commerciales potentielles, avec plus de 65 milliards de dollars de matériaux et de minéraux qui pourraient être récupérés dans les décharges ».
Dans ce contexte, et face à le pression croissante des consommateurs cheminant, aux dires de la source, main dans la main avec les défenseurs de l’environnement (tout est possible !) sous la bénédiction des entreprises et des gouvernements [sic], Intel embrasse désormais « le droit à la réparation ». Pour que celui-ci se matérialise, la société estime toutefois qu’il faut mettre en œuvre des « changements fondamentaux ».
La marque estime que la modularité implique de manipuler trois leviers : celui de l’usine et deux autres sur le terrain. Pour illustrer son propos, la société fait une analogie avec les voitures.
La modularité d'usine « ne peut être exercée qu'en usine, d'où son nom ». Ses mots d’ordre : flexibilité et réutilisation, afin de réduire à la fois les coûts et l'empreinte carbone de la fabrication. « Lors de la commande d'une voiture, le constructeur propose différents choix de moteurs. En fonction des choix de l'utilisateur, l'usine équipe la voiture du moteur demandé. »
Ce qu’Intel qualifie de modularité sur le terrain est le niveau suivant. Là encore, rien de sorcier : ce sont les changements effectués par une main-d'œuvre qualifiée, parfois « avec des outils spécialisés » lors de mises à niveau ou de modifications nécessaires.
Vous l’attendiez, voici donc le rapprochement automobile : « Lorsqu'un client choisit un jeu spécifique de pneus, de tailles et de roues, c'est le concessionnaire — et non l'usine — qui intervient. Les voitures sont toujours fabriquées avec le jeu de roues standard, mais à la demande du client, le concessionnaire remplace les roues montées en usine par des roues personnalisées. »
Dernier maillon de cette chaîne : la modularité à l’échelle de l'utilisateur. Ce niveau doit donner l’opportunité au client de modifier les paramètres ou les composants du produit à sa guise. Intel s’est hélas arrêtée en chemin et a garé la voiture au parking ; la firme donne comme « bons exemples les dongles WiFi, la mémoire et le stockage actualisables par l'utilisateur, etc. » Ne soyez pas tristes, nous allons pallier le manquement d’Intel. C’est l’équivalent d’une pose de bas de caisse. De l’installation d’une sono dans la voiture. De la suspension d’un Arbre Magique au rétroviseur.
Intel résume : « Cette approche nécessite une architecture PC modulaire qui s'écarte de l'approche monolithique actuelle. »
Plus concrètement, l’entreprise envisage de rationaliser l'agencement. Notez qu'elle a aussi des plans pour les mini-PC.
Pour les laptops, la carte mère et deux modules E/S reliés constitueraient les trois briques principales.
Elles seraient réutilisées pour différentes tailles d'ordinateurs portables (de 14 à 16 pouces), des systèmes légers de 10 W sans ventilateur aux ordinateurs portables plus haut de gamme de 30 W dotés de deux moulins en passant par les systèmes 20 W munis d'un seul ventilateur. Naturellement, la manœuvre impliquerait de maintenir les standards d’une génération à l’autre afin que les équipementiers n’aient pas à revoir la conception de leurs PC à tout bout de champ.
Pour les mini-PC, Intel entrevoit aussi trois modules principaux : un module CPU, un module GPU et un module PCH (Platform Controller Hub). Celui-ci serait le point névralgique du système.
Enfin, pour le Thunderbolt, Intel argue « qu’en raison de leur structure délicate, les connecteurs de type-C sont plus souvent endommagés que les autres ports d'E/S ». La société a toutefois un remède.
L'article se conclut ainsi : « Nous nous concentrons désormais sur l'intégration de la durabilité au cœur de la conception de nos produits et de notre philosophie d'entreprise. Notre dernière proposition d'architecture PC modulaire témoigne de cet engagement durable. En développant une nouvelle approche de la conception des systèmes qui permet des mises à niveau et des remplacements de composants faciles, nous visons à prolonger de manière significative la durée de vie utile des appareils informatiques, réduisant ainsi les déchets électroniques et promouvant un modèle de consommation plus durable. En travaillant en étroite collaboration avec nos clients et nos partenaires, nous espérons transformer la façon dont les PC sont conçus et contribuer à façonner l'avenir de l'informatique. »
Nous verrons bien ce qu’il adviendra de cette profession de foi. Soulignons simplement que Dell avait exprimé des velléités similaires avec son concept Luna Evolution — déjà développé en partenariat avec Intel — qui promettait « un ordinateur réutilisable à l'infini ». En attendant, Microsoft, la grande copine d'Intel lorsqu'il est question de vendre des AI PC, abandonnera Windows 10 en octobre prochain. À la clef : 240 millions d’ordinateurs (étude Canalys) condamnés à une obsolescence programmée.
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Faut te mettre a la page, mec, le 32bits c'est fini depuis longtemps
Mais comme d'hab, tu ne vois pas le problème de devoir consommer toujours plus, y compris "pour rien" dans le cas présent (les seules mises à jour venaient de Windows Update et AMD pour le pilote graphique nu), et je dois dire que ça devient un pwal inquiétant.