Cyberpunk 2077 : la nouvelle option pour améliorer les perfs tourne au désastre |
————— 02 Février 2024 à 18h50 —— 42564 vues
Cyberpunk 2077 : la nouvelle option pour améliorer les perfs tourne au désastre |
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Depuis sa parution en décembre 2020, Cyberpunk 2077 a souvent rythmé l’actualité vidéoludique. Qu’on apprécie, ou non, le titre de CD Projetk RED, il reste l’un des jeux phares de cette première moitié de décennie ; aussi parce que sur PC notamment, c’est une belle vitrine technologique.
Johnny Silverhand, lui aussi contraint de garder ses lunettes pour survivre au path tracing
La grosse mise à jour 2.0 publiée à la rentrée, en prévision de l’extension appelée Phantom Liberty parue le 26 septembre dernier, est venue stabiliser un jeu longtemps bancal sur pas mal d’aspects. Nous pensions que les équipes du studio polonais en avaient fini avec les ajouts après cette rédemption, et qu’elles se concentreraient seulement sur la chasse aux derniers bogues. Or, si le patch 2.11 publié en cours de semaine est principalement un condensé de correctifs, il apporte aussi une nouvelle fonctionnalité censée améliorer la prise en charge des processeurs hybrides. Le résultat final est en demi-teinte, bien que dans ce cas précis, la responsabilité n'incombe pas entièrement aux développeurs.
Depuis la sortie des premiers processeurs hybrides, les Core de 12e génération Alder Lake, c’est, par défaut, le planificateur de Windows qui se charge, via l’Intel Thread Director, de répartir la charge de travail sur tels ou tels cœurs CPU selon la nature de celle-ci.
Cyberpunk 2077 V2.11 permet désormais d’outrepasser le choix automatique des cœurs CPU pour privilégier les P-cores.
Le paramètre en question © Tom's Hardware
L’objectif est bien entendu de maximiser les performances. Malheureusement pour CD Project RED (enfin surtout pour les joueurs), de nombreux rapports font état de micro-saccades avec cette priorisation. On en trouve chez plusieurs utilisateurs Reddit, ainsi que chez notre confrère de Tom’s Hardware US. Comme vous le constaterez ci-dessous, sur l'échelle de Richter de la fréquences d’images par seconde, on est au moins sur de la micro-saccade de magnitude 7 ou 8.
Ça secoue ! © Tom's Hardware
L’option laissée sur automatique donne des résultats bien plus stables. La bécanne utilisée pour les obtenir mobilise une GeForce RTX 4080 associée à un Core i9-13900K.
Mieux ! © Tom's Hardware
Il est quand-même assez déroutant de constater qu’après trois générations de puces hybrides, de tels désagréments soient encore présents. Mais la principale bourde est quand-même d’ajouter une option qui créée des problèmes qui n’existaient pas avant…
Glissons un petit aparté pour clore cette partie : pour certains de ses Core de 14e génération desktop (Raptor Lake Refresh), Intel a ajouté une surcouche appelée APO, pour Application Optimization Overview. Selon les explications, succinctes, fournies par l’entreprise, APO « optimise l'ordonnancement des threads » en temps réel pour les logiciels pris en charge afin d’améliorer les performances. Les logiciels en question se limitent en réalité à quelques jeux. En outre, en l’état, APO ne concerne que deux puces, les Core i9-14900K/KF et Core i7-14700K/KF ainsi que les processeurs laptop Core i9-14900HX et Core i7-14700HX.
Les E-cores d’Intel, qui ne sont pas de simples P-cores encastrés de quelques MHz (comme aime à le rappeler AMD depuis que les Ryzen intègrent aussi des cœurs Zen 4c) ont régulièrement posé des problèmes.
On se souvient aussi de la recommandation des développeurs de l’émulateur RPCS 3 invitant les détenteurs d’Alder Lake à désactiver les E-cores pour bénéficier des meilleures performances, cette fois pour des histoires d’ISA.
