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Après avoir déposé le bilan, le français du cloud gaming Blade cherche un sauveur...

La startup française Blade, fondée en 2017 et spécialisée dans le cloud gaming avec son service Shadow pour tous types d'appareils, a déposé le bilan un peu plus tôt dans le mois en France et aux USA, et a été mise en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. Dans la foulée, son fournisseur de serveur et actionnaire à hauteur de 2 millions d'euros depuis 2019, le Strasbourgeois 2CRSI, a immédiatement entamé une procédure de réclamation de dette et pour récupérer tout l'équipement fourni, qui reste contractuellement la propriété de 2CRSI jusqu'à ce que tous les paiements ou à compte soient payés par Blade.

Le fournisseur pourrait donc prétendre à l'équivalent de près de 30,2 millions d'euros de hardware (commandé depuis 2017), parmi lesquels des serveurs équipés de GPU haut de gamme et pour le stockage - et on sait combien ce type de matériel est aujourd'hui très prisé, considérant la pénurie frappant le semiconducteur et les prix en hausse du matériel. Des clients de 2CRSi auraient d'ailleurs déjà manifesté leur intérêt pour les serveurs concernés - visiblement, personne ne perd son temps. En sus, Blade doit également une dette de 3,7 millions d'euros à 2CRSi. Néanmoins, ce dernier estime qu'il ne sera capable de récupérer qu'environ 10,8 millions d'euros dans le cadre de la procédure et des différents contrats.

 

De son côté, Blade (SAS) affirme avoir attiré des milliers de joueurs depuis le lancement du service, avec une liste d'attente qui en comptait beaucoup d'autres, mais qu'il a été « victime de son succès », alors qu'il aurait néanmoins eu du mal à trouver assez de serveurs pour satisfaire la demande... D'où le dépôt de bilan ? En attendant, Blade ne compte pas baisser les bras et a annoncé une réorganisation pour se libérer de toutes dettes et continuer le développement de sa technologie, tout en se lançant à la recherche de nouveaux actionnaires pour le sortir du pétrin.

 

 

À ce propos, le groupe d'investissement Jezby Ventures d'Octave Klaba, le fondateur d'OVHcloud, a déjà fait savoir qu'il fera une offre de reprise pour le service Shadow France de Blade. Néanmoins, il n'est pas dit que le cloud gaming restera au coeur de ses projets, bien que l'intéressé aurait déjà assuré qu'il maintiendra le service Shadow et préservera les équipes (mouais), mais le vrai objectif est l'établissement d'une alternative européenne à Office365 et G-Suite - donc un marché plutôt orienté pro et potentiellement bien plus rentable. Bref, ce serait donc peut-être aussi l'occasion pour son entreprise de récupérer quelques serveurs au rabais d'une entreprise à la dérive.

 

À ce jour, Blade SAS compte 138 salariés en France et 25 aux USA, et aurait généré un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros grâce à 97 000 clients en 2020. Next Inpact, qui a beaucoup suivi ce dossier, estime qu'il faudrait jusqu'à 35 millions d'euros d'investissement pour relancer la machine. Alors, mauvaise gestion ? Cloud gaming peu convaincant ou peu rentable ? Frais d'infrastructure trop importants ? Un peu de tout ?

Notez que Blade n'est pas le seul français sur le marché du cloud gaming en France, il en existe d'autres, parfois avec une philosophie et un fonctionnement un peu différent, par exemple Blacknut, dont l'offre est avant tout orientée vers les petits jeux et les indépendants à jouer seul ou en famille, plutôt que les sempiternels titres AAA (qui sont aussi bien plus lourds à streamer). Le malheur des uns faisant (parfois) le bonheur des autres, la galère de Blade pourrait parfaitement se révéler favorable à certains de ses concurrents. (Source : 2CRSi, Frandroid, Next Inpact)

 

shadow cloud gaming

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par Un ragoteur blond embusqué, le Jeudi 11 Mars 2021 à 07h11  
Un article qui a quelques jours mais est assez complet sur le sujet : un grand lien tout pourri

En gros, le tournant dans la situation de Shadow a été le choix de se séparer de OVH avec qui ils travaillaient à la base et de passer chez 2CRSi, actionnaire, mais qui nécessitait d'un peut tout refaire. Du coup, ça a fait un gros shift dans les planning et la pandémie n'a pas aidé comme le boulot était un peu plus lent et les demandes accrues (côté France, la durée d'attente arrivait à près d'un an sur la fin).

