Test • MSI RX 5700 XT Evoke OC |
————— 10 Septembre 2019
Test • MSI RX 5700 XT Evoke OC |
————— 10 Septembre 2019
Il est temps de passer aux choses sérieuses maintenant : que vaut cette petite carte graphique en situation réelle ? De nos jours, analyser les performances en jeu est tout juste utile pour faire des graphes bourrés de chiffres parfois creux. Le Comptoir s'est donc focalisé sur ce qui vous impacte vraiment dans la vie de tous les jours : la stabilité, la température et le bruit. Et pour se faire, nous ferons appel à notre Picoscope favori - Robert avec sa pince ampèremétrique. En plus de ça, nous rajouterons une caméra thermique pour les tests de température et un combo micro/carte son afin de mesurer la perturbation sonore sur tout le spectre de fréquence.
Pour faire cracher les bits sur notre carte graphique, nous utilisons un moteur 3D assez gourmand. Tous les tests sont effectués en 4K afin de générer des pics de courants les plus forts possible, ce qui fait consommer et chauffer au maximum la carte passée sur le banc.
Côté nuisances sonores, nous allons étudier les perturbations, non pas sur une valeur globale du niveau acoustique mais sur le spectre correspondant à notre plage de fréquences audibles. Cela nous permet d'obtenir un résultat plus précis sur les sources de bruit et leur incidence réelle sur notre confort d'utilisation. Trois puissances de moulinage ont été retenues : 30% (idle / bureautique), 60% (charge normale) et 90% (jeu à burne et/ou applicatif intensif). Nous mesurons le son à l'aide de notre interface son Scarlett en plaçant le micro à 30 cm de la paroi fermée.
L'alimentation de cette carte parait bien suffisante en apparence, mais qu'en est-il sur le terrain ? En testant la carte en pleine charge, nous pouvons voir que la génération de courant est propre et nette, avec quasiment aucune oscillation résultant des changements brutaux de consommation de la carte. Le comportement est donc plutôt bon, car ce genre de comportement peut amener à des surchauffes sur le long terme au niveau des VRMs et peuvent baisser les performances de votre carte graphique. Par contre, ces variations de courant sont élevées sur cette gamme Navi, avec notemment des pics de très faible intensité : il faudra bien que toutes les cartes soient capables d'amortir les éventuelles oscillations qui peuvent en résulter...
Le courant reste propre et stable même en charge lourde.
Comparé au modèle traditionnel de chez AMD, cette carte n'est pas vraiment très gloutonne comparée aux gains en fréquence que nous détaillerons quelques rubriques plus bas. Elle reste bien contenue sur ce sujet et ne fait pas dans la surenchère, un PC disposant d'un bloc d'alimentation correct de 550 W ne sera donc pas pénalisé par cette Evoke, toute OCée qu'elle est.
Navi a réussi à réduire le fossé entre les verts et les rouges pour l'efficacité énergétique, mais le refroidissement imparfait du modèle de référence donnait des cartes toujours chaudes en charge. Le défi est donc de voir si les cartes customs font mieux, ou si ce GPU est dans tous les cas aussi bouillant que ses prédécesseurs. Avec ce modèle basé sur une ventilation à 14 pâles en 100 mm, le débit d'air qui en résulte doit permettre une nette amélioration, tout du moins en théorie.
Malgré l'aspect à priori massif dégagé par le carénage de la carte, au final le radiateur n'est pas si impressionnant et semble même légèrement encombré par le châssis en aluminium
Le système de refroidissement parait en effet mieux pensé, avec une jonction par caloducs sur les VRMs, mais pour le reste... c'est moyen. Le radiateur est peu épais et les cinq caloducs ne sont pas très bien placés, puisqu’aucun ne se trouve directement sur les puces GDDR6 par exemple, qui ont pourtant tendance à chauffer si la fréquence monte un peu. Pas vraiment du grand luxe donc, les ventilateurs risquent de devoir souffler plus fort pour assurer une dissipation thermique de qualité. De même, la backplate n'est pas liée thermiquement et l'ensemble du carénage se transforme très vite en piège à chaleur.
À gauche, image IR au repos ; à droite, image IR en charge : nous pouvons voir le traditionnel soucis des backplates non liés thermiquement qui dissipent mal la chaleur, mais qui doivent être là pour faire fonctionner la carte
Mais au final, le pari reste tout de même réussi par rapport au modèle de référence en gagnant une petite dizaine de degrés. Oui, cela pourrait être mieux, mais la carte se tient dans des températures correctes et permet donc de ne pas s'inquiéter sur sa longévité. Par contre, un gain possible aurait été d'aérer le carénage ou de le lier thermiquement, car à part être joli il n'a actuellement que très peu d'intérêt malgré sa conception en aluminium. La température au repos est élevée, mais cela est lié à un mode semi-passif des ventilateurs pour réduire le bruit en bureautique.
Toujours avec notre cher Geralt et sa chevelure aussi blanche que la neige, nous faisons chauffer cette petite MSI RX 5700 XT Evoke afin d’étudier le comportement de la carte sur la durée. Après de nombreuses minutes à scruter la mer et les arbres en 4K - pour faire tourner à fond la configuration jusqu'à stabilisation - nous obtenons les résultats suivants :
Le BIOS a du mal à stabiliser correctement la fréquence qui se retrouve impactée pour un rien et fait donc de grandes oscillations. C'est fort dommage, car la carte profite d'une stabilisation rapide de la température et nous nous attendions donc à un meilleur OC. Mais il ne faut pas se plaindre, nous obtenons tout de même un bon 5% de boost tout en gagnant une petite dizaine de degrés par rapport au modèle de référence.
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