Test • ASUS ROG Strix Gaming RX 5700 XT |
————— 09 Décembre 2019
Test • ASUS ROG Strix Gaming RX 5700 XT |
————— 09 Décembre 2019
Il est temps de passer aux choses sérieuses maintenant : que vaut cette petite carte graphique en situation réelle ? De nos jours, analyser les performances en jeu est tout juste utile pour faire des graphes bourrés de chiffres parfois creux. Le Comptoir s'est donc focalisé sur ce qui vous impacte vraiment dans la vie de tous les jours : la stabilité, la température et le bruit. Et pour se faire, nous ferons appel à notre Picoscope favori - Robert avec sa pince ampèremétrique. En plus de ça, nous rajouterons une caméra thermique pour les tests de température et un combo micro/carte son afin de mesurer la perturbation sonore sur tout le spectre de fréquence.
Pour faire cracher les bits sur notre carte graphique, nous utilisons un moteur 3D assez gourmand. Tous les tests sont effectués en 4K afin de générer des pics de courants les plus forts possible, pour faire consommer et chauffer au maximum la carte passée sur le banc.
Côté nuisances sonores, nous allons étudier les perturbations, non pas sur une valeur globale du niveau acoustique, mais sur le spectre correspondant à notre plage de fréquences audibles. Cela nous permet d'obtenir un résultat plus précis sur les sources de bruit et leur incidence réelle sur notre confort d'utilisation. Trois puissances de moulinage ont été retenues : 30% (idle / bureautique), 60% (charge normale) et 90% (jeu à burne et/ou applicatif intensif). Nous mesurons le son à l'aide de notre interface son Scarlett en plaçant le micro à 30 cm de la paroi fermée.
Nous observons ici un courant qui est propre sur cette carte de chez ASUS, mais cela sera le seul gros point positif. Si les oscillations sont faibles et la qualité de l'alimentation permet une bonne réaction aux pics de courant, le courant moyen fluctue, ce qui indique une puissance qui n'est pas constante au sein du BIOS. Le plus étonnant c'est que la variation n'est pas à l'image près, mais bien sur un certain temps et fait penser à un problème de surchauffe cyclique au niveau du GPU ou de la mémoire.
Le courant reste propre, mais sa stabilité est à revoir par contre
Le gros désavantage des cartes avec un OC d'usine est très souvent sa consommation excessive donc, comme nous l'observons ici. La carte consomme plus de 250W à elle seule et a du mal à maintenir correctement ces valeurs, la consommation devant être considérée comme trop haute. Dommage, car la carte perd un peu les avantages liés à Navi et nous préférons souvent appliquer de nous-mêmes les paramètres de boost plutôt que d'avoir à faire à des paramètres d'usines peu avantageux.
Navi a réussi à réduire le fossé entre les verts et les rouges pour l'efficacité énergétique, mais le refroidissement imparfait du modèle de référence donnait des cartes toujours chaudes en charge. Le défi est donc de voir si les cartes customs font mieux, ou si ce GPU est dans tous les cas aussi bouillant que ses prédécesseurs. Avec ce modèle basé sur une ventilation triple moulins - le classique chez les cartes ROG Strix - nous nous attendons à de bonnes performances en général sur le sujet.
Si le radiateur GPU est bien pensé, nous sommes toujours choqués de voir comment les mémoires doivent se contenter d'un maigre radiateur en aluminium...
Pour faire simple, le système de refroidissement est déjà connu et nous sommes toujours surpris de la qualité du refroidissement du GPU et de son contraste avec celui de la mémoire. De même à ce niveau de qualité un direct touch sur les caloducs n'aurait pas été de refus, mais un effort est fait depuis nos derniers tests sur cette gamme : la backplate est en partie collée thermiquement, ce qui permet d’évacuer un peut de chaleur par l'arrière, surtout pour les VRMs.
À gauche, image IR au repos ; à droite, image IR en charge : si la backplate sert enfin à quelque chose, son intérêt reste toujours un peu limité par le manque de joints thermiques
Si la carte devait donc être performante, le souci est le même qu'observé sur la RTX 2070 de la même gamme avec une surchauffe rapide des puces GDDR6 bridant les performances. En plus de ça il semblerait que le boost est trop agressif et fait monter rapidement la température du GPU, le rendant moins performant sur ce sujet que la MSI RX 5700 XT Evoke. Comme quoi plutôt que de penser à trop se concentrer sur l'unité principale, au risque de brider l'efficacité pour une histoire de design, les fabricants devraient parfois mieux équilibrer le refroidissement.
À gauche, image IR au repos ; à droite, image IR en charge, le tout appliqué sur la carte corrigée
Une fois corrigée cependant, les températures affichées par la carte sont plus acceptables et intéressantes, mais la chauffe des composants secondaires est plus inquiétante au niveau de la mémoire. Nous regrettons toujours ce choix peu convaincant du fabricant d’utiliser une légère plaque d'aluminium, qui peine sur les puces GDDR6. Puisque le GPU est mieux refroidi, sa dissipation est mieux répartie dans le radiateur, ce qui ne fait qu'augmenter légèrement la température des autres composants par convection.
C'est toujours avec notre cher Geralt, et sa tenue trop propre pour un chasseur de monstre, que nous vérifions la stabilité dans le temps des performances de la carte et pour le coup, c'est pas du propre sur cette carte :
Alors, comment expliquer ce foutoir sur les chiffres ? Et bien il est très probable que de base ASUS ait trop poussé la puissance de la carte et que celle-ci se retrouve à faire du yo-yo de puissance pour ne pas partir en sucette. Autrement dit, quand celle-ci tire trop de jus, le BIOS tente de rétablir la chose de manière plus calme, mais ce n'est pas aussi efficace et doux que le GPU Boost de NVIDIA, donnant un aspect brouillon. En jeu ça se voit par une tendance à trop varier en performance selon la lourdeur des scènes et à donner des impressions de ralentissements alors que la carte est plus performante que le modèle d'origine, dommage.
Suite aux problèmes de visserie de la carte qui ont été analysés en février 2020, nous avons réalisé un second test temporaire en modifiant la pression exercée sur le GPU comme expliqué dans notre brève sur le sujet. Les résultats qui en découlent sont bluffants :
Nous voyons bien qu'une fois la pression rectifiée, le fonctionnement du GPU n'a strictement rien à voir, avec des comportements cette fois-ci stables en fréquence et en puissance. La température est très bonne, avec près de 15 °C de moins que le modèle de référence, et le boost en fréquence de 6,7 % est plutôt intéressant pour les températures données. Cela veut dire qu'une fois rectifiée, la carte dispose encore d'une bonne marge de manœuvre pour être OC manuellement.
Avec la version officielle de la modification, certes les résultats sont moins impressionnants, mais la stabilité est au rendez-vous et les fréquences ont le mérite de rester constantes durant tout le test. Un point important pour ceux qui cherchent une carte stable, ce qui évite les pulsions de la soufflerie ou une surconsommation non désirée. Le résultat final sur la fréquence reste proche tout de même de notre modification, montrant que le boost de chez AMD n'utilise pas toutes les capacités thermiques du GPU.
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