Test • NVIDIA GeFORCE GTX 1650 |
————— 06 Mai 2019
Test • NVIDIA GeFORCE GTX 1650 |
————— 06 Mai 2019
Nous voici parvenus au terme de ce dossier et le moins que l'on puisse dire avant d'aborder la GTX 1650 en détail, c'est que cette dernière laisse un sentiment très mitigé. En effet, elle dispose de qualités indéniables avec un GPU que l'on pourra qualifier de réussi pour une puce de cette gamme. Il propose -malgré les restrictions imposées (bus mémoire 128-bit, nombre d'unités de calcul réduites, etc.)- de performances plus que correctes en FHD et ce sans avoir à trop sacrifier le niveau de détails. Qui plus est, son appétit de moineau lui ouvre tout grand la porte des PC portables et configurations sans alimentation externe. Mais tout ceci est gâché par une tarification totalement inadaptée à la réalité du marché actuel, car AMD a consciencieusement savonné la planche avec un réajustement tarifaire préalable (temporaire ?) de ses RX 570, faisant de ces dernières un choix particulièrement intéressant pour certains modèles embarquant 8 Go et facturés moins de 150 € ! L'absence de mise à disposition des pilotes pour la presse avant la commercialisation de cette GTX 1650, témoigne de l'embarras du caméléon quant au positionnement actuel de leur dernière-née au sein du marché. Détaillons donc tout cela.
Turing a été l'occasion pour le caméléon de réviser significativement son architecture, cela n'avait pas franchement été le cas de Pascal, sans empêcher pour autant cette dernière d'être couronnée de succès. NVIDIA a fortement communiqué sur les nouveautés Ray Tracing et IA de ses nouvelles créations, il ne faut pas oublier que la partie plus "classique" de l'architecture a été également remaniée largement pour s'adapter aux usages qui ont émergé depuis Maxwell : la réalité virtuelle et les API de bas niveau, où l'architecture plus flexible du concurrent lui rendait la vie difficile. Il est clair que Volta/Turing ont marqué à ce niveau de réels progrès. Qui plus est, diverses optimisations (dissociation pipeline entiers / réels, caches plus rapides et larges, algorithmes de réduction du trafic plus élaborés, etc.) ont parachevé une architecture d'une redoutable efficacité. Le seul réel problème vient de la gourmandise en transistors des puces tirées de cette dernière, dont ceux liés au Ray Tracing et à l'IA. Compte-tenu de la puissance brute visée par les cartes de la série 16, la suppression de ces fonctionnalités fait sens, puisqu'il aurait été impossible de jouer confortablement avec ces effets activés. Cela permet d'alléger considérablement le design des puces, qui restent toutefois bien plus complexes que la génération Pascal. On notera également l'encodeur vidéo intégré de génération "Volta", donc légèrement moins performant que celui embarqué jusqu'à présent sur les GPU Turing. Peut-être de quoi économiser encore quelques transistors ou tout simplement un design de la puce antérieur à celui des autres Turing. Toujours est-il que TU117 remplace GP107 avec un accroissement du nombre de transistors de 42% (51% pour la taille du die). De quoi se retrouver pour ces caractéristiques au niveau de GP106, sans en proposer les performances... L'utilisation d'un node de gravure plus dense et performant, aurait sans doute permis davantage. Était-il bien pertinent de renouveler toute la gamme avec cette nouvelle architecture sans attendre la démocratisation du 7 nm, et ce d'autant que le concurrent n'a pour l'heure pas fait évoluer non plus son offre (s'appuyant toujours sur Polaris plus gros / coûteux que GP106) ? Le caméléon a jugé que oui, la frugalité énergétique de TU107 à ce niveau de performance a probablement pesé dans la balance, lui ouvrant ainsi les portes du lucratif marché des PC portables, sans réelle concurrence et donc permettant des marges plus élevées. Mais quand est-il du marché desktop cette fois au travers de la GTX 1650 ?
Annoncée à un tarif de 159 € pour les premiers prix, c'est une augmentation de 4 € par rapport au lancement de sa devancière en version Ti (puce intégrale), tout en la devançant de 30%. Présentée ainsi, la situation est plutôt favorable , d'autant que les tarifs de cette dernière n'ont pas franchement baissé. Seulement, nous ne sommes pas dans un marché monopolistique et la concurrence existe, surtout dans ce créneau tarifaire. Polaris 10/20 a beau n'être plus tout jeune, il s'avère capable de prendre l'ascendant sur TU117 (dans les versions castrés de part et d'autre). En ajoutant à cela la baisse de prix récente des RX 570 8 Go, dont les tarifs débutent à moins de 150 € pour un modèle tel celui inclus dans ce dossier, il ne fait pas de doute que le ratio performance/prix est largement en faveur des rouges. Certes, la consommation est à l'avantage de la petite dernière des vertes, mais elle reste tout à fait gérable sur la RX 570 comme en attestent les prestations (températures et bruit) mesurées lors de nos tests, sans réclamer non plus un bloc d'alimentation monstrueux. Hormis cas particuliers (alimentation de très faible puissance, absence de connecteurs additionnels disponibles, etc.), il nous parait bien difficile d'y voir là un avantage significatif pour la nouvelle venue. Reste à voir si ce tarif va perdurer, car il embarrasse fortement les verts, mais il retire également tout intérêt aux RX 560 4 Go, au même prix ou presque, tendant à prouver qu'il s'agit bien ici d'une opération ponctuelle plus qu'un réajustement tarifaire complet.
Car il ne faut pas s'y tromper, le tarif pratiqué est clairement le critère d'achat primordial dans cette gamme de prix, et si on ajoute à cet avantage actuel des RX 570, le bundle de 2 jeux offerts (The Division 2 et World War Z), Il est clairement difficile de conseiller la GTX 1650 plutôt que sa concurrente, le pack contre-attaque de Fortnite fourni avec la nouvelle-née, faisant quelque peu mesquin à côté. Cela n'enlève absolument rien aux qualités de la nouvelle-née des vertes, mais NVIDIA est trop gourmand en l'état du marché. L'image de marque des verts leur permet un pricing power (capacité à fixer les prix sur son image) qu'il est difficile de nier, mais dans une certaine mesure tout de même. TU117 est clairement pensé pour inonder le marché Laptop, et devrait sauf immense surprise connaitre le succés au sein de ce dernier. En effet, dans ces conditions d'utilisation spécifiques, le différentiel de consommation prend tout son sens. Ce n'est pas le cas du marché retail, et on sent bien NVIDIA ennuyé aux entournures. Va-t-il également proposer une version Ti ? La réactivation des 2 SM augmenterait de 12,5% la puissance brute, mais sans accroissement de la bande passante mémoire (via des puces certifiées 9 Gbps plus onéreuses), difficile d'espérer des gains moyens significatifs en pratique. Un mot pour conclure à propos des cartes "premium", dont le surcoût les positionne face aux premiers prix de la gamme supérieure, situation peu pertinente s'il en est.
Nous remercions naturellement nos partenaires pour la mise à disposition du matériel de test
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Un poil avant ?Dans la série à ne pas faire : le SSD RGB ft. HyperX | Un peu plus tard ...Un système de mise à jour plus léger à venir sur Windows |