Intel rend payant le déverrouillage de fonctionnalités du CPU : et vive les DLC hardware ! |
————— 12 Février 2022 à 14h04 —— 37547 vues
Intel rend payant le déverrouillage de fonctionnalités du CPU : et vive les DLC hardware ! |
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Dans le domaine des puces informatique, il est monnaie courante de désactiver des parties de silicium afin d’obtenir une version au rabais d’un produit initial. Par exemple, la RTX 3060 et la RTX 3050 partagent le même design originel, avant que quelque 1024 cœurs soient ôtés entre la première et la seconde. Ce procédé offre en effet un double avantage : d’une part, les défauts de gravure peuvent être rentabilisés en étant masqués par la désactivation dans des séries moins coûteuses ; et la maison-mère peut également gagner des biftons en segmentant sa gamme arbitrairement, sans pour autant avoir à se trimballer 25 masques de gravure différents — une spécialité chez Intel notamment.
Cet effet, une fois doublé de la nécessité de mutualiser les designs entre séries pour professionnels et pour particuliers, mène à certaines restrictions arbitraires menant parfois lieu à des bidouillages de haute volée. À ce sport, les exemples ne manquent pas : entre l’AVX-512 sur Alder Lake hérité de la série Xeon, la RX 480 4 Gio transformable en 8 Gio ou encore la RX Fury déblocable en Fury X, il y a de quoi faire.
Or, ces aberrations proviennent principalement d’un fait : pour des raisons économiques, il est parfois nécessaire faire rentrer dans leur segment des produits déjà fabriqués et testés fonctionnels. Un état de fait doublement frustrant : pour la firme vendeuse, le bousin représente un manque-à-gagner évident, et, pour l’utilisateur, son bousin pourtant bien acheté avec ses sous n’est pas exploitable à son plein potentiel.
Les neurones ont dû sacrément chauffer chez les bleus !
Pour réussir à faire toujours plus de pognon, les petits cerveaux d’Intel ont eu une idée : le SDSi, ou Software-Defined Silicon, comprendre « Silicium défini par logiciel ». Son principe ? Autoriser, par un mécanisme de certificats validé conjointement par le CPU et par les bleus, le déblocage (ou le blocage, tout dépend le point de vue) de fonctionnalité matériellement présente. Fiction ? Hé bien non, puisqu’un patch ajoutant son support vient d’être soumis au noyau Linux, pour une arrivée prévue à la version 5.18.
Si l’annonce a de quoi donner des sueurs froides — la politique des DLC, dans le même registre, a bien mauvaise presse auprès des joueurs — il convient de nuancer quelque peu : pour le moment, la fonctionnalité ne serait présente que pour les Xeon, autant dire que le grand public est encore en sûreté. De surcroît, l’intérêt du bousin résidera dans sa tarification par rapport à l’offre actuelle : si ce système permet de s’offrir (par exemple) un octocore au prix d’un quad-core, avec déverrouillage plus tard sans mettre les mains dans le cambouis ni jeter l’ancienne puce (ni la revendre), pourquoi pas, après tout. Les possibilités sont nombreuses : pourquoi ne pas autoriser l’OC sur les CPU non-K, par exemple ? L’AVX-512, dans certaines situations ? Par contre, si le SDSi se met à être une barrière par rapport à des fonctionnalités préexistantes (support DDR5 par exemple) sans influence notable sur le prix, là, les dents vont grincer très fort ! Attendons donc un peu l’annonce officielle du schmilblick (au printemps, pour être raccord avec son support Linux ?), bien que les conditions et l’historique de la firme en la matière ne guident qu’à un optimisme modéré. (Source : Phoronix via Tom’s Hardware)
Un poil avant ?Bon, on nous annonce finalement que le prix de la NAND va grimper... | Un peu plus tard ...Mini-ITX et LGA1700 pas cher, serait-ce possible ? |