Un beta test géant pour Google ?

Hier débutait l'I/O 2013, conférence annuelle de Google traitant des services et technologies diffusées ou diffusables par le géant. Et cette année, le moins que l'on puisse dire c'est que la keynote aura été prolifique. D'un nouveau portable Chromebook Pixel "révolutionnant l'expérience de surf" à un smartphone Googlisé sur la base du Galaxy S4 qui cartonne grave en ce moment, en passant par les nouvelles versions -réussies !- de Google Maps, Google+ ou Google Play.

Mais aussi un nouveau service de musique en ligne capable de comprendre la musique que vous souhaitez entendre, des évolutions sur Android pour la partie ludique avec des services supplémentaires aux utilisateurs, comme pour les développeurs avec Android Studio facilitant le développement...

Ou encore des technologies améliorant l'expérience web, où l'on reparle bien sûr du WebP pour les images, du VP9 pour les vidéos (c'est Free qui doit être content, enfin un peu de bande passante économisée !), de la synchronisation multi-écrans et multi-périphériques sur Chrome pour des interactions surprenantes. Et même la possibilité d'envoyer de l'argent presque gratuitement (sinon taxé à hauteur de 2,9%) via Gmail avec la fonction Google Wallet. Là pour le coup, c'est la Côte d’Ivoire qui doit être contente. Bref à Mountain View, on ne peut pas dire que ça joue de l'immobilisme !

Puis c'est le cofondateur et actuel PDG Larry Page qui est intervenu en personne, plébiscitant l'intérêt de Google pour les solutions logicielles et autres environnements ouverts, taclant au passage Microsoft trop dans un esprit de concurrence, Oracle trop dans un esprit mercantile, ou encore les médias en général trop dans un esprit de confrontation Google vs the world. Jusqu'au moment où le PDG à clairement milité en faveur de la création littéralement d'une zone DMZ, partant du constat que l'ensemble des systèmes politiques en place (lois et concurrences commerciales incluses) et le négativisme ambiant ne sont pas en phase avec l'évolution de la société. D'où l'idée d'une zone de non-droit, où l'on pourrait sans contrainte réaliser ses expériences.

À quand .google ?

Il y a tellement de choses excitantes que nous pourrions réaliser, mais qui sont illégales ou non autorisées. Et c'est bien comme ça, nous ne voulons pas changer le monde. Mais peut-être nous pouvons mettre à part du système une partie de celui-ci. [...] En tant que technologues, peut-être que nous aurions besoin d'espaces sûrs où nous pourrions essayer des choses.

Du moment que le chiffre d'affaires de Google ne faiblit pas, doit-on y voir des pensées utopiques philosophiques ou de réelles ambitions de l'un des hommes les plus influents de la planète ? Après tout, M. Page en a un peut être juste marre d'être un éternel outsider.