Taiwan et Europe cherchent toujours à définir leur relation autour du semiconducteur... |
————— 04 Juin 2022 à 07h49 —— 15143 vues
Taiwan et Europe cherchent toujours à définir leur relation autour du semiconducteur... |
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Le sujet d'une présence de TSMC en Europe revient régulièrement depuis des mois, il semble donc assez évident que ça doit papoter pas mal à ce propos dans les offices européens. Alors qu'Intel a annoncé son mégaprojet Silicon Junction pour étendre sa présence dans plusieurs pays d'Europe et surtout construire une grande usine moderne en Allemagne, il se trouve que les politiciens européens ne tiennent pourtant pas pour autant non plus à ce qu'Intel s'y retrouve en situation de monopole à être le seul à y proposer des technologies avancées et de pointe, d'où la volonté européenne d'y attirer également l'un ou l'autre des grands fondeurs asiatiques, sans doute histoire de faire jouer un p'tit peu la concurrence (l'Europe aime beaucoup ça, on le sait bien).
Mais qui de Samsung ou de TSMC serait le plus disposé pour répondre à l'appel ? On ne le sait toujours pas, mais l'Europe semble être bien plus proche de Taiwan qu'elle ne l'est de la Corée du Sud. Après tout, l'Union Européenne est apparemment déjà à ce jour la plus grande source d'investissements étrangers à Taiwan. De ce fait, selon le Nikkei, les deux parties planifieraient de renforcer leurs relations diplomatiques et économiques précisément dans l'intention d'approfondir leur collaboration pour rendre la chaine d'approvisionnement du semiconducteur plus résiliente qu'elle ne l'est aujourd'hui. Et c'est dans ce cadre que le ministre taiwanais de l'Économie, Wang Mei-Hua, et le commissaire européen au commerce, Valdis Dombrovskis, se sont rencontrés pour la première fois ce jeudi.
Bien entendu, rien de tout ça n'implique pour l'instant la construction d'une usine. À ce stade, il est évidemment trop tôt pour savoir ce qu'il en sortira, mais une collaboration plus proche au niveau politique et économique devrait en fin de compte logiquement faciliter les choses à l'avenir, par exemple pour la construction d'une usine taiwanaise (un projet - toutefois encore embryonnaire - serait bel et bien à l'étude chez TSMC) dans le cadre du Chips Act à l'européenne. Et étant donné qu'il n'y a aucun fondeur européen sur le coup des procédés avancés, bon nombre de grandes entreprises européennes actuellement obligées d'externaliser la production de leurs designs en Asie pourraient en profiter.
Bon, il est garanti que la Chine ne verrait pas un tel développement d'un très bon œil, donc à voir si l'Europe aura réellement le cran pour établir de tels accords avec l'Ile « disputée », avec laquelle l'UE n'est à ce jour toujours pas censée avoir des relations diplomatiques formelles. (Source : Tom's, Reuters, Nikkei)