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La Chine pourrait-elle refuser le rachat d'ARM par Nvidia ?

La nouvelle avait été officialisée en fanfare le 14 septembre par Nvidia et Softbank, et évidemment rapportée et commentée partout à travers le monde. Les titres type « Nvidia achète ARM » ont fleuri un peu partout, mais ceux-ci ne sont pas forcément justes et il aurait plutôt fallu dire que « Nvidia a exprimé son intention d’acquérir ARM », parce que ce n’est évidemment pas aussi simple que d’aller faire ses courses en magasin, loin de là. Par exemple, la transaction doit absolument être approuvée par les autorités de régulations, notamment aux USA et en Chine, et quand on voit où en sont les relations entre les deux puissances mondiales, l’affaire - censée se conclure après 18 mois - ne sera pas une partie de plaisir et pourrait même en devenir impossible !

 

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En effet, Ni Guangnan, ancien ingénieur en chef chez Lenovo Group et académicien à l’Académie chinoise d’ingénierie a partagé lors d’un forum à Zhengzhou son avis que le ministère du Commerce chinois (MOFCOM) rejettera le rachat du britannique ARM par Nvidia. Il faut savoir que l’individu est un fervent défenseur de l’autosuffisance et de l’autonomie de la Chine en matière de technologies clés et pense que le pays ne pourra plus sereinement exploiter l’architecture d’ARM dès lors qu’elle se trouvera entre des mains américaines, particulièrement sur la base de crainte de nouvelles régulations d’exportation sous la forme de sanctions par les USA.

En sus, l'autorité de régulation chinoise pourraient bloquer la transaction afin d’éviter la création d’un nouveau monopole (américain) de fourniture d’outils pour la création de puces. Au fond, cet avis semble n’engager que l’individu - expert en son domaine - lui-même pour l'instant, mais il ne fait pas trop de doute qu’il est aussi partagé au moins par une bonne partie de son gouvernement. Pour l’anecdote, Ni est confiant que la Chine peut rattraper rapidement son retard dans le domaine du semi-conducteur, mais reconnaît que la plus grande tâche est la construction d’un écosystème complet national, plutôt que la création d’un produit ou d’une technologie spécifique.

 

À ce jour, deux architectures dominent le monde du semi-conducteur, celle de l’américain Intel et l'autre du Britannique ARM, mais avec toutes ces affaires d’autres pourraient finalement prendre leur envol, notamment RISC-V. Par ailleurs, ARM avait initialement arrêté de travailler avec Huawei suivant son ajout à la liste noire du gouvernement américain, mais avait pu restaurer cette relation après qu’il fut décidé que ses technologies étaient bien d’origine britannique. Via sa filiale ARM Chine, ARM est actif en Chine depuis 2002 et y génère aujourd’hui 20 % de son revenu avec près de 200 licenciés dans le pays, il s’agit donc clairement d’un marché important. 

On verra bien comment tout cela va se terminer. Ce qui est certain est que les sanctions US n’ont jusqu’ici fait qu’inciter la Chine à redoubler d’efforts pour développer son industrie domestique du semi-conducteur. Alors pourquoi pas son propre travail architectural ? D’autres suggèrent aussi qu’une conclusion positive du rachat d’ARM par Nvidia marquera le début de la fin de l’architecture d’ARM, au profit des alternatives émergentes. (Source)

 

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