Test • ASUS TUF Gaming RTX 3080

• Protocole de test des cartes graphiques customs

Il est temps de passer aux choses sérieuses maintenant : que vaut cette petite carte graphique en situation réelle ? De nos jours, analyser les performances en jeu est tout juste utile pour faire des graphes bourrés de chiffres parfois creux. Le Comptoir s'est donc focalisé sur ce qui vous impacte vraiment dans la vie de tous les jours : la stabilité, la température et le bruit. Et pour se faire, nous ferons appel à notre Picoscope favori Robert avec sa pince ampèremétrique. En plus de ça, nous rajouterons une caméra thermique pour les tests de température et un combo micro/carte son afin de mesurer la perturbation sonore sur tout le spectre de fréquence.

Pour faire cracher les bits sur notre carte graphique, nous utilisons un moteur 3D assez gourmand et compatible RTX et DLSS. Tous les tests sont effectués en 4K afin de générer des pics de courants le plus fort que possible, ce qui fait consommer et chauffer au maximum la carte passée sur le banc.

Côté nuisances sonores, nous allons étudier quelles sont les perturbations non pas sur une valeur globale du niveau acoustique, mais sur un spectre correspondant à notre plage de fréquences audibles. Cela nous permet d'obtenir un résultat plus précis sur les sources de bruit et leur incidence réelle sur notre confort d'utilisation. Trois puissances de moulinage ont été retenues : 30% (idle / bureautique), 60% (charge normale) et 90% (jeu à burne et/ou applicatif intensif). Nous mesurons le son à l'aide de notre interface son Scarlett en plaçant le micro à 30 cm de la paroi fermée.

• Faisons péter les Watts !

L'alimentation des RTX 3080 n'est pas simple, tant le GPU est gourmand en ressources et a une tendance à pomper beaucoup d'énergie. Mais ASUS a réussi à fournir un circuit solide et fiable, qui permet d'obtenir un courant lisse et nettoyé des bruits de fond. Malgré les intenses pics de courant - que nous retrouvons généralement sur les cartes à haute consommation électrique - nous ne remarquons aucune oscillation, ce qui démontre que le circuit permet d'alimenter sans problème la carte grâce à la taille suffisante de ses VRM.

Malgré la consommation élevée et les pics élevés dus au GPU, la TUF Gaming RTX 3080 reste sans bruit et sans oscillations.

Cependant, la carte vient très rapidement à la limite de courant imposée, et se permet même de la dépasser par moment, ce qui entraîne des pics de courant instantané de l'ordre de 44 A. Il vous faudra donc prévoir une alimentation d'au moins 750 W si vous avez un bon CPU, de certifications 80+ Gold, et obligatoirement en single-rail qu'importe votre configuration. Tout un tas de paramètres qui font que, si vous n'êtes pas correctement équipés, il faudra certainement passer à la caisse, d'autant plus que la consommation moyenne est légèrement plus élevée que sur la FE, avec environ 340 W.

• Burn baby burn !

Pas de chichis chez ASUS, le radiateur est massif et utilise une ventilation améliorée, en mettant en rotation inverse le ventilateur central. La dissipation est améliorée par l'utilisation d'une aération en partie traversante : 

Le radiateur est massif et imposant, mais devrait permettre aux composants de rester bien frais.

Certes, l'ensemble est bien moins original que sur le modèle FE, mais il n'est reste pas moins bien conçu. L'ensemble des composants sensibles est refroidi soit directement par le radiateur, soit par un échangeur intermédiaire, qui n'a rien à voir avec les plaques d'aluminium du passé. ASUS propose donc un refroidissement complet qui semble adapté à une consommation excessive de la part du GPU, et ce sur l'ensemble des composants de calcul ou de puissance. Autre point intéressant, la plaque arrière est liée thermiquement, ce qui permet d'améliorer la dissipation de ce côté.

Image infrarouge de la carte : à gauche au repos, à droite en charge

Les images IR sont sans appel : le radiateur arrive à répartir convenablement la chaleur développée par le GPU, les puces mémoires et les VRM. Certes, le raccourcissement du PCB entraîne à une concentration des points de chaleur, mais nous pouvons voir que sur un radiateur correctement pensé, cela n'est pas un problème. Finalement, la carte s'en sort même mieux que la version FE alors que sa consommation est plus élevée, en plafonnant à 72 °C. Petit point rouge cependant, nous pouvons voir que l'utilisation de "seulement" 2 prises 8 pins entraîne une légère surchauffe du PCB au niveau des connecteurs d'alimentation.

• Turbo au maximum

Après toutes ces années et en attendant sa révision RTX, ce sera toujours Geralt qui fera souffrir notre GPU, car comme dans le test de la FE, The Witcher 3 reste le jeu le plus impactant sur les fréquences du GPU : 

Malgré une température plus élevée au démarrage, la carte se stabilise très vite, à la fois sur le plan de la température, mais aussi en fréquence, en grattant même quelques MHz au modèle FE. Certes, cela est plutôt intéressant, mais le gain sera trop léger ici pour parler d'un OC réel face au modèle standard. Cependant, vous serez assurés que la carte tiendra de longues sessions de jeu sans se transformer en plancha dans votre ordinateur.