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OVHcloud aussi s'en prend à Microsoft auprès de l'Europe

Il a été révélé qu'OVHcloud a déposé une plainte contre Microsoft pour pratique anticoncurrentielle auprès de la branche antitrust de la Commission Européenne l'année dernière durant l'été ! Si cela vous parait bizarre que la nouvelle ne soit sortie que très récemment, c'est en réalité bien normal dans le milieu. En effet, les auteurs d'une plainte déposée auprès de la Commission sont gardés anonymes jusqu'à assez tard dans le processus et le défendeur ne prend connaissance de l'identité des plaignants que plusieurs mois après l'entrée de la plainte dans le système.

 

Le dépôt d'OVHcloud - qui n'aurait pas agi seule et aurait été rejointe par deux autres acteurs européens du cloud non nommés - se concentre particulièrement sur la manière dont Microsoft gère ses opérations de licences (notamment pour sa suite bureautique en SaaS, Microsoft 365) sur le marché cloud. La Raymonde est ainsi accusée d'abus de position dominante pour privilégier sa plateforme Azure et de tirer les prix vers le haut dès lors que les licences Office sont utilisées sur des plateformes cloud concurrentes. Voici ce qu'un porte-parole d'OVHcloud avait à dire dans un entretien avec The Register : 

 

We confirm that several companies including OVHcloud are taking action to ensure a level playing field among cloud services providers operating in the European Digital Single Market, by filing a complaint with DG Competition of the European Commission against Microsoft. According to the plaintiffs, through abusing its dominant position, Microsoft undermines fair competition and limits consumer choice in the cloud computing services market." - un être vivant de chez OVHcloud. 

 

De son côté, Microsoft a bien évidemment réfuté ces allégations. 

 

The cloud market is growing and European cloud providers have built successful business models using Microsoft software and services. Cloud providers enjoy many options to provide cloud services to their customers using Microsoft software, whether purchased by the customer or the partner. We're continuously evaluating how we can best support partners and make Microsoft software available to customers across all environments, including those of other cloud providers." - une personne de chez Microsoft.

 

Hélas, il est vrai qu'accusation d'abus de position dominante/suspicion de pratique anticoncurrentielle et Microsoft vont malheureusement trop souvent de pair, et ce depuis bien des années déjà. C'est bien loin d'être le premier rodéo du genre pour l'entreprise américaine, même si elle avait quelque peu réussi à voler sous le radar ces derniers temps. Mais alors que les plaintes commencent à nouveau à s'accumuler - n'oublions pas celle-ci, déposée par NextCloud et 30 autres entreprises en novembre dernier -, la dominance à hauteur de 69 % du marché européen par le trio magique AWS, Microsoft et Google Cloud interroge de plus en plus les régulateurs en Europe et un travail de "réflexion" est en cours sur le sujet. On verra bien ce qu'il en adviendra. Bon, et sinon imposer des amendes, c'est chouette, ça fait les titres, mais encore faudrait-il que ces très grosses entreprises finissent par les payer... N'est-ce pas, Intel ?

Grosse saison 2021 en tout cas pour OVHcloud, entre l'incendie ayant détruit son centre de donnée à Strasbourg en mars et son introduction en bourse vers la fin de l'année, et donc entre-temps cette offensive contre Microsoft. (Source : 1 et 2)

 

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par Jemporte, le Mardi 22 Mars 2022 à 22h12  
par Un ragoteur qui pipotronne en Bourgogne-Franche-Comté, le Mardi 22 Mars 2022 à 07h49
Tu es complètement à côté de la plaque...
Merci en fait de confirmer ce que je dis. Il y a des problèmes qui pourraient être traités de n manières pour arriver aux résultats que je préconise, notamment de sécurité de nos données, mais il n'y aucune volonté, ni compréhension de la situation et le bordel complet en la matière, alors qu'en face c'est organisé (et pas que par le privé "de façon naturelle" ).
Le combat d'OVH est parfaitement justifié en ce sens.
Par exemple, professionnellement, on nous oblige de stocker nos données (juridiques) de façon sécurisée dans un cloud sans qu'il y ait une définition précise de ce que ça veut dire. Le niveau de signature à sécurité maximale, tel que définie par l'UE et en principe exigée juridiquement, personne dans l'administration ne sait ce que c'est et comment on la réalise... pourtant La Poste sait le faire et le fait, mais la petite secrétaire de mairie connait surtout Adobe Sign et le Cloud Adobe. Vos actes seront donc signés dessus, de façon non sécurisée et les signatures stockées sur le cloud US...
Il est temps de commencer donner un coup dans tout ce bordel organisé et ce laisser aller.
par Un ragoteur qui pipotronne en Bourgogne-Franche-Comté, le Mardi 22 Mars 2022 à 07h49  
Tu es complètement à côté de la plaque en ce qui concerne ta vision de l'administration. Tu es simplement frustré en raison d'une démarche qui t'as énervé. Un standard français n'a aucun sens dans ton histoire car cela ne rendraient pas plus tes documents universels en Europe.

