Test • GIGABYTE RTX 2080 Ti Gaming OC 11G |
————— 27 Novembre 2018
Test • GIGABYTE RTX 2080 Ti Gaming OC 11G |
————— 27 Novembre 2018
Il est temps de passer aux choses sérieuses maintenant : que vaut cette petite carte graphique en situation réelle ? De nos jours, analyser les performances en jeu est tout juste utile pour faire des graphes bourrés de chiffres parfois creux. Le Comptoir s'est donc focalisé sur ce qui vous impacte vraiment dans la vie de tous les jours : la stabilité, la température et le bruit. Et pour se faire, nous ferons appel à notre Picoscope favori Robert avec sa pince ampèremétrique. En plus de ça, nous rajouterons une caméra thermique pour les tests de température et un combo micro/carte son afin de mesurer la perturbation sonore sur tout le spectre de fréquence.
Pour faire cracher les bits sur notre carte graphique, nous utilisons un moteur 3D assez gourmand en ressources couplé à la cinématique de démonstration Star Wars de NVIDIA pour le RTX (en attendant des softs compatibles). Tous les tests sont effectués avec la synchronisation verticale et 4K afin de générer des pics de courants le plus fort que possible, ce qui fait consommer et chauffer au maximum la carte passée sur le banc.
Côté nuisances sonores, nous allons étudier quelles sont les perturbations non pas sur une valeur globale du niveau acoustique, mais sur un spectre correspondant à notre plage de fréquences audibles. Cela nous permet d'obtenir un résultat plus précis sur les sources de bruit et leur incidence réelle sur notre confort d'utilisation. Trois puissances de moulinage ont été retenues : 30% (idle / bureautique), 60% (charge normale) et 90% (jeu à burne et/ou applicatif intensif). Nous mesurons le son à l'aide de notre interface son Scarlett en plaçant le micro à 30 cm de la paroi fermée.
Alors pour vérifier si notre carte ne va pas griller votre alimentation, nous avons procédé à une analyse du courant pompé. Pour votre culture, sachez que le courant en entrée de la carte sur le +12V reflète le courant en sortie des régulateurs. Dans notre cas, nous avons effectué la mise à jour du BIOS permettant de pousser les limites de puissance de l'ensemble de la carte à 366W.
Sur la gauche, mesure du courant sur la prise 12V sans le RTX (Tomb Raider) ; à droite, mesure du courant sur la cinématique Star Wars de NVIDIA ; dans les deux cas, la synchronisation verticale est activée
Comme vous pouvez le constater sur ces mesures plus haut, la carte délivre un courant propre, avec peu de bruit et surtout sans oscillations parasites. Même lors des pics de puissance et des appels au début de chargement d'une image, le courant reste stable démontrant l'efficacité des nouvelles alimentations implémentées sur cette gamme RTX. Ce qui est d'autant plus important quand on sait que la carte tire plus de 23 Ampères - soit 12 * 23 = 276W rien que sur les prises +12V classiques - au maximum de son intensité. Côté alimentation +12V qui passe par la carte mère via le port PCIe x16, rien à signaler, le courant est plat et constant à 1 A qu'importe la charge sur la carte, donnant un total de 288W. Si la carte ne demande pas plus sur ce port - qui peut monter jusqu'à 75 W, mais répartis sur l'ensemble des tensions - ce sera compliqué d'attendre les 366W annoncés, car la limite sur chaque broche 8 pins est de 150 W (donc 300 w dans notre cas).
Le challenge en termes de refroidissement est dur sur les RTX, car NVIDIA a mis la barre haute avec ses Founder Edition. Ici, GIGABYTE nous gratine d'un bon radiateur en "direct touch" collant directement les heat pipe au GPU. Une avancée agréable qui permet de mieux dissiper la chaleur du die. Au-delà du refroidissement de la puce graphique, il faut saluer la prise en charge intégrale des puces mémoires et des VRMs - et pas seulement les MOSFETs, l'ensemble des composants de puissance. Cependant le fabricant se rattrape sur l'épaisseur et la densité des ailettes de refroidissement qui sont un poil trop légères et compense ce défaut en utilisant 3 ventilateurs. Le mode semi-passif n'est quasiment jamais atteint pour le coup, même au repos les ventilateurs se lancent.
Sur ces photos du radiateur, nous avons laissé les pads thermiques pour montrer que l'ensemble des composants sont liés (alimentation, mémoire, GPU). Le radiateur est dense, mais reste plus fin que les concurrents.
Autre point important du refroidissement GIGABYTE applique sur ce produit son système Windforce 3X habituellement réservé au haut de gamme du fabricant. Il s'agit de faire tourner le ventilateur du milieu en sens inverse, permettant d'éjecter la chaleur vers le haut et le bas. Un système bien pensé qui évite de faire du recyclage de chaleur entre chaque ventilateur au prix par contre d'une accumulation d'air chaud dans votre boitier. Il faut bien penser à prévoir un système d'évacuation efficace si vous ne voulez pas refaire une cocotte minute, mais il compense le radiateur léger de la carte graphique et d'avère efficace même à faible rotation. Attention cependant, les ventilateurs ne s’allumaient pas en-dessous de 30% sur notre modèle.
A gauche, image IR de la carte au repos ; à droite, image IR de la carte en charge
Niveau backplate la carte est plutôt bonne, dissipant bien la chaleur générée par la face arrière du PCB qui comprend un microcontrôleur d'alimentation et des condensateurs de filtrage chauffant avec les appels en courant. L'utilisation de pads thermiques aide à mieux dissiper la chaleur. De même, la carte chauffe peu de base et monte à 68°C en pleine charge boîtier fermé, tout ça sans faire tourner à mort les ventilateurs, ce qui est un peu mieux que la version FE. Cependant, lorsque l'on cherche à monter en fréquence, la carte plante directement si la tension grimpe, on passera du coup sur cette utilisation.
Nous avons parlé précédemment de l'influence du GPU Boost 4 appliqué par NVIDIA sur cette série RTX 20x0. Si l'on regrette la disparition d'un OC manuel libre, cette fonctionnalité permet de tirer profit des cartes mieux refroidies et de stabiliser la fréquence tant que la carte ne brûle pas. Dans notre cas, nous obtenons les résultats suivants en utilisant les paramètres d'origine fournis par GIGABYTE au terme d'une longue (et chaude) session de bench :
Fait impressionnant, un simple gain de quelques degrés grâce au système de refroidissement plus poussé de la carte permet de gagner près de 165 MHz d'horloge sans rien toucher, et ce tout en restant à des valeurs de températures correctes. Cependant cette marge ne sera pas exploitable, car la carte indique utiliser son maximum de TDP et la moindre modification de fréquence ou de tension pour dépasser ces valeurs à tendance à faire planter le GPU. C'est bien dommage, car la valeur "Overclocking" de la carte se résume à laisser le BIOS faire le travail tout seul, les modifications à la main n'apportant au final pas de grands changements.
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