En restant chez OVH et en proposant un tarif un peu moins aggressif (2-3€de plus), le destin de Shadow n'aurait probablement pas été le même.
Pas mal de monde est passé à la solution de cloud computing (et non cloud gaming) de Shadow et pas mal d'autres aurait voulu y passer. Ca ne répond pas au besoin de tout le monde, mais ça répond à un besoin malgré tout.
par Valence©, le Mercredi 10 Mars 2021 à 16h31  
Je vois le délire complotiste mais toujours pas le lien entre monopole, protocole libre et l'entreprise Shadow

Le dématérialisé c'est très bien, j'en fait moi même àvec ma connexion fibre, libre quand c'est possible (Jellyfin) et propriétaire (via moonlight, Parsec, RDP etc) sinon, gratuitement et légalement dans tous les cas. Merci aux oligarques du grand kapital de nous fournir tous ces merveilleux outils

Moonlight permet de faire la même chose que Shadow avec une simple CG NVidia, par contre faut héberger (et acheter) le matos chez soi, et je ne pense pas que ça soit aussi économe en bande passante ?
par Un ragoteur sans nom de Bretagne le Mercredi 10 Mars 2021 à 07h55
Une paire de lunettes et 3 neurones pour faire le lien ?

Pareil, le dématérialisé est une aliénation sans nom. Cela pourrait se penser dans des régimes politiques où le bien commun serait partagé et les décisions d'infrastructure et de gestion de celles-ci étaient discutées démocratiquement directement par les populations et les communautés. Mais dans des régimes politiques favorisant les monopoles de propriétés privés, ce type d'initiative conduira invariablement au contrôle du gaming par un oligarche milliardaire mégalomane qui choisira qui fait des jeux, sur quelle thématique, qui joue ou pas, etc. Imposant sa vision politique et ses choix.
--> Une bonne chose que ça se casse la figure.
par Matthieu S., le Mercredi 10 Mars 2021 à 13h43  
par Un ragoteur échaudé embusqué le Mercredi 10 Mars 2021 à 13h26
En tout cas, mieux vaudrait éviter OVH comme repreneur, si l'on en juge par la fiabilité et la sécurité de ses centres de données, dont l'un vient de brûler entièrement à Strasbourg !
Encore un coup des cigognes ça
par Un ragoteur échaudé embusqué, le Mercredi 10 Mars 2021 à 13h26  
En tout cas, mieux vaudrait éviter OVH comme repreneur, si l'on en juge par la fiabilité et la sécurité de ses centres de données, dont l'un vient de brûler entièrement à Strasbourg !
par jumorolo, le Mercredi 10 Mars 2021 à 10h56  
par Aemaeth le Mercredi 10 Mars 2021 à 10h50
Par contre pour la CAO (UE4) la j'ai eu quelques remontrances à leurs faire car le CPU ne boostait pas et restait bloqué à 3Ghz, ce qui était plutôt limite pour mon apprentissage de l'outil.
C'était déjà le problème avec leurs premières VM sur xeon v2, il donnaient le turbo max single core du cpu en spec alors que tu partageais ça avec une autre vm au minimum ce qui faisait que le meilleure turbo que tu avais c'était bien loin de ce qui était annoncé (normal c'est comme ça qu'un cpu fonctionne)
par Aemaeth, le Mercredi 10 Mars 2021 à 10h50  
par jumorolo le Mercredi 10 Mars 2021 à 09h50
puis je sais pas comment c'était a la fin mais shadow quand j'ai testé c'était quand même mou du cpu et ça se voyait vite
J'ai eu la chance de précommander et d'avoir une version ULTRA (4core - 4GHz + RTX 2080) et avec cette configuration tout était au top dans les jeux. Je tournait vers 120fps dans les anciens avec de bons paramètres et les nouveaux n'étaient pas trop à la ramasse.
Par contre pour la CAO (UE4), j'ai eu quelques remontrances à leurs faire car le CPU ne boostait pas et restait bloqué à 3Ghz, ce qui était plutôt limite pour mon apprentissage de l'outil. La partie applicative était plus en retrait vis à vis du gaming... Ce qui peut être logique avec leur objectif de communication.

Comme "-------------------", je suis repassé en local avec un Ryzen 5600X et une configuration équivalente et il y a pas photo en terme de performance CPU... C'est le jour et la nuit...

