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Apple Vision Pro : à force de révolutions, la pomme tourne-t-elle en rond ?

Les quelques décennies d’existence d’Apple ont été jalonnées par plusieurs produits « révolutionnaires » ; ayant au moins donné une nouvelle impulsion à certains marchés, pour utiliser une expression moins galvaudée. Citons le Macintosh, qui a récemment soufflé ses 40 ans ; l’iPod en 2001, définitivement abandonné en 2022 ; l’iPhone en 2007 évidemment, un appareil que Steve Jobs présentait à la fois comme un iPod géant muni d’un écran tactile, un téléphone portable révolutionnaire et enfin un appareil dernier cri pour la navigation Internet.

Depuis l’Apple Watch en 2015, Apple n’a toutefois plus lancé de produit véritablement novateur, susceptible de changer profondément la manière de travailler ou de se divertir ; n'a pas réussi à rendre indispensable quelque chose, produit ou service, dont nous n’avions aucun besoin jusqu’alors.

vision pro review 24 hours with apples mixed reality headset wsj

Philippe Etchebest n'a qu'à bien se tenir © WSJ

Vision Pro, la nouvelle révolution fomentée par Apple ?

La marque à la pomme croquée espère bien y parvenir cette année avec son Apple Vision Pro. C’est un casque de réalité virtuelle que l’entreprise appelle « ordinateur spatial ». Avec ce dernier, la société fait donc irruption sur un marché déjà squatté depuis des années et donc bien achalandé : des Meta ou Oculus Quest aux HTC Vive en passant par les Pico de ByteDance, il y en a désormais pour tous les goûts et toutes les bourses.

Malgré tout, en dépit de la volonté d’acteurs majeurs du secteur, à l’image de Mark Zuckerberg, de promouvoir des concepts comme celui du metavers, l’engouement que suscitent les réalités virtuelle et augmentée reste assez limité. Sans trop entrer dans les détails, la réalité virtuelle reste portée par les secteurs du jeu vidéo et du marketing, tandis que la réalité augmentée l’est davantage par les entreprises, notamment à des fins de formation. Le marché de la RA / RV est toutefois dans une dynamique positive depuis la pandémie de coronavirus. Pour les prochaines années, des organismes comme l’IDC tablent sur une croissance annuelle à deux chiffres (de l’ordre de 20 % en Europe).

C’est dans ce contexte qu’Apple s’apprête à commercialiser, dès demain aux États-Unis, son Vision Pro. Avec de sérieuses ambitions : Tim Cook, PDG de l’entreprise, prétend ainsi que « ce jour marque le début d’une nouvelle ère pour l’informatique ». Il ajoute :

« Tout comme le Mac nous a fait découvrir l’informatique personnelle et l’iPhone l’informatique mobile, Apple Vision Pro nous fait découvrir l’informatique spatiale. Conçu en s’appuyant sur des décennies d’innovation Apple, Vision Pro a des années d’avance et est différent de tout ce qui a été créé jusqu’à présent, inaugurant un nouveau mode d’interaction révolutionnaire et des milliers d’innovations de pointe. Il offre à la fois des expériences incroyables à nos clients et de nouvelles opportunités enthousiasmantes à nos développeurs. »

Outre-Atlantique, certains de nos confrères sont presque du même avis, d’autres bien plus nuancés.

Apple Vision Pro : les présentations d’usage

Avant tout, une rapide présentation des caractéristiques techniques du casque n’est sans doute pas superflue. L’engin pèse entre 600 et 650 grammes selon la sangle et le bandeau utilisés. Afin d’alléger la charge sur la tête du porteur, Apple a déporté la batterie de 353 grammes. Celle-ci offre une autonomie légèrement supérieure à deux heures, mais elle peut aussi être simplement branchée en cours d’utilisation.

Le Vision Pro possède deux écrans micro-OLED affichant 23 millions de pixels au total et couvrant 92 % du DCI‑P3. Les taux de rafraîchissements proposés sont de 100 Hz, 96 Hz ou 90 Hz ; le champ de vision est de 180 degrés. Apple a doté son casque d’une caméra principale 3D stéréoscopique et d’un capteur photo (18 mm, ouverture ƒ/2.00) ; à cela s’ajoutent six micros, deux caméras haute résolution, six caméras pour le suivi extérieur, quatre pour le suivi des yeux, une caméra TrueDepth, un scanner LiDAR, quatre unités de mesure inertielle, un capteur de scintillement et enfin un capteur de luminosité. L’appareil fonctionne sous visionOS et prend en charge les commandes gestuelles, vocales, visuelles.

