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Entre Arm et Qualcomm, ce n’est pas vraiment l’amour fou

Alors que des analystes conjecturent une montée en puissance des ordinateurs portables Arm au cours de cette décennie, entre Arm Holdings et l’un des promoteurs majeurs de ce supposé emballement, Qualcomm, le torchon brûle depuis plusieurs mois (depuis l’acquisition de Nuvia par la firme états-unienne précisément). Un rapport de Bloomberg, largement relayé par plusieurs médias, stipule qu’Arm a averti Qualcomm de l’annulation de sa licence architecturale dans 60 jours ; préavis au terme duquel Arm exigera l’interruption des ventes de certains processeurs personnalisées basés sur cette architecture — ou réclamera des dommages et intérêts massifs.

snapdraon x elite couverture

Une histoire de gros sous

Pour contextualiser, les deux sociétés se livrent une bataille depuis le rachat de Nuvia par Qualcomm en 2021, une startup spécialisée dans la conception de cœurs CPU et dont les travaux ont notamment contribué à l’élaboration des Snapdragon X Series.

Arm avait concédé à Nuvia, en 2019, des licences TLA (Technology License Agreement) et ALA (Architecture License Agreement) permettant à la société d’élaborer ses propres cœurs CPU, en particulier les cœurs Phoenix pour des processeurs initialement destinés aux centres de données. Or, au moment du rachat par Qualcomm, Arm n’a pas donné son feu vert à la nouvelle propriétaire pour poursuivre l’exploitation de ses licences, qui plus est à d’autres fins (les cœurs Phoenix ont servi à l’élaboration des cœurs Oryon des Snapdragon X Series, et sont également exploités par le nouveau Snapdragon 8 Elite, un SoC pour les smartphones). Arm considère donc que Qualcomm exploite illégalement des conceptions élaborées à partir d’anciennes licences ; estime que les créations de Nuvia en tant que titulaire d'une licence Arm n'auraient pas dû être transférées à Qualcomm sans autorisation et renégociation du contrat. De son côté, l’accusée estime que sa propre ALA couvre les précédents développements de Nuvia.

« Si Arm met fin à la licence, Qualcomm ne pourra plus concevoir ses propres modèles en utilisant le jeu d'instructions d'Arm. Il lui serait toujours possible d’exploiter une licence pour les schémas d'Arm dans le cadre d'accords de produit distincts, mais cette solution entraînerait des retards considérables et obligerait l'entreprise à gaspiller le travail déjà effectué », peut-on lire dans l’article de Bloomberg  (via 9to5Google).

VideoCardz retranscrit également une réponse incisive de Qualcomm :

Il s'agit toujours de la même chose de la part d'Arm — des menaces infondées conçues pour forcer la main à un partenaire de longue date, interférer avec nos processeurs à la pointe de la performance et augmenter les taux de redevance sans tenir compte des droits étendus que nous confère notre licence d'architecture. Alors que le procès approche à grands pas en décembre, le stratagème désespéré d'Arm semble être une tentative de perturber le processus juridique, et sa demande de résiliation est totalement dénuée de fondement. Nous sommes convaincus que les droits de Qualcomm dans le cadre de son accord avec Arm seront confirmés. La conduite anticoncurrentielle d'Arm ne sera pas tolérée.

Comme explicité ci-dessus, les deux entreprises se préparent actuellement à un procès qui tranchera ces questions éminemment juridiques. Indépendamment de son issue, la procédure devrait conforter Qualcomm dans sa volonté de s'émanciper un peu d’Arm pour batifoler avec d'autres : il y a un an, l’entreprise officialisait un partenariat avec Google autour du développement d’une puce RISC-V Wear OS.

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