Leur business modèle pouvait se tenir, mais l'abonnement devait être bien supérieur pour avoir des composants à jour... 19€99 c'était trop peu pour espérer avoir de nouveaux CPU à terme... Sans compter les ennuis qu'ils ont eu avec Nvidia car Blade voulaient utiliser les GPU GTX10X0 et RTX 20X0 dans leur data center, ce que refusait Nvidia. Au final nous avions les version Quadro qui fonctionnait pas trop mal, mais qui coute une fortune en exploitation...
par L'Ours, le Mercredi 10 Mars 2021 à 10h42  
par Pascal M. le Mercredi 10 Mars 2021 à 09h06
pour le moment il est OQP a éteindre l'incendie sur SBG-2 :/
VU, et j'ai des forums qui sont down depuis cette nuit. J'suis pas rassuré

Le cloud-gaming j'ai jamais été convaincu, par le simple principe de "si tu peux pas le démonter c'est pas à toi" et que je préfère payer 1x cher que 1x/mois moins cher et n'avoir rien à la fin.
Mes vieux PC sont refilé la ma famille, amis, passé en server de stockage ou autre. Donc y a une valeur résiduelle que le cloud ne propose pas.
par Vaark, le Mercredi 10 Mars 2021 à 10h21  
par Scrabble le Mercredi 10 Mars 2021 à 10h19
Pour moi, l'intérêt principal du Cloud Gaming, c'est de pouvoir lutter plus facilement contre la triche dans les jeux multi-joueurs, vu que le rendu se fait en déporté. Sinon, effectivement, autant avoir un PC chez soi, 1000 à 1500 euros, c'est quand même pas un investissement inaccessible.
Voire beaucoup moins, sans compter que les gens susceptibles de prendre un abonnement Shadow ont forcément déjà tous les périphériques (écran(s), claviers/souris, gamepad, sono, etc.)
par Scrabble, le Mercredi 10 Mars 2021 à 10h19  
Pour moi, l'intérêt principal du Cloud Gaming, c'est de pouvoir lutter plus facilement contre la triche dans les jeux multi-joueurs, vu que le rendu se fait en déporté. Sinon, effectivement, autant avoir un PC chez soi, 1000 à 1500 €, c'est quand même pas un investissement inaccessible.
par jumorolo, le Mercredi 10 Mars 2021 à 09h50  
j'ai jamais été emballé par le concept d'un truc qui coute le prix d'un pc mais qui n'est pas a toi, ni d'ailleurs a ton usage exclusif.

puis je sais pas comment c'était a la fin mais shadow quand j'ai testé c'était quand même mou du cpu et ça se voyait vite
par Pascal M., le Mercredi 10 Mars 2021 à 09h06  
par Un #ragoteur connecté emb embusqué le Mercredi 10 Mars 2021 à 08h02
et M. Klaba qui veut faire du office cloud sur une plateforme spe gaming
pour le moment il est OQP a éteindre l'incendie sur SBG-2 :/
par -------------------, le Mercredi 10 Mars 2021 à 09h03  
J'étais client chez eux depuis 2017 (Un martien pour les connaisseurs) , au début avec la shadow Box,
Ensuite avec la Ghost et l'application ,disons que les débuts furent compliqués avec le stockage et la gestion de la bande passante.

Mais depuis 2019 il y a eu de réels progrès pour une expérience tout a fait satisfaisante.

J'ai quitté l'aventure en décembre 2020 à la fin de mon abonnement pour repasser sur une machine locale en raison du manque de communication qui était inquiétant (et que cette news confirme) concernant les offres Ultranites que j'avais précommandé en Octobre 2019 et toujours pas livrées a l'heure actuelle !

Le SAV était très efficace quand j'en ai eu (rarement) besoin.

On sentais l'équipe jeune et dynamique qui avait envie de bouffer du béret vert au pti' déj mais cela n'a visiblement pas suffit.

C'était une bonne expérience ,mais je dois avouer que depuis que je suis repassé en local ,et malgré une fibre orange de bonne qualité, shadow est quand même pas aussi confortable que du local.

Niveau prix j'ai dépensé depuis 2017 environ 1300€ en comptant abonnement + stockage supplémentaire + Ghost +Shadow Box.

Mon PC actuel m'a couté 1500€ , donc niveau calcul , le bilan est relativement neutre.

Sans compté le fait que vous ne puissiez pas forcement accéder a votre VM si maintenance (assez rare) ou si le DC est plein (ce qui est fortement rageant).