Monde de merde (bis) |
————— 07 Janvier 2015 à 20h30 —— 67897 vues
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On s'excuse pour le titre piqué au Gorafi, mais c'est également le premier qui nous est venu à l'esprit. Voilà un exercice compliqué, auquel nous ne sommes pas franchement habitués au Comptoir, parcequ'on évite généralement d'intervenir sur des sujets autres que ceux de la ligne éditoriale, même si quelques vannes passent çà et là au travers des ragots, rad' oblige. Pourtant là, c'est un sentiment partagé dans la rédaction qui va donner lieu à cette brève réaction, un besoin de poser des mots sur la proximité de l'inacceptable. Une réaction qu'il est fort délicat d'écrire en trouvant des mots sensés. Devant l'insensé justement.
Certains d'entre vous auront remarqué le bandeau noir déployé peu après les évènements, en tout début d'après-midi sur le logo du Comptoir en lieu et place des conneries qu'on y colle habituellement, et si ce n'est pas le cas, vous n'aurez certainement pas manqué l'information au sujet de l'attaque contre Charlie Hebdo en ce jour à Paris. Un média libre pris pour cible à l'arme lourde pour le faire taire et un bilan très lourd, même si on peut le relativiser face aux différents tristes évènements journaliers dans le monde englobant ces mêmes tarés groupusculaires et obscurantistes.
Qu'on apprécie ou non les publications de Charlie Hebdo, vous avez certainement tous déjà vu et souri face à une illustration ou un texte des victimes, que pour certains nous lisons depuis notre enfance. Des gars qui n'avaient pas peur d'avoir une opinion et de la faire connaître via cette merveille qu'est la liberté d'expression. C'est un ADN qui remonte à loin avec les débuts d'Hara-kiri dire tout haut et de façon caustique ce que les autres n'osent pas dire. Ouvrir les yeux au monde, même s'il n'en a pas envie, souvent en faisant rire qui plus est, le tout avec une insolence certaine, quelque chose de plus en plus rare.
Plusieurs morts et des blessés graves. Journalistes, gribouilleurs, flics, correcteur, agent d'entretien, des profils ciblés par une exécution méthodique, cruelle, absurde, et surtout d'une lâcheté rare. Ce n'est pas le signe qu'ils sont allés trop loin, mais qu'ils étaient dans le vrai. Nous, qui ne sommes pas réellement des journalistes, sommes épouvantés depuis les faits, autant par la barbarie que par le manque d'esprit et l'inculture qui peut mener à un tel résultat. Meurtris aussi, car nous aimons bien dire ce que nous pensons ici, et que tenter d'abattre la liberté de parole, fusse-t-elle provocatrice, nous touche droit au coeur, car c'est aussi cette parole qui nous permet d'être qui nous sommes, sans avoir à courber l'échine devant des pressions diverses.
(c)Francisco J. Olea
Vous êtes plusieurs dizaines de milliers à ou à avoir manifesté au travers de l'Hexagone, voire de l'Europe. Soyez des millions à le faire. Faisons changer les choses; célébrons la joie de vivre, la culture, l'optimisme, la tolérance, ou encore l'ouverture d'esprit qui sont les moteurs des bonnes choses qui marchent en ce bas monde, avec toute la liberté de les faire fonctionner.
En attendant, nous pleurons -au sens propre-, adressons de notre humble niveau toutes nos pensées aux victimes, et allons trinquer aux héros tombés.
Un poil avant ?Un ventirad low profile chez Be quiet! | Un peu plus tard ...La micro console sous Android TV de Razer est là ! |