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L'Europe dévoile son "Chips Act" ! Y'a quoi dedans ?

Voilà, c'est fait, la Commission européenne a présenté son projet de loi - avancé en septembre dernier pour la première fois - pour tenter de redorer le blason de l'industrie européenne du semiconducteur, vous pouvez aussi l'appeler l'« European Chips Act » ! L'intérêt majeur du projet n'est pas tant du côté de son enveloppe de 43 milliards d'euros « seulement » à dépenser d'ici 2030 en investissement, mais résidera surtout dans les nouvelles règles du jeu qu'il cherche à introduire en Europe !

 

 

On le sait, notamment grâce à ASML, l'Europe n'est pas en reste dans le domaine de la R&D, mais elle manque cruellement d'usines modernes pour la production et le packaging de semiconducteurs. Des forces et des faiblesses que la Commission a prises en compte dans l'élaboration de son projet de loi afin d'essayer de corriger ce qui doit l'être. Ainsi, il s'agira d'abord d'allouer 11 milliards d'euros à la recherche, la conception et l'expansion des capacités de production d'ici à 2030. En sus, un fond de 2 milliards d'euros sera aussi créé pour les startups, les scale-ups et autres compagnies de la chaine d'approvisionnement du semiconducteur.

D'un autre côté, la Commission veut aussi alléger la lourdeur bureaucratique (pour une fois !) et relaxer les règles en matière de gros investissements, notamment pour la construction d'usines de production avancées, qui devront être en pointe des technologies (matériaux de nouvelles générations, comme le carbure de silicium et le nitrure de gallium, procédé 2 nm...) afin de pallier les « effets négatifs sur le commerce et la concurrence ». Si avéré, le déficit de financement de certains projets pourra même être couvert à 100 % par de l'argent public ! L'UE compte aussi cibler spécifiquement la technologie FD-SOI (française !) pour que celle-ci atteigne le 10 nm et plus fin encore. Enfin, le volet conception sera soutenu par une nouvelle plateforme européenne avec des outils de conception devant être accessible partout en Europe.

 

En parallèle, la Commission va également proposer la création d'un groupe d'experts européens pour le semiconducteur, qui sera amené a être fusionné avec le comité européen du semiconducteur dès la validation de la loi. Le groupe en question reprendra le modèle américain pour évaluer la situation mondiale du semiconducteur et les causes de la pénurie, afin d'élaborer collectivement des mesures pour améliorer l'ensemble à court et à long terme.

Mais ce n'est pas tout, la Commission (qui souhaite décidément beaucoup de choses) veut aussi s'attribuer les pouvoirs nécessaires pour être en mesure de passer des commandes obligatoires aux fabricants de semiconducteurs basés en Europe dans des situations exceptionnelles. Commandes auxquelles les fondeurs devront alors impérativement donner la priorité, y compris aux dépens des autres contrats d'approvisionnement ! Toujours sous cet angle, une autre volonté est de pouvoir si nécessaire regrouper les commandes de plusieurs fabricants et de les placer ensemble auprès d'un fondeur, ce dans l'idée d'avoir plus de poids lors des négociations. En somme, plus ou moins des achats groupés, quoi. Finalement, des interdictions d'exportation depuis l'Europe de semiconducteurs en pénurie deviendraient également envisageables !

 

european chips act presentation

 

Pas de doute, le « chips act » à l'européenne ne manque pas d'ambition et la Commission semble définitivement aussi vouloir s'octroyer davantage de pouvoirs et prendre de l'importance au passage. Bien entendu, rien de tout cela n'est encore inscrit dans le marbre, le Parlement européen et les états membres doivent encore approuver le projet de loi. Tous les pays ne sont d'ailleurs pas emballés par le projet, notamment les plus petits craignant déjà que les nouvelles règles du jeu favorisent essentiellement les pays européens les plus riches et ayant déjà une certaine importance dans l'industrie ciblée (particulièrement la France, l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Italie)... Bref, beaucoup de blabla va certainement encore devoir avoir lieu avant que tout cela soit acté ! (Source : Reuters, heise.de)

 

