Comparatif • Les SSDs au banc d'essai |
————— 29 Mars 2010
Comparatif • Les SSDs au banc d'essai |
————— 29 Mars 2010
Alors ils ne sont pas frais nos poissons SSD? Avant de décerner nos récompenses, un petit mot rapide sur ce qu'aucun bench ne peut vraiment traduire : une sensation de légèreté qui transforme n'importe quelle machine asthmatique en véritable bonheur. Certes, c'est un brin exagéré, mais en comparaison de la sensation de confort apportée par les SSD face aux HDD, les différentes évolutions (5400/7200/10000r pm) de ces derniers ont l'air de gains ridicules. Seconde sensation un peu spéciale, l'absence totale de grattement ou souffle dûs à la mécanique d'un disque. On est surpris, d'abord un peu inquiet mais rapidement on s'habitue et cette absence devient un vrai soulagement et l'on se demande comment on a pu supporter cela depuis si longtemps !
Bref, les SSD sont une véritable révolution et l'on se prend à rêver aux prix et débits de ces derniers dans 2 ans. Nul doute que rien n'arrêtera cette déferlante dans les années à venir pour le plus grand plaisir de tous. Précisons toutefois que certains SSD à base de contrôleurs asthmatiques (qui a dit JMF602?) sont à oublier très rapidement pour ne pas gâcher l'expérience, car les maigres économies obtenues en choisissant un tel modèle risquent de vous dégoûter pour longtemps, heureusement ils sont en voie d'exctinction. Voyons à présent les récompenses que nous avons descernés. Comme la plupart des SSD se valent lorsqu'ils utilisent un contrôleur identique, nous attribuons donc une récompense collective à tout ces clones, charge ensuite à l'acheteur astucieux s'appuyant sur nos bons plans d'acheter parmi ces derniers la meilleure affaire du moment! Sachant que ce dossier est amené à évoluer au gré des sorties de nouveaux modèles, ces récompenses pourront être révisées dans le temps.
Le premier contrôleur non propriétaire digne d'intérêt pourrions nous dire en parlant de l'Indilinx Barefoot. Ce dernier a permis l'émergence d'une catégorie de SSD à la fois abordables et performants. Certes, le JMicron JMF602 à son niveau a déjà tracé la route de la démocratisation des SSD, mais avec des performances très décevantes dans certaines conditions. Le Barefoot n'a aucun de ces défauts et il permet une franche concurrence entre les différents modèles l'intégrant et ceux usant d'un contrôleur propriétaire. Dernier point et non des moindres le support du TRIM, d'autant plus important que les performances étaient très rapidement en baisse sensible en utilisation soutenue. A l'instar des clones Samsung, les performances des modèles embarquant une capacité inférieure à 128 Go sont en berne du côté des débits maximum en accès séquentiels, pour le reste l'impact est très limité permettant ainsi d'opter sereinement pour des capacités moindres pour ceux qui n'auraient pas besoin de 128 Go.
L'Eco, révision du Barefoot destinée à gérer les puces MLC 34nm ne transfigure pas les performances bien que de petits gains soient notables. Il permet cependant une réduction de la consommation et des prix rendant le mix performance/prix bien plus favorable. Notons également deux variantes chez OCZ : le Vertex Turbo utilisant un Barefoot "boosté", si le gain de performances est indéniable, le prix grimpe en conséquence, quant à l'intérêt final, il est très relatif quant on y associe le prix de la concurrence. Enfin, l'Agilty utilisant des puces MLC 50nm d'origine différente (Micron) et moins véloces que les Samsung en écriture, l'idée est louable pour tenter de réduire les coûts mais on retrouve ce dernier à des tarifs très proches voir plus cher que certains clones Barefoot à puces Samsung ... Difficile donc de le conseiller à nouveau à part aux fans inconditionnels d'OCZ qui n'auraient pas les moyens d'acquérir un Vertex. Au final, nous attribuons le Bronze à ces SSD utilisant les Indilinx Barefoot ou Eco qui constituent toujours de très bons choix choix mais la concurrence se fait à présent beaucoup plus pressante.
Voici donc enfin entre nos mains un SSD SATA 3. Premier à dégainer, Crucial nous propose son RealSSD C300 à base de contrôleur Marvell et de puces Nand Flash MLC gravées en 34 nm. Le résultat est convaincant bien que l'on pouvait espérer un tantinet mieux. Reste qu'en lecture c'est le nouveau maitre de la meute tandis qu'il offre des performances en écriture certes plus restreintes et moins dominatrices, mais amplement suffisantes. Qui plus est, la gestion des petits fichiers n'a pas été oubliée et là aussi le contrôleur Marvell fait forte impression. La gestion du TRIM est bien entendu de la partie, heureusement serions-nous tentés de dire pour un SSD "new gen".
