Le protocole HTTP version 3 lâche le TCP

Comme vous le savez bien, notre comptoir est virtuel (et le premier qui prononce le mot "digital" se prendra son sens propre dans un endroit peu approprié), et c'est grâce au cher protocole HTTP que vous pouvez nous consulter librement. Ce dernier reposait jusqu'alors sur l'envoi de paquets à travers le réseau par le protocole TCP sur le port 80, et ce depuis 1990 !

En effet la version la plus récente du protocole HTTP, la 2 (suivant la 1.1 et la 1) utilisait le Transmission Control Protocol, une surcouche du réseau IP permettant d'envoyer des morceaux de données de manière sûre, comprendre que l'intégrité et l'ordre d'arrivée des données est conservée lors du transport, ce qui est tout sauf garanti à travers un réseau des plus hétérogènes.

"Ah bon ?"
"Hé, il paraît que je peux arriver avant toi !"

Pas facile de parler entre UDP !

Vous l'aurez deviné, ces caractéristiques ne sont pas partagées par le protocole UDP (pour User Datagram Protocol), choisi pour HTTP v3. Que cela implique-t-il ? Relâcher le contrôle des paquets permet en théorie de réduire les latences, par exemple particulier pour les connexions chiffrées ; cependant HTTP nécessite tout de même certaines des propriétés du TCP, c'est pourquoi Google a développé QUIC. Rien à voir avec une guillotine, ce couic n'est autre que le Quick UDP Internet Connections, un moyen plus simple et rapide que le TCP consistant à remettre de l'ordre par-dessus l'UDP.

On la connaît bien, la réalité du net

Après standardisation de l'idée originelle de Google et modifications de l'HTTP histoire d'optimiser un peu le bouzin, voilà que l'Internet Engineering Task Force a décidé de nommer cet HTTP-via-QUIC en HTTP/3. Reste à voir la vitesse d'adoption du nouveau standard, sachant que l'HTTP/2 datant de 2015 seulement est utilisé par environ un tiers des sites du top 10 millions présent sur le web. (Source : ArsTechnica via Techspot)