Pour la partie hardware, nous retrouvons une puce M2 (8 cœurs CPU, 10 cœurs GPU, 16 cœurs NPU) avec 16 Go de mémoire unifiée associée à une R1 qui gère les données des différents capteurs et diffuse de nouvelles images sur les écrans en 12 millisecondes d’après la marque. Apple livre son casque avec trois capacités de mémoire interne : 256 Go, 512 Go ou 1 To.
Pour finir avec cette partie, l’une des particularités à mettre en avant est l’EyeSight. Cette fonctionnalité permet à l’utilisateur du casque de remarquer une personne extérieure, et à celle-ci, de voir les yeux du porteur du casque.

apple vision pro apple

L'EyeSight en action © Apple

Apple Vision Pro, simple kit de développement ?

Dans l’ensemble, les tests aboutissent aux mêmes conclusions : l’Apple Vision Pro est probablement le meilleur casque de réalité mixte jamais conçu ; il témoigne du savoir-faire des équipes d’Apple dans de nombreux domaines. Les examinateurs estiment néanmoins qu’il coûte trop cher (3499 dollars minimum ; 3899 dollars pour la version 1 To) et qu’il souffre de quelques défauts de jeunesse, notamment ses Persona, censées être des représentations authentiques d'utilisateurs d’Apple Vision Pro mais qui s’avéreraient pour le moment plutôt flippantes. Quoi qu’il en soit, CNBC associe carrément le Vision Pro à l’avenir de l'informatique et du divertissement, tandis que TG.com parle de révolution en cours.

Vous trouverez ci-dessous deux tests vidéos qui nous paraissent intéressants pour diverses raisons. Celui de Joanna Stern pour le Wall Street Journal est parfois amusant pour son angle Vis ma vie pendant 24 heures avec le casque d’Apple. Le passage le plus intéressant est certainement celui consacrée à la cuisine. Au menu : un minuteur en réalité augmentée pour cuire les pâtes Barilla, une découpe des oignons sans larmes, et des aliments décolorés.

Le test réalisé pour notre confrère de The Verge se distingue parce qu'il suscite davantage de questions qu’il ne donne de réponses. L’auteur, Nilay Patel, se demande si paradoxalement, l’aboutissement de certains concepts au sein de l’Apple Vision ne révèle pas les limites d’un tel dispositif. Pour parler concret, il donne celui du suivi des mains et des yeux : le Vision Pro est, d’après lui, quasiment irréprochable en la matière. Pourtant, Nilay Patel concède qu’un combo clavier / souris ou un écran tactile restent des solutions nettement plus pratiques.

En outre, notre confère soulève plusieurs interrogations pertinentes. Qui a envie d’un ordinateur scrutant sans cesse ses mains ? Qui est incapable de fonctionner dans le noir ? Pire, qui décoiffe ?
L’autre axe de la réflexion relève de l’expérience intrinsèquement solitaire, malgré la promesse de l’EyeSight. Lorsque vous êtes devant votre PC ou devant votre console de jeux dans le salon, n’importe qui peut interagir avec vous (parfois à ses risques et périls, certes), voir ce que vous faites ; vous n'êtes pas totalement absent en somme. Or, comme le résume très bien notre confrère, avec un casque VR, « vous êtes là, seul [comme un con], à vivre des expériences auxquelles personne d'autre ne peut participer ».
En fait, Nilay Patel considère carrément le Vision Pro comme un simple kit de développement : l’esquisse de lunettes de réalité augmentée avec des contraintes bien moindres. Un objet pour lequel la technologie actuelle est insuffisante pour aboutir à quelque chose de concluant.

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Les 20 ragots
Les ragots sont actuellement
ouverts à tous, c'est open bar !
par Jemporte, le Mercredi 07 Février 2024 à 23h33  
par Un ragoteur sans nom en Auvergne-Rhône-Alpes, le Samedi 03 Février 2024 à 11h36
Le monde de la tech est moribond, plus de choses excitantes depuis longtemps.
Depuis qu'on a inventé l'opium des réseaux sociaux et des vidéos virales, plus besoin d'apps ni de sites. Plus besoin d'innovation technique, on a juste besoin de créer de nouveaux contenus vidéos et le monde est content. Il reste chez lui en chaussettes à regarder.
En attendant Optimus de Tesla en tant que valet... et le Starship pour aller sur Mars (dans pas longtemps hein).
par fofo, le Mardi 06 Février 2024 à 08h08  
Tim Cook, PDG de l'entreprise, prétend ainsi que « ce jour marque le début d'une nouvelle ère pour l'informatique ».