Dans mon domaine d'activité, la plupart des sites et portails liés à "l'administration française" sont faits et gérés par des entreprises privées. Pour le reste, les systèmes de visio sont tous liés à Amazon cloud et les logiciels de bureautique utilisés de manière participative sont ceux de la suite de M$.

Rien n'est fait par les services informatiques de l'administration car ils n'embauchent plus de dev pour tout ça depuis un bon moment. De toute manière c'était pour les embaucher avec un salaire de miséreux fonctionnaire, qui ne poussera pas un dev compétent à s'engager dans cette voie, il préfèrera postuler dans le privé.

L'administration française ne développe plus rien en interne et elle compte les points car il n'y a plus que des usagers. Ces décision sont prises au niveau des divers ministères qui sont conseillés à grands coups de millions par des cabinets de conseils privés dont on doute légitimement de la neutralité. L'administration n'y est pour rien, elle subit depuis bien des années les choix des gouvernements successifs qui détruisent à tour de rôle ce qui a été fait par le gouvernement précédent, en appelant "réforme" et "modernisation" leur méthode "faire et défaire", sous les applaudissements des crétins qui sont heureux à chaque fois qu'on fait chier les fonctionnaires détruit le travail et la motivation des employés en croyant que cela les mets au travail parce que sinon ils feraient la sieste au boulot...
par Jemporte, le Mardi 22 Mars 2022 à 01h41  
En parallèle l'administration française a une signature numérique propre intégrée (digne des Shadoks), pour les docs juridiques qu'ils délivrent, mais que personne n'adopte. Aucun notaire ne connait et n'adhère à ce truc, ni en France ni en Europe. L'administration française est en roue libre sur ce truc. Du coup tout ce que délivre l'administration française uniquement en pdf signée par sa propre signature, n'a plus de valeur ni en France ni à l'étranger (et pour le détail il faut l'imprimer avec sa signature)... et c'est devenu un sport avec des mois d'attente pour avoir les documents papier normaux infalsifiables reconnus par tout le monde dès la seconde où on les présente...

Voilà le problème qu'on a en France : on ne fait la promotion d'aucun standard français là où c'est devenu indispensable. Si l'administration a son système : qu'elle le démocratise, l'ouvre à toutes les entreprises françaises, et l'impose. Adobe et M$ ont une solution intégrée de bout en bout.
Si OVH réagit c'est qu'il est moins une pour le faire, sinon, avant qu'ils se fassent laminer parce que tout ira officiellement sur les clouds américains signés chez eux et dans le cas contraire (obligation de choix et administrative du coté du gouvernement) tout ira chez nous.

Tout ce dont je parle là est lié : c'est un seul et même problème. On s'y attaque et on met tout en France avec une solution française ou du moins sous contrôle français, ou alors c'est définitivement plié, de par la loi, tout se fera aux US. M$, Adobe, Google ou AWS voient eux très bien l'enjeu et avancent leurs pions. OVH est à peu près le seul sur NOTRE (français, indépendant et avec liberté de choix) ligne de défense.
L'administration française semble compter les points.
par Jemporte, le Mardi 22 Mars 2022 à 01h30  
Donc OVH, quelque part se bat pour l'indépendance française aussi, parce que l'Etat nous impose la numérisation et le dépôt sur cloud (moi je fais encore de la résistance en le sauvegardant sur mes unités de disque dur en 2 lieux différents et parce que des avocats m'ont garanti que je pouvais ne pas suivre la loi si je le faisais).
Quelque part la solution M$ et Adobe ne devrait même pas être valide pour répondre à ça, alors que nos administrations nous les imposent de facto.

