Test • Intel Core i7-3960X & LGA2011

• Verdict

Nous voici au bout de ce dossier, alors que vaut la révision haut de gamme de Sandy Bridge ? Sans surprise vu l'efficacité de la puce mainstream, cette déclinaison dédiée au haut de gamme reprend la couronne au Core i7-990X et ses 6 coeurs dotés d'HT tout comme le nouveau venu (enfin d'activés sur ce dernier, car nativement 8 coeurs sont prévus c'est dire si Intel a de la marge dans ce créneau ! ). Puisque l'on parle de son prédécesseur, les gains par rapport à ce dernier sont sympathiques, mais ne "l'enterrent" pas, loin de là. Il n'en reste pas moins que cette microarchitecture Sandy Bridge est diablement efficace quel que soit le domaine d'application testé.

Intel a même réussi à limiter la consommation de son dernier bébé avec un gain plus qu'appréciable au repos par rapport au précédent haut de gamme grâce à l'adoption d'un design à une seule puce pour la plateforme l'accompagnant, via l'intégration totale du northbridge dans le CPU. Par rapport aux plateformes X58, le contrôleur PCIE des lignes dédiées aux cartes graphiques se retrouve donc dans le CPU et leur nombre permet d'envisager 3 ou 4 cartes simultanées sans trop de limitation (câblage en 8x minimum).

Du côté de l'overclocking, notre exemplaire s'est montré très docile et les fréquences supérieures à 4 GHz paraissent aisées pour un tel mastodonte, c'est AMD qui doit être vert (ça s'invente pas) de jalousie d'une telle maitrise du procédé de gravure à 32 nm là où son partenaire Global Foundries peine à fiabiliser son propre process. Au final, cette puce est une réussite incontestable, on notera toutefois que les lignes PCIE intégrées ne sont pas encore à la norme 3.0 alors qu'on espérait il y a quelques mois sur cette plateforme haut de gamme et généralement plus encline à perdurer chez les acquéreurs du "full option" pour l'avenir. Sauf imprévu, une mise à jour du bios des cartes mères devrait leurs ouvrir la compatibilité avec cette révision, toutefois il semble plus raisonnable d'attendre la mise en oeuvre effective avant de s'engager ...

Voilà qui nous renvoie directement à la plateforme et à son chipset compagnon le X79 Express. Si l'on regrette encore un changement de socket chez Intel, celui-ci semblait inéluctable avec l'intégration du contrôleur PCIE et l'ajout d'un canal mémoire pour atteindre 4, un record sur une plate-forme grand public. Le nouveau X79 déçoit de son côté largement puisque non content de faire l'impasse sur l'USB 3.0, il se contente du minimum pour les ports SATA, soit 6 ports en tout dont seulement 2 à la norme 6 Gb/s. Le P67 proposait la même chose il y a 10 mois et AMD a doté ses SB850 et 950 de pas moins de 6 ports à 6 Gb/s depuis belle lurette. Il semble en fait que le X79 soit plus difficile à finaliser que prévu et ce dernier ne se retrouve à l'heure actuelle qu'avec le minimum vital, bien loin de ce qui était prévu à l'origine...

Reste à aborder le point le plus problématique de cette nouvelle puce à savoir son coût et celui de la plateforme complète. Les versions hexacores sont annoncées à 555$ pour le Core i7-3930K et 990$ pour le Core i7-3960X autant dire que très peu investiront un tel tarif dans un processeur, aussi bon soit-il. La version 3820 sera probablement plus accessible, toutefois elle ne sera disponible que début 2012 et au vu de ses caractéristiques, elle ne devrait devancer que très légèrement le Core i7-2700K avec ceci-dit un avantage majeur pour certains : la gestion de nombreuses lignes PCIE pour ne pas brider leur système multiGPU. Pour les autres, l'intérêt de cette plateforme parait plus que limité pour ne pas dire inexistant depuis la castration poussée du X79 !

On se demande d'ailleurs ce qui a bien pu pousser Intel à lancer coûte que coûte une telle plateforme dépouillée de ces nouveautés fin 2011 alors que la concurrence n'a rien à opposer dans le haut de gamme aux toujours excellents Gulftown ? Profiter d'un effet nouveauté ? Maintenir la confiance des investisseurs et donc le cours de bourse en respectant ses plannings initiaux de lancement ? Seule la direction d'Intel connait le fin mot de cette histoire, il n'en reste pas moins que cette plateforme ressemble furieusement pour le moment à un sandwich jambon beurre mais sans le beurre... En effet, l'essentiel est là car les CPU sont excellents, mais il manque toutes les nouveautés qui auraient apporté de la saveur et poussé certains à casser leur tirelire pour s'offrir une plateforme ultraperformante et orientée vers l'avenir. Il n'en est rien puisqu'il lui manque les nombreux ports USB 3.0 natifs /  SATA 6 Gb/s et lignes PCIE 3.0 (pour le moment), il ne reste alors plus qu'une plateforme équivalente à celle mainstream à laquelle on aurait ajouté une très performante mais inaccessible vitrine technologique...

Nous remercions naturellement nos partenaires pour la mise à disposition du matériel de test.