TopLC.com : Top Achat en passe d'être racheté par LDLC

Avec un groupe Carrouf recentré sur l'alimentaire, l'avenir de l'entité Top Achat, qui fêtera ses 20 ans en décembre prochain, se faisait sentir un peu incertain et après avoir sérieusement lorgné sur le rachat de Grosbill, LDLC s'est jeté sur l'occasion pour renforcer sa position sur la distribution française. Le groupe lyonnais officialisait ainsi ce matin par voie de presse être entré dans un processus de négociations exclusives pour acquérir le business de Top Achat, comprenez par là que l'opération est plus qu'engagée et prévoit même d'aboutir avant mars 2020 comme le précise le communiqué.

C'est donc une nouvelle étape qui se profile dans le voyage de l'épicier geek créé en 1999 veille du bug du siècle - c'était déjà un pari risqué, donc ! -, après avoir fusionné avec Clust.com en 2003, ces deux mêmes acquis en 2006 par France Telecom - voilà l'évocation de noms qui ne nous rajeunissent pas, fouyouyou - qui s'en défera en 2009 après quelques 20M€ de pertes au profit de RueDuCommerce. 3 années plus tard, les deux marques désormais indissociables seront absorbées par le groupe foncier Altarea qui jettera l'éponge à son tour faute d'un retour aux bénéfices, plutôt le contraire avec des pertes substantielles; là encore presque 3 années plus tard à la mi 2015 au profit cette fois de Carrefour. Une acquisition semblant plus logique grâce à la logistique de ce dernier, gangrénée alors par Pixmania qui soustrait à Carrefour la partie non alimentaire ; également de quoi amener au géant une spécialité sur la micro-informatique qui manque alors beaucoup dans la grande distribution.

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Manifestement, tout ne s'est pas passé comme attendu et donc la filiale va encore changer de main pour finalement revenir dans le cadre d'un spécialiste aux multiples antennes. Ce dans un contexte qui suit d'assez près le rachat de Materiel.net qui ne sera pas passé sans souci conduisant à un bilan financier mitigé sur l'exercice 2018-2019, avec notamment des résultats B2C en berne et un déficit d'un peu plus de 4M d'euros. Mais une période également marquée par un désendettement du groupe, plombé par ce dernier rachat, passant de ~60 à ~21M€, permettant de faire passer cette nouvelle acquisition sur les fonds propres de la société, estimés au début de l'été 2019 à ~53M€. Si aucun chiffre n'a été communiqué, on sait au moins où se situe la fourchette de prix pour ce rachat.

Le groupe s'intéresse également à la création d'un marketplace à l'image de ses plus gros concurrents afin "d'ouvrir les possibilités et opportunités de distribution", sans plus de précisions.

Ce que l'on sait concrètement en revanche, c'est que Top Achat restera... Top Achat, à la manière de Materiel.net. Sauf qu'en pratique depuis l'absorption de ce dernier, les catalogues, promos et tarifs affichés sont (très) similaires, quand le shop HFR, qui représente le "low cost" du groupe, joue la carte du tarif au prix notamment de se passer de solution d'affiliation (et de la visibilité qui va avec) et comptant sur un réseau de client-prescripteurs très geeks. Il y a fort à parier qu'au final Top Achat rejoindra le modèle amiral dans un délai à plus ou moins court terme, ce qui, tant pour les clients que pour les fournisseurs, ne sera pas un signal franchement positif.

Sans doute une concession de plus pour faire face au monstrueux Amazon. À moins que Laurent de la Clergerie & associates construisent un réseau colossal entre leurs enseignes on-line multiples et ses bientôt 50 franchisés sur le terrain ayant une main mise significative sur le marché français, en vue de revendre ce dernier et se consacrer à des projets plus humains et plus verts. À suivre !