D'un autre côté il n'allait pas dire, "Bon on a 3 à 4ans de retard sur le marché, mais on retente le coup de l'iPhone pour faire croire qu'on a inventé un truc nouveau."
par Une grand-mère flingueuse du ragot embusqué, le Lundi 05 Février 2024 à 15h11  
La seule chose qui interesse les utilisateurs de casque c'est majoritairement le gaming et très très peu les professionnels, hors ce casque n'est ni destiné aux pro ni au gaming, incompatible avec 99% du software de dev vr ar
par Un ragoteur sans nom en Auvergne-Rhône-Alpes, le Samedi 03 Février 2024 à 11h36  
Le monde de la tech est moribond, plus de choses excitantes depuis longtemps.
Depuis qu'on a inventé l'opium des réseaux sociaux et des vidéos virales, plus besoin d'apps ni de sites. Plus besoin d'innovation technique, on a juste besoin de créer de nouveaux contenus vidéos et le monde est content. Il reste chez lui en chaussettes à regarder.
par Un ragoteur bio en Auvergne-Rhône-Alpes, le Vendredi 02 Février 2024 à 18h55  
Rèmi B tu es un champion ! Merci pour tes articles QUI SONT SUPER BIEN FAIT;
par tecock du Grand Est, le Vendredi 02 Février 2024 à 18h32  
par Un ragoteur bio en Bourgogne-Franche-Comté, le Vendredi 02 Février 2024 à 07h59
Aucune gerbe pour ma part avec mon Pico 4 et l'immersion est excellente dans les jeux
La gerbe chez certains est liée au framerate pourri
Pour moi ces casques sont trop gadget, a part les jeux il sont justes inutilisables pour autre chose, et pourtant je les ai quasi tous essayés
par Un ragoteur blond du Grand Est, le Vendredi 02 Février 2024 à 16h12  
par DarK_SaiYeNS, le Vendredi 02 Février 2024 à 14h14
Hello. Tu aurais des sources quand tu indiques: "On peut imaginer que ça dépend du développement cérébral en charge de la gestion des informations de l'oreille interne, donc une petite part de génétique et une part relativement importante de conditionnement, plutôt infantile..." ?
Ca m'interresse si t'avais qqs sources un peu médicale coté pubmed
Je n'ai que des banalités digne d'un JT en stock (plasticité cérébrale, zones plus ou moins propices en fonction du "périphérique" concerné ou à l'inverse à la systématisation ou l'automatisation, les "bus de communication" s'ajoutant au tableau).

Ça me semble logique puisque ça reviendrait à étudier a-posteriori sans avoir aucune piste (de simples comparaisons d'IRM en conditions, avec tout un tas de variables non-contrôlées, pour aboutir à des statistiques), ou faire de l'expérimentation sur des enfants en partant du principe qu'ils pourraient être affectés à vie (que ce soit positivement ou négativement) si leur tenue venait à avoir été justifiée...

Quoi qu'il en soit, c'est la clope qui m'a amené à y réfléchir, quand j'ai réalisé que la "dépendance" était en réalité un automatisme introduit, ce qui diffère énormément d'une dépendance chimique à proprement parler : c'est surtout l'action qui se trouve conditionnée au contexte, par sur-activation de la zone cérébrale dédiée, expliquant le phénomène bien connu de l'allumage d'une deuxième et du type bien con avec 2 clopes en route.
par DarK_SaiYeNS, le Vendredi 02 Février 2024 à 14h14  
par Un ragoteur bio du Grand Est, le Vendredi 02 Février 2024 à 09h24
On peut imaginer que ça dépend du développement cérébral en charge de la gestion des informations de l'oreille interne, donc une petite part de génétique et une part relativement importante de conditionnement, plutôt infantile... la question qui se pose concernant ce "conditionnement" tient aux conséquences sur le bon fonctionnement du système cérébral de traitement de l'information, non seulement dans l'usage "normal" de l'oreille interne, mais aussi dans l'absence de développement d'algorithmes optimisés plus génériques, tout en en provoquant d'autres (compensation des délais).

La problématique se rapproche beaucoup de ce que je déteste dans le fait de prescrire des lunettes "correctrices" à des enfants extrêmement jeunes, le "traitement symptomatique" pouvant modifier le traitements d'autres données et de façon simpliste affecter le développement cognitif (un problème établi dans d'autres domaines de la médecine que la neurologie, sans qu'il n'en soit vraiment tenu compte : n'oublions pas que le corps humain tout entier est un organisme et non une simple machine dont on peut aisément isoler des fonctions, ce qui est déjà la cause de prescriptions à rallonge pour tenter de compenser les"effets de bord" des biais volontairement introduits)
Hello. Tu aurais des sources quand tu indiques: "On peut imaginer que ça dépend du développement cérébral en charge de la gestion des informations de l'oreille interne, donc une petite part de génétique et une part relativement importante de conditionnement, plutôt infantile..." ?
Ca m'interresse si t'avais qqs sources un peu médicale coté pubmed
par DarK_SaiYeNS, le Vendredi 02 Février 2024 à 14h07  
par Jemporte, le Vendredi 02 Février 2024 à 00h14
Apple ça a toujours été une reprise de ce qui existe avec du baratin autour, les banquiers derrière.
La différence avec hier c'est qu'aujourd'hui Tim Cook n'est même pas l'ombre de Steve Jobs pour mener tout ça à bon port.

