Hard du Hard • boitiers externes à la rescousse de nos oreilles |
————— 14 Septembre 2018
Hard du Hard • boitiers externes à la rescousse de nos oreilles |
————— 14 Septembre 2018
La dernière fois, nous avons détaillé comment écouter son morceau préféré de Patrick Sébastien Motörhead - parce que nous aimons le Hard après tout - sur sa belle mobale sans faire saigner les oreilles. Mais parfois, notre carte maman adorée n'est pas taillée comme il faut sur le plan musical, ou alors on veut mieux. Et pour faire mieux, on va évoquer le pourquoi du besoin :
Car si on s'arrêtait aux données techniques fournies par les fabricants de cartes mères, nous avons le droit à de bonnes caractéristiques : fréquences au top version studio haut de gamme, dynamique élevée, son HD 32 bits 7.2 ultra-wide ... Bref, le pipotron classique, mais bien vendeur dont le marketing est très friand. Comme nous l'avons décrit cependant, certains fabricants fournissent des efforts impressionnants niveau hard du hard et réalisent des circuits analogiques propres. Mais dans tout ça, malgré toute la motivation à faire de leur mieux, ils ne peuvent résoudre des problèmes majeurs :
Aaaah qu'est-ce qu'on est serré sur cette carte, chantent les condos, chantent les condos !
On pourrait encore citer le fait que les puces sont souvent limitées, que les pistes de masses sont souvent mal gérées, que le raccordement avec les prises en façade est foireux ... Mais déjà, rien que ces 3 premiers points suffisent à tout changer. Sisi, ce n'est pas du pipeau : en sortant seulement la carte du PCB de la mobale, on peut corriger une énorme partie du problème.
Les cartes sons n'ont pas toujours été intégrées aux mobales. Pour les plus vieux d'entre nous, certains ont connu les fameuses et génialissimes Sound Blaster en format ISA. Bon, vous voulez que nous vous choquions ? Le principe n'a pas changé depuis cette époque. En gros : une interface ISA/PCI/PCIe pour microcontrôleur, un microcontrôleur qui se charge de l'encodage/décodage du son, des convertisseurs analogique/numérique - on reviendra dessus une autre fois - et enfin des circuits d'amplification analogique. Certes, les microcontrôleurs et convertisseurs ont évolué depuis, mais ça reste les seuls vrais changements.
Rhaaaa la nostalgie de cette bonne vieille Creative Sound Blaster CT2960...
Mais pourquoi est-ce mieux nous direz-nous ? Et bien c'est assez simple : sur un PCB aussi grand, on peut se permettre un design quasi parfait déjà : piste de masse en étoile - on y reviendra dans un autre épisode -, composants surdimensionnés pour garantir une distorsion la plus agréable que possible, des alimentations parfaitement régulées et des puces de meilleure qualité. Sans compter que du coup, nos entrées et sorties sont totalement séparées de la carte mère et risques moins d'être perturbées par des signaux numériques hautes fréquences : quasiment plus de risques de bips intempestifs dans nos casques gaming.
Voici deux exemples pour illustrer l'influence des distorsions : les deux sons de guitares sont autant distordus, mais le premier est plus agressif alors que le second est plus moelleux..
Par contre, il y a des limites dans tout ça. Premièrement, l’adaptation en carte PCIe demande une puce et une programmation dédiée, pouvant entraîner un surcoût inutile : pour analyser et diffuser du son, avoir des débits impressionnants et une connexion directe au processeur ne va pas vous apporter grand-chose. Bien sûr, dans certains cas, où l'on pratique l'enregistrement et la diffusion en direct avec zéro latence (comme la MAO) ça peut servir, mais le commun des fans de hardware n'en auront aucune utilité.
Sur cette ASUS Xonar Essence, on voit une plaque de cuivre épaisse se dresser. N'allez pas croire qu'elle blinde quoi que ce soit : elle ne sert qu'à fournir une masse quasi égale sur tout le PCB
Aussi, on vous vend parfois le blindage des puces ou des circuits, afin de limiter les parasites. Là encore, ne rêvez pas trop : déjà, si le blindage n'est pas en matériaux ferromagnétiques ou alliage magnétique (comme le mu-metal), aucun intérêt - désolé pour les amoureux de l’aluminium brossé. De plus, les blindages sont souvent de faible épaisseur : alors oui, ça va protéger des fréquences très élevées proche du Wi-Fi, mais ça ne limitera pas beaucoup la pénétration des basses fréquences produite par votre douce alimentation.
Ou tout du moins, vont pouvoir vous fournir la solution la plus efficace via votre bon vieux port USB - ou Thunderbolt, mais c'est encore rare. Mais ce n'est pas vraiment la connexion qui fait le boulot, c'est le fait que maintenant, votre carte son est libre niveau espace et arrangement. Et ça amène plein de bonnes choses - en particulier pour les amateurs de stream comme TomTom - en termes de qualité sonore :
Mais dans cette histoire, le prince charmant fait payer très cher ses services. Les bonnes cartes sons externes valent très cher : on peut aller de 100€ pour un modèle d'entrée de gamme plus qu'efficace à du matériel de studio allant au-delà de 1000€. Certes, la voix de Lemmy qui gueule "Killed by Death" sera presque agréable, mais ça vous coûtera un bras. Et dans l'histoire, certains n'hésitent pas à abuser de marketing pour vendre des cartes sons externes pas forcément plus performantes, comme Creative.
Pour un coût largement accessible, cette Scarlett Solo de Focusrite prodigue un son de qualité avec une interface simple et efficace
Dernier gros avantage pour les musiciens : les cartes dédiées ont souvent des drivers optimisés pour réduire la latence de traitement. Ça permet d'obtenir un meilleur son en direct et de réduire les latences possibles. Malheureusement pour les autres, l'époque où l'on choisissait son driver sur les jeux et logiciels est fini. C'est bien dommage, car parfois ça change vraiment la qualité. Parfois aussi, il arrive à cause de la magie de la compatibilité du hard que votre carte son se déconnecte parce que Windows l'a décidé. Ce qui veut dire débrancher rebrancher votre carte son, relancer les programmes en cours...
Et bien comme d'habitude, tout dépend de vos besoins. Alors pour que ce soit simple et efficace, on va synthétiser tout ça via un petit tableau parce qu’au comptoir, nous vous aidons à faire le bon choix facilement tout en évitant de vous faire surchauffer la cervelle :
Module son | Stabilité driver | Qualité entrée Micro | NB Sorties | Qualité sortie audio | Prix conseillé |
---|---|---|---|---|---|
Mobale | Forte | Faible | Élevé | Faible |
Intégré à la mobale |
Carte PCIe | Forte | Moyen | Faible | Élevée | 50 - 100€ |
Boitier externe | Moyenne | Élevée | Élevé | Élevée | 100 - 250€ |
Bien sûr, tout ceci ne sont que des conseils. On pourra toujours trouver moins ou plus cher, selon vos besoins et vos capacités. Mais maintenant, vous saurez comment tirer le meilleur des sons avec votre PC. Par contre, nous n'avons pas de solution magique contre les hurlements stridents des gamins de 12 ans quand vous le tuez en boucle. Même dans le meilleur des systèmes son, ça vous procurera autant de saignement d'oreille.
Photo d'un hardos heureux d'écouter correctement le son de sa guitare via son PC
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