Preview • Les puces Lunar Lake en détail, et sans HyperThreading

Wifi 7, Bluetooth 5.4 et Thunderbolt 4 = 16.4

Comme à chaque lancement, Intel insiste sur la connectivité intégrée à ses puces. À la Compute Tile s’ajoute donc une Platform Controller Tile, ou PCT, qui intègre du Wifi 7 et du Bluetooth 5.4 ainsi que le nécessaire pour du Thunderbolt 4. Mais intégrer tout ceci directement au SoC ne permet pas seulement à Intel de se la péter, et de potentiellement facturer plus, c’est surtout une opportunité en or pour optimiser toutes ces connexions.

Bien entendu, ces connexions ne sont pas à 100% intégrées, impossible de loger une antenne dans un die de quelques cm². C’est uniquement la partie logique qui s’y trouve, mais cela simplifie le travail des intégrateurs qui n’ont ensuite plus qu’à câbler un module CRF — Companion Radio Frequency — qui s’apparente à une antenne. Ce module intègre ainsi tout le hardware nécessaire au sans-fil et est relié au PCT via une interface à 11 Gbps.

Un Wifi plus fiable ?

Par exemple, dans le cas du Wifi, qui fonctionne en 6 GHz, Intel a remarqué une interférence avec le bruit généré par la DDR qui pourrait réduire les débits de près de 50%. En intégrant la mémoire et le contrôleur Wifi dans la puce, il devient possible de décaler les 2 fréquences juste assez pour contourner ce problème et récupérer une bande passante maximale.

Avec son eMLSR, ou Enhanced Multi-Link Single-Radio, Intel peut utiliser les 2 antennes du module Wifi afin de se relier à 2 canaux différents en permanence et ainsi diminuer le risque de coupure momentanée lorsque votre machine veut passer sur un autre canal, le tout sans avoir recours à deux modules qui couteraient plus cher, tant sur le plan énergétique que financier. Il devient également possible d’écouter les autres canaux Wifi pour y passer dès que le canal actuel devient surchargé, limitant encore le risque de bande passante réduite. Cela suffira-t-il à ne plus être déconnecté au moment crucial du visionnage de documentaires animaliers ?

Intel utilise également les 2 antennes comme une sorte de sonar, ce qui permet au Wifi Sensing de détecter la présence d’êtres humains à proximité et ainsi éteindre l’écran et verrouiller la machine ou au contraire rallumer l’écran. La marque indique qu’il est même possible de retenir la corpulence des individus, de quoi potentiellement faire le tri entre votre collègue un peu lourdingue Michel et vous-même ?

Thunderbolt 4, c'est bien suffisant

Le cas du Thunderbolt 4 est également intéressant. Car oui, ce n’est pas une coquille, point de Thunderbolt 5 ici, malgré son arrivée probable au sein d’Arrow Lake. Probablement une question de coût, ou un aveu à demi-mot sur le fait qu’autant de bande passante n’est pas forcément utile. Cela dit, si vous branchez un SSD Thunderbolt 5, le SoC ira chiper une ligne PCI-E supplémentaire pour la connexion Thunderbolt afin d’offrir des débits 25% supérieurs à ceux de Thunderbolt 4. C’est toujours ça de pris, et la partie affichage, elle, reste suffisante en Thunderbolt 4 —deux flux 4K 60 Hz.

Intel insiste par ailleurs sur le fait qu’il a été recommandé aux partenaires de mieux identifier les ports Thunderbolt, par opposition aux ports USB-C, et qu’un port Thunderbolt — au minimum — de chaque côté du laptop serait une bonne idée afin de simplifier et d’encourager leur utilisation. Intel aurait pu aller un peu plus loin et imposer ces 2 ports séparés sur certaines machines haut de gamme, mais espérons que les constructeurs jouent le jeu.