Elle est où la voiture révolutionnaire ? Elle s'appelle Tesla.
Elle est où la montre révolutionnaire ? C'est surtout une Polar, une Garmin, une Samsung ou une Huawei.
Il est où le drone révolutionnaire ? Chez DJI.
Les smart glass sont courantes depuis plus de 10 ans. Elles sont ultra-légères.
Et le réalité augmentée avec Oculus Quest, par exemple, marche depuis des années aussi mais demande une système de localisation externe et des capteurs, mais avec un coût final ridicule, sans oublier la réalité virtuelle avec un adaptateur smartphone ultra-low cost et qui marche bien aussi..
Mélanger les deux types risque de l'handicaper dans chaque domaine pour une coût extravagant et non compressible.

D'ailleurs on voit bien le point de décrochage d'Apple : la mort de Steve Jobs.
Quand on n'y connait rien il vaut mieux parfois ne rien dire ca évite de passer pour un plouc
par Pascal M., le Vendredi 02 Février 2024 à 09h29  
par Un ragoteur bio du Grand Est, le Vendredi 02 Février 2024 à 09h24
On peut imaginer que ça dépend du développement cérébral en charge de la gestion des informations de l'oreille interne, donc une petite part de génétique et une part relativement importante de conditionnement, plutôt infantile... la question qui se pose concernant ce "conditionnement" tient aux conséquences sur le bon fonctionnement du système cérébral de traitement de l'information, non seulement dans l'usage "normal" de l'oreille interne, mais aussi dans l'absence de développement d'algorithmes optimisés plus génériques, tout en en provoquant d'autres (compensation des délais).

La problématique se rapproche beaucoup de ce que je déteste dans le fait de prescrire des lunettes "correctrices" à des enfants extrêmement jeunes, le "traitement symptomatique" pouvant modifier le traitements d'autres données et de façon simpliste affecter le développement cognitif (un problème établi dans d'autres domaines de la médecine que la neurologie, sans qu'il n'en soit vraiment tenu compte : n'oublions pas que le corps humain tout entier est un organisme et non une simple machine dont on peut aisément isoler des fonctions, ce qui est déjà la cause de prescriptions à rallonge pour tenter de compenser les"effets de bord" des biais volontairement introduits)
on est bien d'accords, mais tu le formules bien mieux que moi
(on aime bien faire travailler la cervelle de nos lecteurs sur le comptoir )
par Un ragoteur bio du Grand Est, le Vendredi 02 Février 2024 à 09h24  
par Pascal M., le Vendredi 02 Février 2024 à 08h27
Idem, la cinétose du VR c'est d'avantage lié aux individus qu'au matériel, faut pas abuser.
On peut imaginer que ça dépend du développement cérébral en charge de la gestion des informations de l'oreille interne, donc une petite part de génétique et une part relativement importante de conditionnement, plutôt infantile... la question qui se pose concernant ce "conditionnement" tient aux conséquences sur le bon fonctionnement du système cérébral de traitement de l'information, non seulement dans l'usage "normal" de l'oreille interne, mais aussi dans l'absence de développement d'algorithmes optimisés plus génériques, tout en en provoquant d'autres (compensation des délais).

La problématique se rapproche beaucoup de ce que je déteste dans le fait de prescrire des lunettes "correctrices" à des enfants extrêmement jeunes, le "traitement symptomatique" pouvant modifier le traitements d'autres données et de façon simpliste affecter le développement cognitif (un problème établi dans d'autres domaines de la médecine que la neurologie, sans qu'il n'en soit vraiment tenu compte : n'oublions pas que le corps humain tout entier est un organisme et non une simple machine dont on peut aisément isoler des fonctions, ce qui est déjà la cause de prescriptions à rallonge pour tenter de compenser les"effets de bord" des biais volontairement introduits)
par Un ragoteur bio du Grand Est, le Vendredi 02 Février 2024 à 08h59  
Vu tout le barda embarqué, je trouve que ça manque d'un V8 turbo mild hybrid, de jantes 32", de néons et d'une paire de miches.