De la mémoire au laser : une idée lumineuse ?

Dans la série des matériaux émergents, on connaissait les nanotubes de carbone, notamment pour leur application aux CPU ou à la RAM, mais voilà que des chercheurs originaires des Pays-Bas ont une nouvelle idée pour cette dernière. En effet, en se basant sur une propriété des lasers, le groupe a fait construire un premier prototype de bit d'une éventuelle mémoire nouvelle génération.

L'idée n'est pas bien sorcière : un composant magnétique peut inverser sa polarité lorsqu'il est frappé par une onde électromagnétique répondant à des caractéristiques bien précises. Le jeu est de trouver l'alliage parfait permettant de contrôler le bouzin de la manière la plus rapide et la plus efficace possible. Et il faut croire qu'un candidat de choix a été retenu : un circuit multicouche à base de platine, cobalt et gadolinium (oui oui, ça existe) déposé sur du silicium bien connu permet des vitesses d'inversion du bit de l'ordre de la femtoseconde (mille fois moins qu'une pico seconde, soit un millionième de nanoseconde), pour une surface de l'ordre de 2500 nm² par bit. En outre, le procédé est très efficient énergétiquement, car seules quelques dizaines de femtojoules sont nécessaires pour procéder au changement de bit.

Une belle vue d'artiste de la part de l'Université d'Eindhoven

Pour une première implémentation, on est loin d'une barrette DDR4, mais la théorie du procédé semble bel et bien alléchante. Encore faut-il miniaturiser suffisamment le laser et les circuits de lecture du bit, ce qui ramènerait d'après les estimations des chercheurs cette technologie à un facteur 100 à 1000 niveau latence des technologies actuelles (dans le bon sens !). Pas mal, non ? N'espérez cependant pas une production immédiate, la rareté des matériaux employés et la complexité du bouzin ne permettront pas de voir ce type de technologie se répandre avant de très nombreuses années, si tant est qu'un avenir lui soit promis ! (Source : IEEE Spectrum)