COMPTOIR
register

Les derniers HDDs avant l'HAMR envoient 24 To voire 28 To dans le cornet chez Seagate

Après avoir, sans doute mal, vécu un petit retard sur les disques 22 To, Seagate prend le pas pour la suite et annonce fièrement, à peine six mois après, ses disques de 24 To de la série EXOS destinée aux professionnels (en tout cas ceux qui ont la flemme de changer leurs disques standards avant la fin de la garantie, et qui payent pour cela, parole de datacenter), mais aussi sur les Ironwolf Pro de manière moins officielle et leur touche de rouge destinés eux à faire rotationner leurs plateaux dans du NAS ou DAS. Les unités sont actuellement sur une ultime phase de test client alors que l'offre commerciale devrait réellement débuter vers décembre. Un petit pied de nez à WD qui annonçait fin août être sur le point de distribuer un disque 28 To SMR.

Fiers, ils peuvent l'être, tellement cette mécanique de précision continue, en dépit de son manque d'intérêt pour la plupart des gens qui liront ce billet, pour cette technologie toujours vieillissante, mais pas encore près de crever pour autant. Mais quelle mécanique hallucinante ces disques durs, ne cessant de repousser les limites de stockage magnétique. Les SSD font bien pâle figure à côté surtout avec des conceptions se simplifiant au gré du temps, mais c'est bien le seul point sur lequel ils peuvent revêtir le masque de la honte. Les 10 plateaux de 2,4 To — soit 1.26 To/pouce² — embarqués sur ce X24 24 To pourront même gagner 4 To en rab' en configuration SMR (Shingled Magnetic Recording) pour quelques clients de stockage cloud triés sur le volet, soit un X24 de 28 To. Si le SMR vous cause, c'est que ça n'a rien de bien nouveau comme technologie : nous vous en parlions déjà en... 2013, en clamant déjà toute notre émotion mécanique ressentie.

seagate exos 24to

Par rapport au X20 à qui il succède, ce X24 sera proposé en 4 variantes allant de 12 à 24 To, tous dotés d'un cache de 512 Mo. Cela reste des disques 3,5" moulinant à 7200 tr/min, shootés à l'hélium (le rire crétin en moins) et plafonnant à fond de six à 285 Mo/s en lecture pour 272 Mo/s en écriture. Sur les accès aléatoires sur des blocs 4k et une file de 16, pour le clin d'œil face aux derniers SSDs qui en envoient 1,5 M, nous sommes sur une performance de 168 en lecture, et 550 en écriture.

Toujours de type CMR (Conventional Magnetic Recording) ou SMR comme évoqué plus haut, il devraient en être les derniers représentants de l'aveu même de la firme, le HAMR (Heat Assisted Magnetic Recording)  devant enfin prendre la relève pour voir la densité surfacique continuer à progresser : on chauffe l’emplacement de l’écriture sur le plateau via un faisceau laser pour le rendre plus « magnétisable », les bits sont rétrécis et la consommation d’énergie est réduite. Étape de production à débuter début 2024 selon Seagate... À supposer qu'un nouveau retard ne s'invite pas au passage. D'ailleurs, ces plateformes He à 10 plateaux devraient être largement réutilisées pour cette prochaine génération de HDDs.

Un poil avant ?

La grosse pelle à threads revient sur desktop : les nouveaux Threadripper 7000 affichent jusqu'à 96 cœurs

Un peu plus tard ...

Dolce & Gabbana sur vos oreilles et pour poser vos fesses : l'étonnant choix de Razer

Les 14 ragots
Les ragots sont actuellement
ouverts à tous, c'est open bar !
par Jemporte, le Lundi 06 Novembre 2023 à 21h59  
par Codeur le Mardi 24 Octobre 2023 à 05h16
Ca fait longtemps qu'il existe des "tiers" de stockage avec des profil d'accès différents. Pour du "glacier" qui a vocation à être très peu touché un peu en mode "ajout uniquement" je ne pense pas que le SMR pose le moindre soucis.

Pour ce qui est de la perte de données : c'est un problème de particulier négligeant. Des données qui existent sur un seul disque dans le monde pro ça n'existe pas. Il y a à minima deux copies, réparties entre deux "hôtes" pour garantir la continuité de service. On monte à trois copies ou plus quand on a la moindre problématique de haute disponnibilité, et ça n'inclue pas les sauvegardes qui viennent encore par dessus.

La notion de RAID est assez connue du grand public mais coté serveur on a tendance à bouger d'une gestion bas niveau par machine à une gestion de la redondance plus globale. Voir Ceph. L'intérêt est d'avoir un contrôle de la granularité de la redondance, éviter les engorgements et piloter la disponnibilité des données : on peut répartir les données sur plusieurs machines pour qu'elles restent disponnibles même en cas de panne d'une machine, on peut redistribuer les données pour éviter que certaines machines soient saturées pendant que d'autres se tournent les pouces...