Je ne compte pas les docs que je reçois des administrations qui sont des docs du dernier M$ Office.
Et je peux leur retourner signés numériquement. Le top c'est quand même les PDF à signer par Adobe sign et garantis par le dépôt sur le cloud Adobe. C'est intégré dans l'outil gratuit de lecture PDF Adobe, même sur smartphone. Quand on explique à l'administration française qu'en principe il faut un outil combiné et que leur propose un outil basé chez OVH cloud, ils comprennent même pas de quoi je leur parle. Ils veulent juste une signature numérique visuelle sur les PDF adobe... qui n'a en droit français (et européen) aucune valeur juridique Alors que le papier que ça remplace en avait.
par Jemporte, le Mardi 22 Mars 2022 à 01h14  
par MxT, le Lundi 21 Mars 2022 à 07h56
Je pense que c'est encore différent du cas skype : outre le fait qu'il s'agisse possiblement d'un viol du droit français et européen (sans compter les multiples plaintes aux USA), on parle là d'un élément qui n'est plus mis à disposition gratuitement mais bien de services payants. Ce qui, il me semble, les met un peu plus dans le lisier concernant le respect desdits droits...
Quand au fait d'appeler le droit canadien pour contrer le droit européen...j'y crois moyen

Après comme l'a indiqué l'article, c'est bien beau de condamner toutes ces jolies multinationales mais si on ne voit jamais un copec déboursé ça ne va pas faire avancer la situation
Le problème est bien un problème in fine de vente liée. C'est à dire qu'il y a une facilité faite à l'usage du cloud M$ dans les produits M$ ou alors une obligation de suivre leur standard.
Sans rentrer dans les détails, on a aujourd'hui le même problème au niveau des signatures numériques que l'Etat français nous impose désormais à priori depuis le début de l'année avec le 0 papiers dans les docs administratives. Les standards sont tournés vers des solutions logicielles basées aux USA, mis sur des clouds américains et pas totalement validés au niveau de la sécurité européenne (nos administrations ferment les yeux car leurs employés ne savent/veulent pas utiliser que les produits Microsoft, Adobe ou autre solution non française et parfois allemande). Et ce alors que les solution françaises existent, mais où tout est non intégré.
Du coup l'objectifs 0 papiers est peut-être atteint mais pour l'objectif sécurité c'est l'opposé : on a des docs administratives et juridiques française transférées sur des clouds US et signées aux US.
par MxT, le Lundi 21 Mars 2022 à 07h56  
par Jemporte, le Samedi 19 Mars 2022 à 18h36
bla
Je pense que c'est encore différent du cas skype : outre le fait qu'il s'agisse possiblement d'un viol du droit français et européen (sans compter les multiples plaintes aux USA), on parle là d'un élément qui n'est plus mis à disposition gratuitement mais bien de services payants. Ce qui, il me semble, les met un peu plus dans le lisier concernant le respect desdits droits...
Quand au fait d'appeler le droit canadien pour contrer le droit européen...j'y crois moyen

Après comme l'a indiqué l'article, c'est bien beau de condamner toutes ces jolies multinationales mais si on ne voit jamais un copec déboursé ça ne va pas faire avancer la situation
par Jemporte, le Samedi 19 Mars 2022 à 18h36  
M$ répond par de la propagande commerciale. Très amusant.
En fait si on regarde dans le détail, cette propagande commerciale est parfaitement en ligne avec le TCE et s'il lui prend, M$ peut parfaitement et légalement contrecarrer l'UE par une décision d'un tribunal Canadien relatif à la liberté du commerce.
Ca sera intéressant de voir l'efficacité du TCE à soumettre toutes les compagnie européennes aux droit américain via le Canada. Et comme j'ai l'impression que la défense de M$ va être très difficile parce que j'ai moi-même constaté ces pratiques sans la moindre retenue.

Un exemple simple : l'usage de Skype en tant que VOIP. M$ refuse de se soumettre au droit français de transfert de numéro et force l'usage de ses outils de téléphone en de nombreuses occasions. M$ se défend qu'il met à disposition ses outils gratuitement sur les plateformes américaines concurrentes (Google et Apple), ratant la cible du droit français qui est le libre choix dans la libre concurrence (pas de vente liée) et pas le problème pécuniaire et de faisabilité (droit américain).