If you are using an Alder Lake (Intel 12th Gen) CPU with RPCS3, make sure you disable the little cores, otherwise you're leaving a lot of performance on the table.
— RPCS3 (@rpcs3) November 18, 2021
With disabled E-cores you get AVX-512 and higher ring ratio.
ADL's performance is by far the best of any CPU arch.
De fait, comme mentionné quelques lignes plus haut, les développeurs de CD Projekt RED ne sont pas forcément à blâmer. Comme le rappelle la source, le Thread Director montre parfois ses failles lorsque les utilisateurs définissent eux-mêmes quels cœurs utiliser (via des logiciels tiers ou le gestionnaire des tâches). Mais quitte à ajouter une fonctionnalité, autant qu’elle fonctionne, non ?
Ceci étant, cet ajout témoigne de la volonté des développeurs de Cyberpunk 2077 de bichonner la version PC et de tirer profit des dernières avancées. Mettons de côté le déferlement autour des versions PS4 et Xbox One désastreuses qui a alimenté des vidéos et une quantité d’écrits à même de congestionner une médiathèque ; sur PC, le jeu a été assez propre dès ses débuts et il bénéficie de nombreuses technologies, notamment celles de NVIDIA.
Dès sa sortie, la production intégrait des effets ray tracing plutôt bien gérés. En avril 2023, la version 1.62 poussait le vice encore plus loin par l’entremise de l’overdrive mode : exit le ray tracing trop sage et conventionnel, place au path tracing, c’est-à -dire à ce que NVIDIA qualifie sobrement de ray tracing intégral ; la version X du lancer de rayons, dans laquelle la moindre lueur s’acoquine avec une autre pour une débauche de calculs en temps réel aptes à déshabiller jusqu’à la RTX 40 Series la plus haut de gamme.
Le résultat (subjectif) ? Un trip limite psychédélique, proche de celui que doit vivre un acarien résidant sur le crâne luisant de Jeff Bezos lorsque ce dernier décide de s'ambiancer sous une boule à facette, et qui force le joueur à débarquer couvert devant son écran, lunettes de soleil sur le nez, afin de s’éviter de finir la rétine cramée au premier reflet croisé. Surenchère visuelle qui rend aussi certains environnements bien trop sombres, dans un jeu où les chooms manient des armes intelligentes qui collent trois headshots à la seconde sans même viser, mais ont hélas perdu la moindre lampe torche.
Sinon, Cyberpunk 2077 exploite également le DLSS, dans sa version 3.5 surchargée en DLAA (Deep Learning Anti-Aliasing) mais surtout en Frame Generation et Ray Reconstruction. En outre, les développeurs de CD Projekt RED ont fait quelques infidélités à NVIDIA en intégrant l’Intel Xe Super Sampling et le FSR d’AMD, proposés respectivement dans les versions 1.2 et 2.1 dans la mouture actuelle du titre. D’aucuns se plaignent de l’absence de FSR 3.0, mais après tout, ils n’ont qu’à arrêter de jouer les excentriques et faire comme tout le monde : acheter une GeForce (ce n’est qu’un constat : dans la dernière enquête Steam, 74,25 % des PC mobilisent une GeForce ; seulement 16,46 % une Radeon).
Si vous n’avez jamais expérimenté Cyberpunk 2077, c’est sûrement le meilleur moment de s’y mettre, maintenant que d’autres ont bien essuyé les plâtres. Il affiche désormais un Metactric plutôt flatteur, avec 86 en Metascore et 7,1 en score utilisateur. Et pas d’inquiétude, nul besoin de path tracing pour l’apprécier : on y trouve aussi notre compte lorsqu’on y joue sur l’un des PC de la minorité (une modeste machine armée d’une Radeon RX 5600 XT), donc vierge du moindre effet ray tracing.
Enfin, sachez que les développeurs de CD Projekt RED planchent sur une suite, nom de code Orion.
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