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Intel : le mot du nouveau CEO pour défendre le bifteck du fondeur

Devenu CEO à la place du CEO déchu Brian Krzanich après tout de même une longue période de flottement et d'hésitation de sa part - alors que l'entreprise cherchait désespérément son bonheur ailleurs -, Bob Swan s'est récemment fendu d'un entretien auprès du Financial Times afin d'expliquer et plus particulièrement défendre quelques-unes des dernières décisions stratégiques de l’entreprise, notamment celles d'investissements relativement conséquents et d'un budget recherche et développement qui a sensiblement augmenté depuis le début de la décennie. Des choix et des décisions d'Intel qui sont loin de faire l'unanimité chez les actionnaires.

 

“We have big ambitions, to capitalise on those we have to execute better and faster.” Mr Swan said the company would be “extremely disciplined” going forward.  “We’re going to make trade-offs,” he said, adding that Intel would maintain its most important strategic bets while closing or spinning off less important businesses.

 

Le message est relativement limpide tout en étant un aveu d'échec à demi-mot vis-à-vis de certaines de ses activités. Autrement dit, la compagnie concentrera désormais avant tout son attention et ses dépenses sur ce qui fonctionne et rapporte, tandis que seront amenés à être fortement réduits, voire abandonnés, les efforts envers des marchés de moindre importance, ou qui coûtent cher à l'entreprise et ne sont pas assez juteux. Comme exemple, Bob a notamment cité la vente de la majorité des actions de sa division "Intel Security" il y a environ trois ans - un "fail" assez "epic", il faut le dire. Un autre exemple plus récent également mis en avant, le retrait d'Intel du marché des wearables en avril 2018. Cela dit, hormis ces deux cas en particulier, le nouveau CEO n'a donné aucun indice quant aux marchés qui seraient en cours d'évaluation et desquels Intel pourrait potentiellement considérer se retirer partiellement ou totalement d'ici les prochains mois. Suspense ?

 

 At the same time, Mr Swan did not back off from any of the big new investments Intel has made, and defended the company’s spending binge that has frustrated many investors.  “If we want to play in a much larger market we’re going to continue to invest more in R&D, there’s no question about that,”he said. “We don’t want to get too penny wise and pound-foolish so we don’t invest for the future.”

 

Parallèlement à cette réévaluation de la situation actuelle du fondeur, le CEO a également défendu les derniers gros investissements réalisés par son entreprise et n'a souhaité remettre en cause aucun d'entre eux, un bel effort face à des actionnaires toujours plus frileux. Pour Bob, il est hors de question de ne pas investir pour le futur et de ne pas contribuer massivement à la R&D, le seul moyen pour continuer à croître et s'en prendre à de nouveaux marchés. Le CEO paraît ainsi bien décidé à faire avancer les choses, et les dernières nouvelles sur les agrandissements des fabs notamment en Irlande et en Israël semblent aussi le confirmer, notons tout de même que plusieurs de ces projets sont déjà sur la table depuis l'époque de Brian.

Par contre, tout ceci pèse naturellement aussi de manière assez conséquente sur le budget ; de 27 % du revenu alloué à la R&D et aux dépenses en capital - soit 12 milliards de dollars - en 2010, Intel a atteint les 40 % l'année dernière - soit 29 milliards de dollars. Il est donc bien difficile d'accuser Intel pas de ne pas se donner les moyens de ses ambitions, en dépit de ses errements encore très frais. Bien sûr, vous en doutiez, ces chiffres n'auraient pas particulièrement emballé tous les actionnaires d'Intel, qui ne sont malheureusement pas toujours des visionnaires ; pour autant, cela n'a pas empêché Joseph Moore - de chez Morgan Stanley - d'améliorer la notation d'Intel avec les espoirs d'investissements plus disciplinés de la part d'Intel portés par Bob Swan.

 

Mr Swan, who was speaking at the end of last week to a small group of reporters in Silicon Valley, conceded that investors had been “anxious” about the company’s attempts to rival Qualcomm in wireless technology. “We were catching up for a while — catching up, in their minds, is not making money,” he said.

 

Idem du côté de la course avec Qualcomm (et les quelques autres) sur le marché des  technologies sans-fil, notamment la 5G. Une course mal vue encore une fois par les actionnaires, car estimée insolvable (dans l’immédiat), Intel parie malgré tout sur le succès du nouveau standard et sur les opportunités qui en découleront, y compris au-delà du simple modem sans-fil. Bob Swan estime ainsi que ce nouveau marché amènera à terme une forte hausse de la demande en puissance de calcul et de stockage des données pour les appareils connectés, qui en arriveraient ainsi à rivaliser le cloud centralisé - un marché sur lequel Intel produit encore une bonne partie de sa croissance.

Et la mémoire Optane ? Bob Swan y croit aussi, Intel en a les compétences et la technologie, de plus, la particularité de cette mémoire lui permet aussi de ne pas se frotter trop directement à l'offre concurrente et en conséquence de limiter les confrontations tarifaires sur les segments banalisés du marché de la puce mémoire. Toutefois, pour ne rien changer, cette absence d'une possibilité de comparaison fiable pour mesurer le succès d'Intel par rapport aux autres n'a pas manqué de déconcerter certains des actionnaires. Quoi qu'il en soit, les efforts continueront pour le développement d'Optane, qui restera au cœur de la stratégie d'Intel pour le marché de la mémoire - de nouveaux modules sont déjà prévus pour 2019 -, mais le fondeur se garde bien de préciser quand (et si) les investissements finiront enfin par porter tous leurs fruits. (Source)

 

intel bob swan lake cdh

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