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Les 12 ragots
Les ragots sont actuellement
ouverts à tous, c'est open bar !
par Un hardeur des ragots en Bourgogne-Franche-Comté, le Mercredi 09 Février 2022 à 18h04  
par Un ragoteur bio en Région de Bruxelles le Mercredi 09 Février 2022 à 14h50
Les pauvres y z'ont qu'à pas être pauvre d'abord !
C'est sûr qu'avec ce genre d'expressions à la con on peut tout justifier, il n'avait qu'à pas être roux, il n'avait qu'à pas naître handicapé, il n'avait qu'à pas tomber malade ...
Surtout qu'en plus ca serait plus les plus pauvres qui travaillent le plus. Les plus riches meurent bien plus tard et ont rarement leur santé détruite par le travail . Idem dans les pays . Plus le pays est pauvre et plus on travail et plus le travail est dur .

Pour ce qui est de l'Europe , je croirais quand je verrai . C'est juste une histoire d'expérience .
En général les grande décision de politique économique pour une région qui a justement le libre marché comme credo économique ca se concrétise surtout par .

1) Des déclarations politiques , juste pour pour gagner des voix aux éléctions et passer pour quelqu'un de bien
2) De l'argent donné aux copains par milliards et au lobby
3) Mais pas grand chose de concret

Pour ce qui est des procédures administratives compliquées, c'est vrai pour l'individu lambda , mais plus tu es riche plus tu connais des responsables politiques et moins les procédures sont lourdes.

En résumé , pour moi c'est une grande déclaration , mais je ne suis pas sur que l'européen moyen verra une grande différence même si j'espère me tromper.
par Sosombre en Provence-Alpes-Côte d'Azur, le Mercredi 09 Février 2022 à 15h10  
par Jemporte le Mercredi 09 Février 2022 à 10h45
Au passage on a toute la matière premier en France même. comme pour les batteries Lithium.
L'europe, c'est 1% des gisements de lithium à tout pété. Et la france, c'est évidemment moins que ça.
un grand lien tout pourri
M'enfin, je suis pauvre et je travaille pas alors je sais pas si j'ai le droit de dire quelque chose ?
par Un ragoteur bio en Région de Bruxelles, le Mercredi 09 Février 2022 à 14h50  
par Jemporte le Mercredi 09 Février 2022 à 10h39
Il faudrait atterrir de Kommunistland sur Terre.
On parle investissement pas pauvres et riches. Ceux chez qui ont investi sont les riches de demain, même si c'est les pauvres d'aujourd'hui, à condition d'avoir un projet qui marche.
La redistribution aux pauvres on s'en branle. Ils ont qu'à bosser !
Les pauvres y z'ont qu'à pas être pauvre d'abord !
C'est sûr qu'avec ce genre d'expressions à la con on peut tout justifier, il n'avait qu'à pas être roux, il n'avait qu'à pas naître handicapé, il n'avait qu'à pas tomber malade ...

