Test • 9 cartes graphiques modifiées en compétition

• Verdict

Nous voici au terme de ce dossier, avant de détailler notre avis carte par carte. Si on devait synthétiser les mesures, la carte parfaite n'existe pas. Celle qui allierait les meilleures performances 3D avec des températures internes faibles, des nuisances sonores faibles et dont la chaleur n'aurait aucun impact sur la configuration n'existe pas. Il y a toujours un compromis à faire, même si deux cartes nous semblent vraiment être au dessus du lot, et pourtant basées sur des principes de refroidissement différents. Pourtant il n'est pas rare de lire "cherche carte au design de référence" car "expulse la chaleur" hors du boitier sur les forums. En disant ça on oublie qu'avant d'expulser la chaleur dehors, la carte la stocke bien dans son radiateur, et cela est très net à la thermographie. Cet air chaud se retrouve expulsé en partie dans la tour, y compris avec des ventilateurs types radiaux, et n'empêche pas pour autant le GPU de chauffer.

Quant à l'overclocking, même si on s'est limité volontairement à celui que tout le monde peut obtenir chez soi sans être un "pro", il apporte au mieux quelques pour cent, au détriment d'une chaleur supérieure, mais surtout d'une consommation augmentée, variable selon les GPU. A la question vaut-il la peine de pousser sa carte graphique déjà overclcokée d'usine, la réponse est non. Mais celui qui overclocke est celui qui en veut toujours "plus" pour le même prix, et l'effet psychologique est indéniable, c'est d'ailleurs le seul moteur de l'overclockeur. Celui-là, qui est celui à qui se destinent toutes ces cartes du marché, d'emblée poussera sa carte, juste pour ce sentiment de plus de puissance. A chacun de voir ce qu'il a envie de faire, sans négliger tous les aspects que nous avons développés dans cet article : du green à l'overclocking, il y a peu de distance à parcourir dans la réflexion de chacun pour apprécier ou pas tous les aspects à analyser dans le choix d'une carte graphique. En deux mots, chacun est libre, mais nous espérons qu'avec cet article, nous vous avons aidé à comprendre les délicats problèmes du refroidissement et de l'overclocking.

Cependant il n'est pas aisé de conclure puisque les cartes embarquent des GPU différents, aussi une comparaison directe de performances serait non pertinente, on sait qu'une HD 6970 est en gamme plus élevée qu'une GTX 560Ti, mais du calibre de la GTX 570, tout ça sans aborder l'aspect financier. Sur ce point nous ne nous prononcerons pas, nous préférons décider sur l'équilibre général, à savoir chaleur, consommation, overclocking, et performances 3D. Et à ce jeu deux cartes se détachent du lot,  et une autre tire son épingle du jeu. Les voici :

• Asus HD 6970 DirectCU 2

Nous avons décidé d'honorer la HD 6970 Direct CU 2 d'Asus pour plusieurs raisons. D'un point de vue thermographie, elle ne transforme pas les éléments proches de son PCB en barbeuq, c'est un bon point. De plus les températures restent tout à fait correctes pour ses VRM et son GPU, et ce grâce à un Direct CU 2 très efficace, même s'il occupe presque 3 slots, c'est d'ailleurs le seul reproche que nous aurions à lui faire, mais c'est aussi une de ses forces !

En effet le Direct CU 2 de sa petite soeur la GTX 560 n'est pas aussi efficace, et est loin de l'égaler en termes de performances, normal nous direz vous, mais aussi et surtout en termes de nuisances sonores. Parce que cette HD 6970 est un modèle du genre en carte silencieuse, en charge 3D elle ne monte quasi pas dans les tours, ce qui est royal !

Pour aborder le chapitre de la consommation, il faut là aussi tirer notre chapeau à Asus. Pourtant dès le départ on reste bien inquiets quand on voit les 2 molex 8 pins de la carte, à ce moment on pense que ça va tirer fort, et au final on tire moins que la HD 6970 de référence qui a une molex 6 pins et une 8 pins. Cela implique un PCB et une qualité de fabrication impeccables, Asus y est parvenu.

Quant aux performances 3D, on reste sur du Cayman, avec ses forces dans tous les jeux, mais ses faiblesses en tesselation. En revanche le potentiel d'overclocking de la carte reste très limité, surtout sur le GPU, mais vous avez pu voir que le gain est très minime sur Cayman, ce dernier scale bien moins que les Geforce par exemple.

Après mûre réflexion, nous attribuons l'or à cette Radeon HD 6970 signée Asus. Au rayon des satisfactions, on a des performances en refroidissement excellentes, un dégagement thermique très contenu au reste de la configuration, des nuisances sonores au repos comme en charge les plus faibles de notre comparatif bien étoffé en références, et tout cela tient en quelques mots : le ventirad Direct CU2 triple slot fait des merveilles. A cela ajoutez une consommation bien maitrisée, et vous obtenez la HD 6970 presque ultime. Au rayon des anicroches, vous avez une carte ayant un certain embonpoint, un potentiel d'overclocking réel, mais pas transcendant, et un prix de vente trop élevé face à l'offre des HD 6970, et même celle des GTX 570. Elle n'est donc pas parfaite, mais c'est une des plus équilibrées à nos yeux. Elle ravira n'importe quel acheteur qui a de la place dans sa tour !

• HIS HD 6970 IceQ X Turbo

Nous avons également décidé de récompenser le modèle HIS du CDH d'Or. Il y a plusieurs raisons à cela, qui sont dans les grandes lignes les mêmes qui nous ont permis de titrer la carte d'Asus. La thermographie IR montre un impact très contenu, pour ne pas dire inexistant sur les éléments tels que le CPU ou la RAM. Seule la partie proche du panneau arrière semble à peine impactée, mais vraiment rien qui ne justifie de crier au loup.