Tout ça pour rappeler qu'en matière d'ingénierie il n'y a pas de solution miracle : on utilise la solution qui est la plus adaptée au besoin.
Là vous êtes en train de me parler du monde pro qui suit les protocoles informatiques de sécurité stricts et en négligeant les particuliers et le mix des deux (genre professions libérales). Tout le monde n'est pas le nez dans des serveurs d'entreprise, ultra-minoritaires
par Codeur, le Mardi 24 Octobre 2023 à 05h16  
par Jemporte le Lundi 23 Octobre 2023 à 10h01
Il y en a en CMR. Je parie les 24To en CMR, les 28 To en SMR. 4To de plus pour perdre toutes vos données.
Ca fait longtemps qu'il existe des "tiers" de stockage avec des profil d'accès différents. Pour du "glacier" qui a vocation à être très peu touché un peu en mode "ajout uniquement" je ne pense pas que le SMR pose le moindre soucis.

Pour ce qui est de la perte de données : c'est un problème de particulier négligeant. Des données qui existent sur un seul disque dans le monde pro ça n'existe pas. Il y a à minima deux copies, réparties entre deux "hôtes" pour garantir la continuité de service. On monte à trois copies ou plus quand on a la moindre problématique de haute disponnibilité, et ça n'inclue pas les sauvegardes qui viennent encore par dessus.

La notion de RAID est assez connue du grand public mais coté serveur on a tendance à bouger d'une gestion bas niveau par machine à une gestion de la redondance plus globale. Voir Ceph. L'intérêt est d'avoir un contrôle de la granularité de la redondance, éviter les engorgements et piloter la disponnibilité des données : on peut répartir les données sur plusieurs machines pour qu'elles restent disponnibles même en cas de panne d'une machine, on peut redistribuer les données pour éviter que certaines machines soient saturées pendant que d'autres se tournent les pouces...

Tout ça pour rappeler qu'en matière d'ingénierie il n'y a pas de solution miracle : on utilise la solution qui est la plus adaptée au besoin.
par Jemporte, le Lundi 23 Octobre 2023 à 10h01  
par luxy68 le Dimanche 22 Octobre 2023 à 16h20
le SMR c'est le mal !
Il y en a en CMR. Je parie les 24To en CMR, les 28 To en SMR. 4To de plus pour perdre toutes vos données.
par luxy68, le Dimanche 22 Octobre 2023 à 16h20  
le SMR c'est le mal !
par Sosombre en Provence-Alpes-Côte d'Azur, le Dimanche 22 Octobre 2023 à 08h25  
Loin de moi l'idée d'apporter une réponse au débat, mais ça serais bien de préciser ce qu'est un prix " artificiellement " élevé.
Perso, je le comprend comme : un prix gonflé alors que les marges entre le cout de reviens et le prix de vente sont collossales.
J'ignore combien d'entreprise sont impliqué dans la production d'un SSD pour ma part. J'ignore combien en sont produit chaque années contre combien en sont acheté (combien finissent à la benne / sur le marché gris ?).
Bref, je pense qu'une affirmation demanderais surement un dossier " journalistique ".

par Codeur, le Dimanche 22 Octobre 2023 à 02h41  
par Un ragoteur bio embusqué le Samedi 21 Octobre 2023 à 07h27
Le principal frein, c'est finalement le prix, qui reste artificiellement élevé car une majorité d'acteurs ont des intérêts sur le marché du disque mécanique.
Heureusement, "Solidigm veut éclipser le HDD avec du SSD de (très) grande capacité" et un an après, ils semble tenir ses engagements.
Le prix n'est pas artificiellement elevé : la demande est très forte, les capacités intéressantes nécessitent d'exploiter les dernières technologies, les usines qui disposent des machines pour les produire ne sont pas légion et la fabrication des machines prend du temps.
De leur coté les usines qui produisent du disque dur sont déjà en place et optimisent leurs process de production, donc moins d'évolution mais une capacité de production déjà établie.

C'est toujours plus simple d'imaginer une solution que de la mettre en oeuvre industriellement. Aujourd'hui les puces avec haute densité finissent dans les légions de smartphone et autres produits à très forte valeur ajoutée. Avec l'acroissement des capacités de productions le glissement va s'opérer petit à petit.

