Le p'tit mot du PDG de MSI pour faire le point sur un peu tout |
————— 21 Janvier 2019 à 11h49 —— 15057 vues
Le p'tit mot du PDG de MSI pour faire le point sur un peu tout |
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C’était lors d'une interview de 30 minutes que le PDG de MSI, Charles Chiang, a partagé son opinion sur l'état du marché en général et de ses difficultés. L'un des sujets les plus épineux abordés d'entrée de jeu était naturellement celui des difficultés d'approvisionnement chez Intel, bien sûr un problème pour le fondeur, mais d'autant plus pour les fabricants tels que MSI qui en dépendent grandement pour constituer et maintenir leur catalogue. Chiang réaffirme ce qu'on a déjà pu entendre à plusieurs reprises, c'est-à-dire qu'Intel donnerait la priorité aux commandes de puces "pro" destinées aux usages en data-center, suivi de celles pour les processeurs embarqués dans les laptops. La nouvelle information ici serait que les processeurs pour PC fixes se trouveraient en réalité à la fin de cette liste des priorités du fondeur, mais c'est assez peu surprenant considérant d'où proviennent la majorité des revenus d'Intel. Contacté à ce sujet, Intel a confirmé donner la priorité aux puces haut de gamme par rapport aux modèles moins chers, mais n'a ni démenti ni confirmé placer les processeurs desktop en bas de l’échelle par rapport aux références mobiles.
"We focus in on the high-end products and we get the priority of the CPU supply," Chiang told us. "Intel tells everybody they have a priority to supply [high-end chips]. [They say] 'let's start at data center first, mobile second, desktop last.' And then they got the higher i9, i7 processor H processor, then it's U and then it's desktop."
Sans surprise, cette "pénurie" ne fait vraiment l'affaire de personne - hormis la compétition - et porte donc inévitablement atteinte à l'écoulement de cartes mères Intel. Avec ceci, Chiang pointe aussi du doigt le récent retour en arrière à des chipsets gravés en 22nm, dont l'arrivée n'a pas manqué de semer un peu plus de confusion chez les partenaires, ces derniers se retrouvant ainsi un peu plus dans le flou sans idée bien précise quant à l'état réel de production d'Intel et de sa roadmap.
Toutefois, Chiang est d'avis que le pire est passé et que la production du 14nm est en bonne voie d'amélioration, mais qu'il faudra tout de même attendre la fin de l'année 2019 pour un retour définitif à la normale.
"Q1 is still challenging. Q2, we're getting better. Q3, we'll get a lot better and Q4, I think, it's definitely no problem," he said. "Overall the worst times for Intel CPU supply have gone."
À propos d'AMD, le PDG de MSI avoue que les ventes de cartes mères AMD ont en contrepartie été plus fortes que jamais, largement aidées par cette porte grande ouverte qu'a été jusqu'ici la pénurie chez Intel, particulièrement en entrée de gamme étant donné qu'il est désormais assez évident que les processeurs Celeron, Pentium et autres modèles de milieu de gamme ne sont pas placés bien haut sur la liste des priorités d'Intel. Apparemment, ça ne ferait pas très plaisir à Intel, quoi de plus normal avec une gamme Ryzen attrayante et assez bien positionnée !
"Because Intel doesn't make it a priority to supply Pentiums, Celeron, mid-range, and low-end CPUs, that really gives AMD an opportunity to grow their market share in desktop. So we are doing very OK on the AMD side."We have a big portion of the AMD motherboard, which makes Intel kind of upset," Chiang explained. "But I say 'hey guys, once you solve the supply issue, let's figure out how we can get back your share.'"
Pour autant, Chiang admet que sa compagnie reste réticente à exploiter des processeurs AMD directement au sein de ses machines. Pour expliquer cela, il met sur la table trois arguments : une expérimentation potentiellement coûteuse et complexe, une mauvaise expérience antérieure et sa relation avec Intel. Pour résumer le tout, selon son PDG MSI n'est pas une compagnie assez grande pour se permettre d’expérimenter à nouveau l’intégration de plusieurs plateformes au sein de son catalogue et en retour complexifier encore davantage son offre. Ensuite, Chiang évoque une époque où MSI utilisait des processeurs AMD, mais dont l'offre n'était alors pas adaptée et le support peu brillant, décourageant ainsi d'emblée une continuité du partenariat. MSI n'a évidemment pas spécifié de produits en particulier ni de date, mais il faut déjà remonter à 2012 où MSI proposait alors un GX60 avec une puce A10. Enfin, dernier facteur et probablement le plus important de tous, Chiang expliquant qu'il ne se verrait pas faire une infidélité à Intel, qui malgré ses difficultés aurait apporté un très bon soutient à ses partenaires.
"I know Ryzen and Mobile Ryzen are going to change the game," he noted. "We keep evaluating, but we don't have a plan or a specific date when we're going to do the AMD."
Par contre, malgré les réserves démontrées ci-dessus, l'option AMD n'est pas complètement écartée pour autant, le PDG reconnaissant la valeur de l'offre d'AMD présente et future, mais n'ayant encore établi aucun plan spécifique quant à franchissement de ce pas. Bref, on devine sans mal une emprise d'Intel encore bien trop forte pour le moment.
Enfin, dernier point qui nous intéresse (et nous concerne plus ou moins directement), les joyeuses décisions de l’équipe de Trump dans le conflit commercial entre la Chine et les USA. Oui, les prix vont grimper - si ce n'est déjà fait - de l'ordre de 5 à 10% d'après le CEO, selon lui un moindre mal pour les consommateurs particuliers qui ne changent de matériel qu'une fois de temps en temps, mais une grosse épine dans les pieds des professionnels dont les renouvellements du parc informatique se font parfois annuellement. Malgré tout, contrairement à d'autres constructeurs ayant depuis choisi de déplacer leurs usines hors de la Chine vers des pays comme le Vietnam, la Thaïlande ou Taïwan, MSI considère qu'un tel investissement n'en vaudrait pas le coût ni l'effort pour une situation qui pourrait en théorie être résolue du jour au lendemain.
"When you talking about national security, that can easily kill the company completely," he said. "Like a Huawei. You can see this CES. Not many Chinese customer coming for the big activity, because they invest in this market big time and then somebody says 'hey, it's a national security.' All your investment [is] completely gone."
Mais plus que les taxes, MSI comme tout autre constructeur chinois craignent bien plus d'attirer les foudres justicières sous prétexte de sécurité nationale, un danger que Huawei et ZTE ne connaissent désormais que trop bien... (Source : Tom's)
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