Intel Xeon Phi : 50 cores et 8Go de GDDR5 sur une carte PCIe

Il y a tout juste deux ans, puisque c'était en juin 2010, Intel parlait pour la première fois de son projet "Knights", renouveau du Larrabee. Il s'agissait à l'époque du Knights Ferry, une carte PCIe dotée de 32 coeurs X86 (comme les CPU) et 1 à 2Go de GDDR5. L'idée était alors de développer, sous 2 ans, le successeur nettement plus performant : Knights Corner avec 50 coeurs en 22nm. Réglée comme une horloge, la firme présentait 1 an plus tard, en juin 2011 ce fameux Knights Corner et c'est comme prévu 2 ans après l'annonce initiale, soit en ce mois de juin 2012, qu'Intel annonce officiellement Knights Corner et lui donne un nom commercial : ce sera Xeon Phi.

Pour ceux qui auraient du mal à saisir ce qu'est réellement ce Xeon Phi, il s'agit en fait d'un coprocesseur. Comprenez par là qu'il ne remplacera pas le CPU central mais viendra l'épauler avec une importante réserve de puissance de calcul. Certains l'auront compris : c'est ce qui est depuis un moment maintenant fait en GPGPU en s'aidant des cartes graphiques, et c'est donc spécifiquement à ces cartes type Nvidia Tesla qu'Intel s'attaque avec le Xeon Phi.

Au niveau architecture, Intel confirme donc la présence de 50 coeurs X86, associé à 8Go (ou plus) de GDDR5. Impressionnant sur le papier, mais ce qui l'est un peu moins c'est la puissance annoncée, de "seulement" 1TFLOPS en DP, là où le Tesla K20 de Nvidia à base de GK110 est annoncé entre 1.5 et 2TFLOPS pour la fin de l'année. Est-ce là le signe d'un naufrage assuré pour le Xeon Phi tout comme son ancêtre Larrabee ? Non, car un argument de poids jouera en sa faveur : son architecture X86 qui simplifiera énormément le travail des développeurs qui la maîtrisent de longue date, là où il faut jouer du CUDA & cie pour le GPGPU.

Une puissance supérieure pour les cartes graphiques VS une mise en oeuvre plus simple de la solution Intel, le match devrait être lancé dès l'année prochaine avec la première intégration du Xeon Phi à grande échelle dans un supercalculateur réalisé pour l'université du Texas et qui devrait atteindre les 10 PFLOPS uniquement en X86, avec des CPU Xeon et des Xeon Phi.