Test • bequiet! Dark Rock TF

Du lourd chez les top flow

Le Top flow, cette aberration dans le monde du cooling qui consiste à évacuer vers le bas l'air chaud dégagé par le CPU, se montrait rarement performant, mais restait un allié certain lorsque la place manquait. Puis est apparu le NH-C14 de Noctua. Une aberration lui aussi puisque son gabarit l'empêche de s'introduire là où c'est étroit. Cependant, cette prise de masse a permis au ventirad autrichien de se rapprocher des performances proposées par les modèles tour de l'époque. Jusqu'à présent, hormis quelques ersatz et d'autres modèles incapables de vraiment rivaliser avec lui, le NH-C14 se retrouvait un peu seul dans sa catégorie, mais c'était sans compter sur bequiet! La marque allemande à mis quelque temps à réagir, proposant dans un premier temps un top flow peu convaincant lorsque la chaleur était intense. Et voilà qu'apparait le Dark Rock TF, un modèle résolument haut de gamme, bien équipé et déterminé à se faire un nom. Oui, il a de l'ambition, mais le rival est coriace. Voyons quelles armes bequiet a fourni à son poulain pour qu'il puisse se hisser au top... flow! (désolé).

• Présentation

Vue de face et vue pas de face.

Le voilà, le Dark Rock TF. Il prend place dans la série chargée de représenter le haut de gamme chez bequiet et cela se voit à la finition. Attanquons par les dimensions de la bête, puisque le Dark Rock TF est imposant.  Le radiateur fait 162.6mm de longueur, 140mm de largeur et 108.8mm de hauteur, tout cela sans ventilateur. On ajoute 22mm pour obtenir la hauteur totale de l'engin. Équipé de toute sa ventilation il pèse 810gr.

Le modèle autrichien mettait l'accent sur son design en C, mais du côté allemand on préfère le G. Le Dark Rock TF possède six caloducs de 6mm de diamètre qui traversent 2 surfaces de dissipation. La plus grande est composée d'une soixantaine d'ailettes en aluminium. La première de la série est anodisée  noir, et nous voyons six bouchons en alu (noir également) venir couvrir le bout de chaque caloduc.

Les six caloducs filent vers la base et la traversent. Celle-ci est en cuivre, ne possède pas de surface direct-touch, mais une surface pleine, nickelée et polie. À l'autre extrémité, les caloducs remontent vers un second radiateur, plus petit, composé de 32 ailettes toujours en aluminium. Pas de bouchon pour masquer les embouts qui dépassent de ce petit radiateur; le logo de la marque y est apposé pour qu'on identifie bien l'objet des fois que quelque chose nous aurait échappé.

Le radiateur du Dark Rock TF

Au niveau de la finition, c'est nickelé de partout, comme sur tous les modèles de la gamme Dark Rock. Le plaquage est noir brillant et ne souffre d'aucun accroc. Le seul défaut que l'on constate, comme  à chaque fois d'ailleurs, c'est que ce revêtement est très sensible aux traces de doigts. Pour limiter les vibrations, bequiet! a ajouté deux rails en caoutchouc au niveau des ventilateurs ; ça permettra au passage d'éviter les rayures pendant les diverses manipulations.

Sous la surface principale se trouve un radiateur plus petit qui se déporte légèrement vers l'arrière. Les quatre caloducs centraux traversent entièrement la base et sont pris en sandwich entre les deux radiateurs comme vous pouvez le voir sur nos clichés. La finition ne souffre d'aucune critique, que ce soit au niveau de l'ajustement ou des matériaux utilisés.

Venons-en aux moulins qui équipent ce top flow. La marque colle deux Silent Wings sur son ventirad. Le diamètre est singulier puisqu'il n'est pas de 140mm, mais de 135. Ils possèdent tous deux 9 pâles rainurés qui, grâce aux 1400 tpm, pourront brasser jusqu'à 113m³ d'air à l'heure chacun.

Le montage

Du côté du montage, nous restons sur les traditionnelles fixations disponibles avec les modèles de la gamme Dark Rock. La mise en oeuvre est à se taper le cul par terre sur les plateformes Intel, jusqu'au LGA 2011 qui lui possède un système différent, alors que c'est délicat sur AMD (on exagère un peu quand même), mais un poil moins compliqué. Un assemblage préalable est a effectuer pour que le radiateur s'adapte à chacune des plateformes..

Ensuite il faut commencer l'empilement de petites pièces qui permettent le maintien de la backplate multisockets. Une fois cela fait, on positionne le ventirad la tête en bas (sur AMD) pour pouvoir visser l'ensemble. Sur Intel, il sera nécessaire d'ajouter des écrous et de les maintenir avec une petite clé fort heureusement fournie. À partir de là, soit vous vissez par en dessous (chose la plus simple) en maintenant l'écrou, soit vous vissez l'écrou en fixant la vis à l'aide d'un tourne vis derrière le socket. Dans tous les cas, il faudra jouer des deux côtés.

La compatibilité est impressionnante comme toujours sur le haut de gamme bequiet. Les nostalgiques des ancestrales plateformes s754 et 939 d'AMD pourront coller le Dark Rock TF dessus, sans oublier le support des sockets récents (AMx/FMx). Le vieillissant LGA775 n'est pas oublié du côté d'Intel et la compatibilité s'étend jusqu'aux LGA2011-X. Le bundle reste modeste pour la gamme avec la backplate multisocket, les supports Intel et AMD, une seringue de pâte thermique, ainsi que la visserie nécessaire à la mise en place.

Ca passe en dessous?

Malgré la présence d'un ventilateur sous le radiateur principal, le ventirad reste haut. Nous avons pu y caser nos Ballistix Elite, à condition de les positionner avant de placer le ventilateur du bas. Tout ce qui fait moins de 45mm logera sans aucun problème. 

Il est temps maintenant d'évoquer le prix, s'il vous avait échappé dans le tableau récapitulatif. On ne cesse de le dire depuis le début, le Dark Rock TF est un ventirad haut de gamme. On le ressent dans la finition, cela se ressent également dans le prix puisque le gros bébé coutera la moditeque somme de 85€ ! Espérons simplement que le caractère haut de gamme se répercute dans les performances. C'est ce que nous allons vérifier de ce pas.