L'industrie du stockage et de la mémoire en chute libre ? |
————— 27 Octobre 2022 à 07h15 —— 18493 vues
L'industrie du stockage et de la mémoire en chute libre ? |
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À première vue, les chiffres sont encore relativement corrects pour les acteurs concernés. Bien qu'elles aient déjà baissé de 7 % par rapport à l'année dernière, les ventes sont toujours à des niveaux plutôt élevés. En revanche, celles-ci camouflent une réalité où les prix moyens de vente de la DRAM et de la NAND n'ont eu de cesse de dégringoler au fil des trimestres et devraient continuer à le faire, ce qui a forcément déjà pour conséquence de ronger sévèrement les bénéfices de ces entreprises. C'est d'autant plus problématique que l'offre est toujours largement excédentaire, alors que la demande est en forte baisse. SK Hynix pense que cette situation va durer et a confirmé ne pas du tout être enchanté par les perspectives, affirmant que son industrie fait actuellement face à une détérioration sans précédent des conditions du marché !
Pour mieux encaisser le coup et réduire les coûts, SK Hynix a réagi comme d'autres l'ont déjà fait ou vont le faire, à savoir réduire et/ou différer les dépenses d'investissement et d'équipement, mieux répartir l'outillage existant et optimiser son exploitation. En tout cas, SK Hynix a annoncé qu'il allait faire fondre son CAPEX d'au moins 50 %, en se gardant la possibilité d'augmenter encore ce chiffre par la suite si nécessaire, certaines rumeurs ont même avancé la possibilité d'une réduction de 80 % si la situation l'ordonnait. Ceci aura forcément un impact sur la production à court terme, mais devrait majoritairement épargner le domaine de la recherche et du développement. Un choix compréhensible, il serait après tout bien mal avisé de prendre du retard avec la conception des nouvelles technologies de stockage et de mémoire, au risque de se retrouver en position de faiblesse au moment de la reprise, qui aura lieu tôt ou tard.
Avec tout ceci, SK Hynix et son compatriote Samsung en particulier doivent aussi faire face à la problématique des dernières sanctions très strictes imposées par les USA à l'encontre de la Chine. Pourquoi ? Parce que tous deux ont beaucoup d'intérêts commerciaux en Chine et notamment des usines, mais ne peuvent désormais plus y exploiter leurs technologies les plus avancées, sauf exemptions. On sait justement que Samsung a obtenu un permis spécial valable un an - comme NVIDIA et AMD - pour continuer ses affaires comme si de rien n'était et le constructeur espère être en mesure d'en obtenir un autre à l'avenir. Mais que se passera-t-il dans le cas contraire à la fin de cette période de grâce ?
Face à cet inconnu très inconfortable, les fabricants préparent aussi plusieurs plans de secours. Par exemple, les wafers pourraient être exposés aux EUV - technologie interdite en Chine - en Corée du Sud, puis expédiés dans les usines chinoises des Coréens pour y achever le travail. SK Hynix admet que dans le cas où cela ne serait pas possible, l'avenir de ces usines sera très incertain et elles pourraient même finir par être vendues. Dans le cas de SK Hynix, ceci serait particulièrement problématique pour sa division Solidigm, née récemment de l'ex-division SSD d'Intel vendue au coréen... De ce fait se pose désormais aussi la question : faut-il continuer à investir en Chine ? En plus d'affecter négativement leur compétitivité face à leurs concurrents japonais et américain, ceci pourrait également fortement impacter leurs affaires, la Chine représentant tout de même un marché important. (Source)
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