Ce n'est pas tout, ses nuisances sonores sont très bonnes, et si on met de côté le fait qu'elles sont mesurées à 5cm de la source, alors on obtient une carte qui sera inaudible quasiment boitier fermé, et ce en charge 3D. Et histoire d'enfoncer le clou, le GPU renvoie des températures lues par les sondes qui sont parmi les meilleures, elle finit sur ce point second. En définitve sur ce plan-là, elle est très forte dans ces trois secteurs, c'est ce qui fait la force de ce modèle, comme le précédent d'ailleurs.

Pour terminer, HIS l'a doté de fréquences un peu poussées de série, mais c'est elle qui a pu supporter le plus notre overclocking maison, mais cet élément étant trop variable, nous n'en tiendrons pas compte pour justifier son achat, les éléments déjà développés se suffisent à eux même. Son prix également face à l'Asus la place encore mieux, on peut donc dire qu'HIS a mis au point une carte redoutable, un peu perturbée par un design un peu loufoque qui pourrait gêner son intégration dans certains boitiers exigus.

Après mûre réflexion, nous attribuons l'or à cette Radeon HD 6970 signée HIS. La firme a réussi une carte au design particulier et pas vraiment suivi par les autres marques, ces dernières préférant un système de refroidissement axial plutôt que radial. Les nuisances sonores sont très contenues, les températures internes également, et la thermographie infrarouge confirme sa bonne faculté à évacuer la chaleur loin des éléments importants. On regrettera juste à ce niveau qu'HIS n'ait pas jugé bon d'augmenter l'espace ajouré sur la face des connectiques, ce qui aurait permis de limiter l'impact de la chaleur sur la carte mère à cet endroit précis de la carte. Autre bon point, ses sorties vidéo sont complètes, et l'overclocking d'usine, même s'il est léger, n'est pas facturé outre mesure, la carte reste une des moins chères de sa catégorie. Nous ne voyons donc pas de défaut venant gêner son achat, aussi elle saura ravir les clients potentiels qui ne peuvent se permettre de claquer plus de 500€ dans une HD 7970, et qui sauront se satisfaire d'un niveau de performance bien élevé, avec une carte mâture et des pilotes ayant bien amélioré les choses en 1 an !

• MSI HD 6950 Twin Frozr II OC

Seconde carte à se détacher de notre comparatif, c'est la HD 6950 Twin Frozr II de MSI. Sa place est méritée, car, à l'instar de la HD 6970 d'Asus, elle est très équilibrée. Sa thermographie est impeccable, et elle est due à la présence du Twin Frozr II d'une part et à la plaque métallique qui recouvre les VRM et les puces mémoires d'autre part. Directement mise sous la ventilation, cette dernière fait office de second radiateur efficace. Ses températures au repos comme en charge restent parmi les meilleures, si ce n'est les meilleures de notre comparatif. On notera une carte juste un peu "audible" au repos à cause du son aigu émis par la ventilation, d'ailleurs ce son est accentué en charge 3D, où la carte reste quand même largement en deçà de ses concurrentes geforce du comparatif.

Niveau consommation, le Cayman embarqué n'est pas un monstre quand même, ce dernier n'ayant pas la réputation des puces du caméléon dérivées du GF110. On ne peut donc pas en dire grand-chose hormis qu'à gamme équivalente (il faut comparer ici la MSI HD 6950 TF2 à la Gainward Phantom 2 qui a quasiment des fréquences de base des GTX 560Ti), elle consomme moins que la gamme GTX 560Ti.

Les performances donc en général la placent au niveau d'une GTX 560ti, à bonne distance de la HD 6970, mais comme tout Cayman qui se respecte, elle scale assez peu, même si son potentiel d'overclocking est plus intéressant. En effet c'est la mémoire qui semble en avoir plus sous le pied, mais globalement pour une HD 6950, elle monte assez bien, ce qui est conforme à ce que l'on peut trouver chez les autres marques.

Dernier point qui lui coûte l'or : elle est en fin de vie et remplacée par une HD 6950 Twin Frozr III dont MSI vante ses mérites, ce que nous serons sûrement amenés à vérifier dans le futur.

Au final, nous attribuons l'argent à cette carte signée MSI qui doit l'absence de l'or par un produit en fin de vie, et au son aigu que son ventirad dégage, même si les nuisances sonores sont un bon ton en deçà des cartes du comparatif à l'exception de quelques HD 6970. Le Twin Frozr II malgré son âge reste très bien adapté à ce GPU, en atteste sa thermographie qui est parmi les meilleures de notre dossier, avec un impact notamment très faible au niveau des barrettes de RAM. Quant à ses performances, Cayman est à l'aise sur tous les terrains, sauf celui de la tesselation, mais permet de jouer aisément. Son potentiel d'overclocking est pour ce GPU AMD très bon et dans la moyenne de ces cartes, et il permettra à son acquéreur de grappiller quelques images par seconde, même si le scaling n'est pas aussi important qu'on l'aurait espéré. Etant donné son remplacement par la HD 6950 Twin Frozr III, il reste possible de la trouver encore, car elle coûte en moyenne une 20aine d'€ de moins, sans qu'on l'ait à y trouver à y redire. Elle ne peut que satisfaire son acquéreur pour toutes les raisons évoquées.

Nous remercions naturellement les constructeurs pour la mise à disposition du matériel de test