Pour autant il n'est pas parfait, nous avons noté une certaine instabilité des performances par moment, la faute probablement à un firmware un peu jeune. De même lors des tâches bureautiques, s'il ne démérite pas, il reste un sérieux ton sous les SSD d'Intel. Enfin la tarification bien que raisonnable pour un modèle 256 Go place le ticket d'entrée relativement haut, la version 128 est plus accessible mais au prix d'une chute des performances en écriture (30%). Face aux Barefoot, il est plus performant pour à peine plus cher, face aux Eco et Intel le match est rude, nous continuons d'ailleurs à préférer ces derniers en particulier le 80 Go tellement plus accessible. Au final nous attribuons donc l'Argent à ce Crucial C300, en attendant de voir si les évolutions de son firmware le bonifie encore davantage et les prestations de son concurrent tout désigné, les clones à base du prometteur contrôleur SandForce.
Après un X25-M très réussi mais qui a nécessité de mûrir côté firmware pour se débarrasser d'une perte notable des performances au bout d'une utilisation prolongée, Intel propose depuis cet été son successeur. Le terme est quelque peu excessif puisque ce modèle s'apparente plus à une révision qu'une véritable succession. Il apporte un petit gain de performance mais surtout, permet enfin de rendre ce modèle compétitif d'un point de vue tarifaire face à la déferlante de SSD employant le contrôleur Indilnix Barefoot, très performants eux-aussi. Il profite aussi du développement firmware (ce qui n'a pas empêché des bugs de jeunesse) de son prédécesseur pour assurer des performances constantes, l'ajout récent du TRIM et l'augmentation des performances en écriture de la version 160 Go rendent ces modèles encore plus intéressants. En définitive, seul l'écriture séquentielle un brin faible (bien que peu importante en pratique) lui fait rater la récompense ultime, nous lui accordons toutefois l'or en prenant en compte l'évolution favorable du prix au Go des modèles Postvilles utilisant des puces 34nm Micron par rapport au Barefoot à puces 50 nm Samsung et s'il est à présent dépassé côté performances pures en lecture par le nouveau C300, son ticket d'entrée reste bien plus favorable !
Certains modèles ne décrochent pas de récompenses mais sont loin d'être dénués d'intérêt. Ainsi L'intel X25-E est à l'heure actuelle le SSD qui se rapproche le plus de la perfection si on s'en tient juste à des critères de performances et fiabilité, le couple contrôleur Intel + puces SLC fait des étincelles. Reste un tarif clairement prohibitif pour des capacités de stockage restreintes, le réservant dés lors qu'aux plus passionnés (et fortunés) ou besoins spécifiques.
L'Intel X25-V (représenté ici par le Kingston SSDNow V series qui est son clone parfait) est lui aussi intéressant, sa capacité un peu réduite se faisant rapidement oublier au vu du tarif auquel il devait être vendu et des performances très correctes (hormis en écriture séquentielle mais pour 40 Go cela ne saurait être très pénalisant cela dit). Seulement voilà, l'approvissionnement a toujours été difficile sur ce modèle et il semble que finalement il soit déjà en fin de vie chez Kingston, il reste toutefois d'actualité chez Intel avec cerise sur le gateau, prise en charge du TRIM par rapport à son clone éphémère.
L'Adata S596 embarquant le nouveau JMicron JMF612 nous a clairement étonné. Vu le précédent contrôleur JMF602 on s'attendait encore à des performances catastrophiques et pourtant il fait souvent jeu égal avec les Samsung et autres Barefoot. Le Firmware est encore très jeune et mérite donc de mûrir davantage avant de conseiller un tel SSD, reste que la base est très prometteuse et pourrait redorer très rapidement le blason de JMicron après le miteux JMF602 ! Mais ce dernier tarde vraiment à voir le jour plusieurs mois après sa sortie.
Les Samsung et clones à base de S3C29R restent de bons SSD mais leurs faiblesses chroniques lors des manipulations de petits fichiers pèsent à présent lourd dans la balance lorsque les tarifs deviennent sensiblement équivalents à des modèles concurrents n'ayant pas ce défaut. Le contrôleur Toshiba est lui aussi bien poussif avec ce genre d'accès, pour le reste les débits maximaux en écriture séquentielle reste au sommet de la hiérarchie, ce qui pourra en intéresser certains d'entre vous.
Nous remercions naturellement les différents constructeurs pour la mise à disposition des SSD de ce dossier.
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