Le marché français des jeux vidéo fut excellent en 2017

En tout cas en terme de rentrées d'argent... On s'abstiendra de faire un bilan de satisfaction des joueurs, puisqu'on sait bien qu'ils appartiennent à une caste de mécontents chroniques dont nous faisons parfois partie. Ajoutez à ça le fait qu'on parle du marché français et que, justement, le Français est réputé râleur, et vous obtiendrez un joueur français, autrement dit un râleur avec une cape, un super râleur. Mais plus sérieusement, nous allons jeter un oeil au bilan fourni par le SELL (Syndicat des Éditeurs de Logiciels et de Loisirs), dont les résultats sont issus du croisement des panels GSD (marchés physique et dématérialisé), Gametrack (marchés démat' et mobile) et App Annie (marché mobile).

Les chiffres

Allons droit au but, le chiffre d'affaire du jeu vidéo en France en 2017 s'élève à 4,3 milliards d'euros, soit une hausse de 18% par rapport à 2016. Après avoir connu un point bas en 2012, le marché est en augmentation depuis, et pour le fun on s'est amusés à sortir une vieille brève traitant marché du jeu vidéo en 2007 rédigée par l'ami Thibaut (oui, il était déjà là, le bougre). Verdict : presque 80% de plus qu'en 2007, sacré chiffre d'affaire. Mais on a surtout envie de se dire : "Alors Titi, où qu'il est, ton jeu ?".

Mais qui rapporte quoi dans tout ça ? Eh bien sur les 4,3 milliards de chiffre, 2,401 sont le fait de l'écosystème console (hardware, software physique ou démat, accessoires), l'écosystème PC gaming (hard, soft et access pareil) représente 1,124 milliards, et les mobiles (jeux vidéo only) apportent 778 millions d'euros de plus.

Mais on peut aussi décomposer le CA global en deux catégories que sont le hardware et le software. Et à ce moment-là, les quelques 4 milliards de CA 2017 sont répartis comme suit : 2,61 milliards pour le software i.e. les jeux (consoles, PC, mobiles) et 1,69 milliards pour le hardware (consoles, PC et accessoires).

Les consoles, locomotive du marché

Ne nous en déplaise, ce sont bel et bien les consoles qui tirent le marché à la hausse. Bon, les mobiles aussi, c'est pas faux. En fait, l'écosystème console prend +23% dans la poire, là où celui mobile prend +22% et l'écosystème PC seulement +6%. Pourquoi ? Comment ? Facile, la Switch, la Xbox One X et la PS4 / PS4 Pro hissent le hardware console à son plus haut niveau depuis 2010 en terme de brouzoufs, avec un CA de 784 millions d'euros et une croissance inédite de 31% par rappport à 2016.

Et non seulement le hardware va bien, mais côté software ça le fait aussi. Les jeux sur support physique les plus vendus sur console, en volume ET en valeur forment un trio inébranlable composé de FIFA 18, Call of Duty WWII et le dernier Zelda. À titre de comparaison, le jeu sur support physique le plus vendu sur PC est bel et bien Les Sims 4, qui s'est vendu à 60 000 exemplaires, là où EA a écoulé 971 000 copies de son FIFA sur consoles. Même FIFA 17 (oui oui, 17 !) sur consoles s'est vendu à plus de 150 000 exemplaires, c'est dire...

Conclusionite aiguë

Mais passons cette guégerre stérile PC/consoles, car tout le monde sait que PC > all. Non allez, sérieusement, le jeu vidéo se porte bien, tant mieux pour les éditeurs. Mais les joueurs dans tout ça ? La plupart ont l'air contents et continuent de jouer pépère la fougère, mais tout le monde n'est pas satisfait, et certains restent vigilants quant aux pratiques de plus en plus cavalières de certains éditeurs. Faudrait pas nous prendre pour des vaches à lait, hein ! Oh wait... On notera aussi une exigence croissante de la part des consommateurs que nous sommes, et nous n'oublierons pas de citer les jeux indépendants, qui savent encore nous réserver de belles surprises à moindre coût. Mais quoi qu'il en soit, le jeu vidéo à encore un bel avenir devant lui, en tout cas tant qu'on nous, on joue toujours. (étude complète du SELL disponible ici)