Je suis très curieux de voir comment vont évoluer les disques durs de leur coté. Le HAMR ouvre la voie au stockage magnétique holographique (un peu l'équivalent magnétique du QLC) : on enregistre des motifs 2D au lieu de 0 et de 1. La transition est pas si triviale mais il y a eu beaucoup de recherche sur des nouvelles briques technologiques dans le cadre du HAMR qui pourraient bien aboutir à un bond en capacité de stockage.
par Pascal M., le Samedi 21 Octobre 2023 à 09h41  
par Un ragoteur bio embusqué le Samedi 21 Octobre 2023 à 07h27
"Les SSD font bien pâle figure à côté (...), mais c'est bien le seul point sur lequel ils peuvent revêtir le masque de la honte."
Un SSD capacitif Datacenter, c'est aujourd'hui 61.44TB (Solidigm D5-P5336).
Et c'est en 2.5" ou E1.l (NGSFF).
Dans un datacenter, sur un serveur 1U, j'en mets 36 comme ça, soit plus de 2PB.

Avec les SSD, la capacité double à chaque nouvelle génération, quand les disques mécaniques n'ajoutent que quelques malheureux TB...

Et enfin, Samsung a présenté il y a quelques mois un SSD de 256TB, montrant un peu la marge confortable de progression dont ils disposent.

Le principal frein, c'est finalement le prix, qui reste artificiellement élevé car une majorité d'acteurs ont des intérêts sur le marché du disque mécanique.
Heureusement, "Solidigm veut éclipser le HDD avec du SSD de (très) grande capacité" et un an après, ils semble tenir ses engagements.
je ne parle pas de capacité ou de prix, mais de conception
par Un ragoteur bio embusqué, le Samedi 21 Octobre 2023 à 07h27  
"Les SSD font bien pâle figure à côté (...), mais c'est bien le seul point sur lequel ils peuvent revêtir le masque de la honte."
Un SSD capacitif Datacenter, c'est aujourd'hui 61.44TB (Solidigm D5-P5336).
Et c'est en 2.5" ou E1.l (NGSFF).
Dans un datacenter, sur un serveur 1U, j'en mets 36 comme ça, soit plus de 2PB.

Avec les SSD, la capacité double à chaque nouvelle génération, quand les disques mécaniques n'ajoutent que quelques malheureux TB...

Et enfin, Samsung a présenté il y a quelques mois un SSD de 256TB, montrant un peu la marge confortable de progression dont ils disposent.

Le principal frein, c'est finalement le prix, qui reste artificiellement élevé car une majorité d'acteurs ont des intérêts sur le marché du disque mécanique.
Heureusement, "Solidigm veut éclipser le HDD avec du SSD de (très) grande capacité" et un an après, ils semble tenir ses engagements.
par Un ragoteur biodynamique embusqué, le Samedi 21 Octobre 2023 à 06h39  
" en tout cas ceux qui ont la flemme de changer leurs disques standards avant la fin de la garantie, et qui payent pour cela, parole de datacenter "

chuuuuut faut pas trop le dire ça !
par Jemporte, le Vendredi 20 Octobre 2023 à 21h46  
par beguemot le Vendredi 20 Octobre 2023 à 19h58
24 To je ne suis pas sûr que ce soit utile pour le plublic
Ca devrait correspondre à toutes mes sauvegardes combinées, donc utile. Le problème c'est plutôt : combien de temps pour transférer les données dessus.
par Jemporte, le Vendredi 20 Octobre 2023 à 21h37  
par Gaurbhack le Vendredi 20 Octobre 2023 à 20h15
C'est surtout que c'est pas très accessible, le prix du Go est à 20-30€ du To depuis des années, les nouvelles capacités se greffent au dessus des anciennes gammes, elles ne tassent pas tellement les prix vers le bas
Normal : augmentation des capacités = empilement de disques et de têtes de plus en plus miniaturisées.
Et le tout hermétique avec de l'hélium à l'intérieur.
Je continue d'ailleurs à me poser des question sur la durée de l'étanchéité et de la pureté de l'hélium à l'intérieur. A peu près rien ne retient l'hélium notamment sur la durée. L'aluminium ultra-pur coulé d'un bloc semble faire l'affaire avec une certaine épaisseur, mais sur une durée estimable. L'hydrogène fuit tout autant mais a la chance de se combiner au passage contrairement à l'hélium qui passe au travers d'à peu près n'importe quelle structure.
Du coup j'ai un doute sur le fonctionnement d'un tel disque dans 25 ans alors que certains d'il y a 40 ans marchent toujours.
par Jemporte, le Vendredi 20 Octobre 2023 à 21h35  
Je sens que le HAMR a été repoussé parce que non fiable. En gros ça sera pareil que les SSD QLC au niveau des réécritures : à la fin le disque sera cramé. Par contre en durée de rétention ça pourrait valoir le coup, donc pas pour les disques montés mais pour les disques de sauvegarde.