par Superubu, le Mercredi 09 Février 2022 à 13h33  
par Darth Moule le Mercredi 09 Février 2022 à 10h36
Mais au delà même du silicium, on reste très dépendant des rares pays riche en matière première (qui ne sont pas en europe). Pas convaincu que ça va résoudre les problèmes de pénuries à venir, même si c'est bien de se doter d'une R&D compétente dans le domaine.
Il y a moyen pour l'UE de sécuriser un approvisionnement en métaux et terre rare avec des partenaires économiques fiables. Le Canada - ou bibi réside - a un gros potentiel à ce niveau là, d'autant plus que le pays cherche d'autres partenaires commerciaux que les États-Unis, et ce pour pas mal de raison. Des échanges mixtes - genres technologie contre terre rare - sont parfaitement envisageable.
par fkanker, le Mercredi 09 Février 2022 à 12h19  
par Un ragoteur qui draille en Île-de-France le Mercredi 09 Février 2022 à 10h22
Je crains effectivement que les pays les plus pauvres ne voient pas la couleur de ces investissements. Je me demnde quelles garanties ils ont reçus.
Si la partie publique de ces investissements est prise sur le budget de l'UE, que les pays pauvres n'en voient pas la couleur n'est pas un problème, ce sont des états bénéficiaires net. Les contributeurs net se font déjà bien assez coui****ner.
un grand lien tout pourri
par Superubu, le Mercredi 09 Février 2022 à 12h12  
par Un ragoteur sans nom en Auvergne-Rhône-Alpes le Mercredi 09 Février 2022 à 10h34
Implanter ces usines de semi-conducteur dans les pays les plus en galère en Europe permettrait de faire des emplois ramenant du revenu pour eux
Oui c'est louable, malheureusement les faits ont prouvé que tout les pays dans la zone Euro n'ont pas la même perception du fédéralisme. La notion de "bien commun" n'est pas perçu de la même manière, et souvent, c'est le "moi-je" qui prime. Donc avant de confier à un pays de la zone Euro - quel qu'il soit - une unité de production d'une technologie sensible, faudrait s'assurer que l'investissement soit sécurisé et profite aux autres membres.
Les faits récents ont prouvé que malheureusement ça n'allait pas de soi.
par Jemporte, le Mercredi 09 Février 2022 à 10h45  
par Darth Moule le Mercredi 09 Février 2022 à 10h36
J'ai une question, c'est bien d'avoir des moyens de prod, mais sans la matière première on fait comment ?
Je sais qu'on essaie de recycler le silicium, mais avec les contraintes que ça demande. Mais au delà même du silicium, on reste très dépendant des rares pays riche en matière première (qui ne sont pas en europe). Pas convaincu que ça va résoudre les problèmes de pénuries à venir, même si c'est bien de se doter d'une R&D compétente dans le domaine.
Je pense qu'on parle des deux. C'est toute la filière. Soit directement, soit indirectement.
Et pour info, on maîtrise toute la filière silicium en Europe. Et pour la manière première, ce n'est qu'une question de prix. Au passage on a toute la matière premier en France même. comme pour les batteries Lithium. Il suffirait qu'on se mette à l'exploiter.
Au niveau de la dispo des matières premières la Chine manipule le marché pour avoir la grosse partie de la production et contrôler les prix (il n'y pas qu'eux mais eux le font puissance 10). Si un concurrent vient à s'engager, ils font du dumping avec tous les moyens de l'Etat pour le dissuader de continuer.
Il faudrait se réveiller en Europe pour contrer ce genre de comportement. Tout notre secteur minier est kaput à cause de ça.
par Jemporte, le Mercredi 09 Février 2022 à 10h39  
par Un ragoteur qui draille en Île-de-France le Mercredi 09 Février 2022 à 10h22
Je crains effectivement que les pays les plus pauvres ne voient pas la couleur de ces investissements. Je me demande quelles garanties ils ont reçus.
Il faudrait atterrir de Kommunistland sur Terre.
On parle investissement pas pauvres et riches. Ceux chez qui ont investi sont les riches de demain, même si c'est les pauvres d'aujourd'hui, à condition d'avoir un projet qui marche.
La redistribution aux pauvres on s'en branle. Ils ont qu'à bosser !
par Darth Moule, le Mercredi 09 Février 2022 à 10h36  
J'ai une question, c'est bien d'avoir des moyens de prod, mais sans la matière première on fait comment ?
Je sais qu'on essaie de recycler le silicium, mais avec les contraintes que ça demande. Mais au delà même du silicium, on reste très dépendant des rares pays riche en matière première (qui ne sont pas en europe). Pas convaincu que ça va résoudre les problèmes de pénuries à venir, même si c'est bien de se doter d'une R&D compétente dans le domaine.
par Un ragoteur sans nom en Auvergne-Rhône-Alpes, le Mercredi 09 Février 2022 à 10h34  
Implanter ces usines de semi-conducteur dans les pays les plus en galère en Europe permettrait de faire des emplois ramenant du revenu pour eux
par Un ragoteur qui draille en Île-de-France, le Mercredi 09 Février 2022 à 10h22  
Je crains effectivement que les pays les plus pauvres ne voient pas la couleur de ces investissements. Je me demnde quelles garanties ils ont reçus.
par Economiste 2 Comptoir embusqué, le Mercredi 09 Février 2022 à 09h52  
Espérons que ça ne finisse pas comme d'habitude, des milliards versés à des grands groupes européens et rien de vraiment concret derrière.