Juin 2024, Intel enquête toujours sur les problèmes d’instabilité de ses Raptor Lake

Cela fait plusieurs mois que certains détenteurs de processeurs Raptor Lake, autrement dit de Core de 13e et de 14 générations, sont susceptibles d’avoir un CPU sujet à des instabilités, en particulier dans les jeux (mais pas seulement). Si vous pensiez que cette affaire était résolue, il n’en est rien : Intel a publié il y a quelques heures une nouvelle déclaration sur son site web. L’entreprise explique qu’elle poursuit ses investigations ; mais qu’il n’y a toujours pas de cure universelle et définitive.

Une affaire bientôt classée ?

Nous avions consacré plusieurs articles à cette affaire en avril dernier ; le mois avait été jalonné par de nombreuses déclarations de sociétés en lien avec celle-ci. Face au mécontentement des joueurs, NVIDIA n’avait pas hésité à incriminer Intel. L'accusée s’était ensuite défendue en niant toute responsabilité ; elle avait rejeté la faute sur les fabricants de cartes mères, arguant que ces derniers s’étaient octroyés des libertés avec les limites de puissance de CPU, avec pour conséquences ces fameuses instabilités. De fait, plusieurs marques, à l’image d’Asus, ont fini par déployer des mises à jour BIOS réinstaurant certains des garde-fous dont elles s'étaient initialement émancipées.

La publication source stipule à ce sujet :

« L'analyse d'Intel a déterminé qu'un facteur confirmé contribuant aux rapports d'instabilité sur les processeurs d'ordinateur de bureau Intel Core 13ème et 14ème Génération (K/KF/KS) est une tension d'entrée élevée vers le processeur en raison de paramètres BIOS antérieurs qui permettent au processeur de fonctionner à des fréquences et des tensions turbo même lorsque le processeur est à une température élevée. »

Bref, à ce jour, la mesure principale prise par Intel et ses partenaires sont le déploiement de nouveaux paramètres de type Baseline ; pour le dire simplement, de réinstaurer les paramètres par défaut. Ces mesures « prêtes à l’emploi » impliquent naturellement que les utilisateurs flashent leur BIOS.

Une autre solution consiste à modifier manuellement les paramètres. Dans cette optique, Intel fournit la fiche technique ci-dessous ; elle détaille les différentes valeurs. Cette procédure nécessite donc de mettre les mains dans le cambouis ; en outre, les noms des technologies et l'endroit où elles se trouvent peuvent varier en fonction du modèle de carte mère. Une approche réservée à des utilisateurs avancés, en somme.

La dernière publication d’Intel apporte des précisions sur un algorithme précis, l’ETVB – Enchanced Thermal Velocity Boost. Un temps considéré comme le coupable principal des instabilités, il bénéficie désormais de circonstances atténuantes de la part de la société. Intel précise qu’il contribue bien à cette fragilité des CPU, mais qu’il ne représente pas pour autant la cause principale de leur chétivité.

Thomas Hannaford, l’auteur de l’article, explique :

« Cependant, en enquêtant sur ce problème d'instabilité, Intel a découvert un bogue dans l'algorithme Enhanced Thermal Velocity Boost (eTVB) qui peut avoir un impact sur les conditions de fonctionnement des processeurs de bureau Intel Core 13e et 14e Génération (K/KF/KS). Nous avons développé un correctif pour le bogue eTVB et travaillons avec nos partenaires OEM/ODM de cartes mères pour déployer le correctif dans le cadre des mises à jour BIOS avant le 19 juillet 2024. Mais bien que ce bogue eTVB contribue potentiellement à l'instabilité, il n'en est pas la cause première. »

Un coupable partiellement innocenté donc, dans le cadre « d’une enquête [qui] n'est pas facile à mener », se dédouane l’entreprise. L’auteur qui rédige en son nom se dit également « reconnaissant du soutien des partenaires » et loue « la patience de la communauté d’Intel ». Quoi qu'il en soit, la société prévoit à l'évidence de déployer de nouveaux correctifs avant le 19 juillet.