Semi-conducteurs : après la pénurie, le.... crash ? |
————— 04 Février 2022 à 13h00 —— 16709 vues
Semi-conducteurs : après la pénurie, le.... crash ? |
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Depuis les premiers confinements, la situation est au gris maussade dans le domaine des semi-conducteurs : une pénurie de composants s’est installée, particulièrement visibles pour les joueurs, car affectant grandement les cartes graphiques ; mais également toute aussi dure pour les domaines de l’automobile, du médical ou encore du réseau haut débit. Si certains prévoyaient une baisse aux environs de 2022, cette dernière semble mal embarquée, et ce ne sont pas les RX 6500 XT et RTX 3050 qui iront prétendre le contraire.
Pour autant, le déséquilibre serait bien parti pour passer d’un côté à l’autre, et ce plutôt brutalement. En effet, la pénurie provient essentiellement d’une demande supérieure à l’offre : entre une maladie à grande échelle tirant vers le haut les dépenses en matière de santé, des secteurs tels le tourisme en berne et des consignes invitant à rester chez soi et emprunter des transports individuels, les raisons ont été nombreuses pour s’équiper en nouveaux bousins, ou tout simplement avoir les moyens de s’offrir la config' de ses rêves. De quoi avoir fait monter la demande en semiconducteurs de 26 % en 2021. Or, une partie des analyses actuelles se basent sur une évolution continue de cette demande, d’où la multitude d’annonces grandiloquentes d’investissement dans tout un tas de pays.
En exclusivité, la même chose, mais dit en anglais par un vieux monsieur, histoire que ça fasse plus sérieux
En soi, rien de mal à cela ; tant que les boites en questions ne se mettent pas (trop) dans le rouge pour des profits incertains. Chez TSMC, par exemple, les nouvelles constructions sont financées par les carnets de commandes, à grands coups de frais et de prépaiements. À l’inverse, Intel et son IDM 2.0 commence par construire, histoire de pouvoir proposer une offre compétitive dans les années à venir. Vous sentez venir le souci ? Un autre indice : avant d’être en pénurie, le secteur de l’automobile avait perdu 7 % de sa demande en 2019, puis en 2020 : aucune raison donc a priori de repartir à la hausse une fois la demande liée à la pandémie passée. Rajoutez que les annonces de constructions d’usines sont effectuées une fois le projet validé, mais pas forcément vérifié dans son intégralité : il est possible que la contention soit forte au niveau des envois de machines de gravure par ASML, le leader du secteur — de quoi réserver des mauvaises surprises aux entreprises qui ne s’y était pas préparées.
En somme, si la croissance à deux chiffres du secteur semble pouvoir encore tenir un ou deux semestres, l'affaire prend des airs dangereux de bulle économique... donc voué à éclater. Une situation qui n’est pas sans rappeler la fin d’année 2018, dans laquelle NVIDIA s’était mis tout seul dans la mouise en produisant trop de GTX 1060, n’ayant pas vu assez tôt la fin de la vague ethereum. Maintenant, imaginez que cette situation s’applique plus globalement à toute l’industrie du semiconducteur : voilà des prédictions réjouissantes (sic) pour 2023 ! (Source : SemiWiki)
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De la recherche médicale au matériel militaire en passant par la robotique grand public, les serveurs en tous genres, amha les semi-conducteurs même s'ils ne sont pas réclamés outre-mesure pour nos ordinateurs, GPU, automobiles etc, ils seront surement très importants dans de nombreuses innovations technologiques demandeuses en la matière.
Pense bien que les smartphones sont déjà une serieuse anomalie : ce qu'on en attend pourrait se contenter d'un materiel autrement moins énergivore, ce qui ne saute en fait aux yeux que de ceux qui ont connu l'informatique depuis les "premiers" processeurs, un machin 8 bits sans FPU @4MHz face à un SoC de smartphone d'entrée de gamme actuel donne le ton. Le plus comique, c'est qu'on pouvait en fait faire plus de choses que maintenant, ce qui avait déjà donné lieu à la création du Raspberry Pi dont les usages habituels etaient jusque là par exemple assurés par un MC6809.